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Body Hacking : “Je me modifie, donc je suis”

Body Hacking : “Je me modifie, donc je suis”
Cyril Fiévet (@cfievet) ne nous est pas inconnu. Ancien journaliste pour InternetActu de 2003 à 2006, il fut l’un des blogueurs français les plus prolixes du début des années 2000 avec son blog, Pointblog, son livre BlogStory et son magazine, Netizen, qui avaient tout trois l’ambition de montrer au grand public ce qu’était ce phénomène alors naissant. Cyril Fiévet s’intéresse depuis des années aux technologies. Editeur et traducteur pour Fyp éditions, il vient de signer Body Hacking, un livre très documenté sur la démarche volontaire de modifier son propre corps, “notamment en lui adjoignant des composants artificiels, dans le but de transformer son comportement naturel”. En nous amenant à la rencontre de ces premiers pirates d’eux-mêmes, Fiévet ouvre une boîte de pandore, esquissée philosophiquement par les transhumanistes, qui nous fait passer concrètement de la science-fiction à la plus concrète réalité. Qu’est-ce qui change quand les gens se mettent à s’opérer dans leur cuisine ?

Sommes-nous encore autonomes A l’heure où l’électronique s’intègre dans presque n’importe quel objet (des voitures aux appareils électroménagers, aux vêtements que nous portons…) et se connectent sans fil sur le web, nous entrons dans l’ère de l’internet des objets, explique l’éditorialiste Christine Rosen pour The New Republic. Un monde où nos interactions quotidiennes avec les objets du quotidien laissent une trace de données, de la même manière que le font déjà nos activités en ligne. « Avec l’internet des objets, nous sommes toujours (et souvent sans le savoir) connectés à l’internet, ce qui apporte des avantages évidents en terme d’efficacité et de personnalisation. Mais cela accorde également aux technologies de nouveaux pouvoirs, pour nous persuader ou nous obliger à nous comporter de certaines façons. » A qui devons-nous attribuer la responsabilité de nos actions ? Les technologies peuvent ne pas avoir d’esprit ou de conscience, affirme Verbeek, mais elles sont loin d’être neutres. Hubert Guillaud

Flippant et fascinant : des portraits à partir d’ADN trouvé dans la rue Heather Dewey-Hagborg est artiste. Plus précisément, elle prépare un doctorat en arts électroniques à New York. Elle a aussi étudié la biologie moléculaire. Et en quelques années, elle a ramassé toutes sortes d’objets et de résidus humains trouvés dans la rue ou des lieux publics. Ensuite, elle a fait analyser ses trouvailles en laboratoire et à partir de l’ADN trouvé dessus, a pu en savoir plus sur leurs propriétaires : leur origine ; la couleur de leurs yeux ; leur sexe ; leur poids approximatif. On ne sait pas si les intéressés ont apprécié, mais elle a ensuite reconstitué leur portrait grâce à une imprimante 3D – une imprimante qui « lit » un fichier informatique et additionne le plastique couche par couche jusqu’à former un vrai objet. Enfin, pour finir son projet, elle a exposé ces visages en galerie, au-dessus de boîtes dans lesquelles le visiteur pouvait retrouver : Sur son site, elle explique (à propos d’un autre de ses projets) : Technique de « brouillage d’ADN »

Themes The project «Cyborg Bodies» takes the fantasies, constellations, and representations of techno-organic, hybrid and synthetic bodies and their metaphorics in a broad sense as its starting point. It is clear, for example, that in the past few years the notion of the machine body has been supplanted by notions of networked, emergent, dynamic and biotic body identities and communicating information streams. This means that the cyborg is not only implicated in the interface between organism and machine but more generally in the fantasies of hybrid, monstrous, synthetic machine-like, cloned, digital, networked, and cellular bodies as well as the networked discursive meanings in Donna Haraway's sense. The project intends to take the artistic reflections and realizations of cyborgs as a starting point to study the specific contribution offered by art to these discourses on «future bodies» and subjects.

Théorie du drone ou l'homme distant et disloqué La guerre ne vous grise pas ? Vous serez pourtant stupéfaits par Théorie du drone, sorti fin avril aux éditions La Fabrique. Grégoire Chamayou y interpelle la guerre à distance, qui mobilise militaires, politiques, publicistes et maintenant penseurs. Le philosophe ne se contente pas non plus de démonter, pièce par pièce, le discours lénifiant de "la-précision-des-frappes-chirurgicales-sans-dommages-collatéraux". Il entreprend aussi de déminer "le monde comme terrain de chasse" et "la fabrique de l'irresponsabilité" induite par ces télétechnologies. Le drone, doté d'un "surmoi machinique" (en plus de ses caméras, capteurs et armes), prenant ses ordres d'on ne sait quelle incarnation étatique, manipulé à distance, renvoie à la métaphore d'un big data "surveillant" immiscé dans les ultimes plis de l'intime par la batterie des capteurs qui jalonnent nos existences. L'expérience disloquée C'est plus compliqué encore, décortique l'auteur. La fabrique de l'irresponsabilité

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