La ruralité est-elle archaïque Métropoliser, c’est concentrer la vie économique, certes, mais en même temps l’existence collective humaine en général, dans les grands centres, ou les centres-bourgs. Pour les urbains, l’alibi de ce que l’on veut imposer comme un progrès de civilisation est… la rentabilité, les soi-disant économies d’échelle. Le formatage des esprits par cette doxa de notre arrogante modernité s’incruste par le moyen des étouffantes nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Résultat des courses : élus du terrain communal, citoyens de base, sont de plus en plus éloignés de la compréhension de cette complexification de notre vie démocratique et ne croient plus à notre vivre-ensemble. Les grands flux du commerce mondial irriguent ces grandes concentrations humaines que sont les métropoles, abandonnant à la désertification tout le reste du territoire. Densifier les centres-villes, désertifier le rural Sauvegarder un équilibre territorial Atout du rural : le « nouveau village »
La gentrification rurale, un regard critique sur les évolutions des campagnes françaises Bibliographie | citer cet article Le regard porté sur les espaces ruraux français de la part de géographes et sociologues a beaucoup évolué au cours des dernières décennies. Les relations avec la ville, les modes de vie, la périurbanisation, ont fait que les espaces ruraux , longtemps considérés essentiellement comme agricoles et peu dynamiques, sont progressivement devenus des espaces attractifs et porteurs de nouvelles dynamiques. Cependant, dans certains espaces ruraux, l’arrivée de ces nouvelles populations a également été associée à l’émergence d’inégalités socio-environnementales (liées par exemple au choix du lieu de résidence, à la relation à la mobilité, à la possibilité ou non d’avoir accès à des aménités environnementales) et des formes d’entre-soi jusque-là peu présentes dans ces espaces. 1. En France, les études sur les processus de gentrification ont essentiellement porté sur les espaces urbains. 1.1. 1.2. Figure 1. 1.3. 2. 2.1. Figure 4. Figure 5. 2.2. 2.3. Figure 6.
Territoire des animaux, territoire des hommes : aspects et enjeux du retour des grands prédateurs Les animaux font partie de ces "oubliés de la géographie" (N. Blanc et M. Cohen, 2001). Même la biogéographie, qui a su replacer ses approches dans un cadre social et culturel, néglige le champ de la grande faune, ce qui est déploré par Paul Arnould (1994). L'ours (Ursus arctos), le loup (Canis lupus) et le lynx (Lynx lynx), encore largement présents sur le territoire français au XVIIIe siècle, ont quasiment tous disparu au milieu du XXe siècle, victimes de la chasse, du piégeage, de la destruction des milieux naturels et seuls quelques ours persistaient dans les Pyrénées. Après avoir abordé les conditions et le contexte du retour des prédateurs sauvages en France, nous verrons en quoi ces espèces emblématiques sont des analyseurs des évolutions de certains territoires et de notre société, puis nous ouvrirons sur les perspectives qu'offre leur conservation. De leur disparition à leur retour, des animaux sans frontières L'ours dans les Pyrénées (Béarn et Pyrénées centro-orientales) Notes
La diagonale se vide ? Analyse spatiale exploratoire des décroissances démographiques en France métropolitaine depuis 50 ans Nous remercions particulièrement Jean-Philippe Antoni et les organisateurs du colloque Théoquant de 2013 qui nous ont permis d’avoir une première discussion avec des collègues géographes. Ce travail s’intègre dans la dynamique de l’observatoire démographique de la Méditerranée - DemoMed ( dirigé par Isabelle Blöss. 1La géographie française a connu dans les années 1970-80 un débat important autour de l’existence et de la qualification d’une « diagonale du vide ». Le terme, dont on ne retrouve pas l’origine exacte (Fumey, 2009), qualifie une diagonale traversant la France du sud-ouest au nord-est et caractérisée par des densités de population plus faibles qu’ailleurs. 2L’objet de cet article n’est pas de prendre position dans ce débat, mais d’apporter, 30 ans après, un élément d’éclairage démographique et spatial. 3Depuis quelques années, un certain nombre d’auteurs s’intéressent à nouveau à la question. 1 Nous avons utilisé pour cela le logiciel GéoDa (Anselin, 2005).
Espace rural Rural : « qui relève de la campagne » (Les mots de la géographie) ; l’espace rural est donc l’espace de la campagne. Si le mot rural apparaît dès le XIV° siècle et s’il a été très employé, à partir du XIX° siècle par les spécialistes qui se sont intéressés à la campagne (habitat rural, paysage rural, histoire rurale, ethnologie rurale, géographie rurale, etc.), l’expression espace rural n’est devenue courante qu’à partir des années 1960, le mot campagne (ou campagnes) lui ayant été préféré jusqu’alors pour désigner le « territoire » concerné. La notion est floue : « la campagne s’oppose à la ville » nous dit le Dictionnaire de la géographie de P.George. Soit, mais comme on définit toujours d’abord la ville, la campagne se définit par défaut : c’est ce qui reste quand on en a soustrait l’espace urbain. La question se complique encore, du moins dans les pays occidentaux, avec l’homogénéisation des territoires qui tend à faire disparaître l’opposition classique ville/campagne.
Autour de la nouvelle loi sur les Parcs nationaux français : enjeux et conflits La France se distingue de la plupart des autres pays par des mesures administratives et territoriales spécifiques : d'une part, un Parc national est un Établissement public à caractère administratif (EPCA) doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière ; d'autre part, dans un système concentrique de protection, il se subdivise en trois types de zones : une zone centrale, une zone périphérique et, entre elles deux, des Réserves naturelles. Cette segmentation spatiale [2] est significative de la conception de la "nature" en France, parquée dans des espaces protégés. Elle se traduit par le "refus de la coprésence d'une autre activité, par son rejet idéologique, par le tracé de frontières et par les oppositions, voire les conflits, qu'implique toute attribution spatiale à des groupes sociaux d'intérêt divergents" (Laslaz, 2005). Parcs nationaux, Parcs naturels régionaux et Réserves intégrales : définitions, distinctions - Texte De la représentation du conflit… Conclusion Notes
Pourquoi les citadins se mettent-ils au vert ?" [vidéo] Pour France Télévisions, le respect de votre vie privée est une priorité Vous pouvez exprimer votre consentement à ces traceurs en cliquant sur le bouton « tout accepter », les refuser en fermant cette fenêtre à l’aide de la croix « continuer sans accepter », ou vous informer sur le détail de chaque finalité et exprimer votre choix pour chacune d’entre elles en cliquant sur « paramétrer ». Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Gérer mes traceurs » en bas des pages de ce site. Vous pouvez aussi consulter notre politique de gestion des traceurs pour plus d’informations. La géographie rurale française en perspective historique Bibliographie | citer cet article C’est un trait commun des univers d’enseignement et de recherche que de développer dans la durée des ressemblances troublantes avec l’objet de leur observation. Dans le cas de la géographie rurale française, on peut même parler d’une véritable symbiose entre son « style » scientifique, pétri à la fois de sens aigu des réalités et de foi en l’intelligence de la pratique, et l’atmosphère de disparition annoncée, et néanmoins de résilience obstinée, qui caractérise le monde rural français depuis le milieu du XXème siècle. Il faut donc se faire une raison : la géographie rurale n’est pas encore une spécialité muséale, et une mise à jour de sa fiche d’identité s’impose. Saisir la richesse et le potentiel de renouvellement de la géographie rurale française implique donc de mettre en perspective historique son inscription à la fois dans le paysage universitaire français et dans le paysage des ruralités sensibles. 1. 2. Figure 3. 3. Figure 4. Conclusion
Des AOC à la carte [carte] Cet article propose un jeu de 4 cartes sur les AOC/AOP françaises. Il s’agit ici de revenir sur la genèse de ces cartes. Pour un commentaire plus complet et problématisé sur la place des AOC et des produits de terroir dans la dynamique des espaces ruraux, nous renvoyons le lecteur vers le Bouron-Georges*, dont la publication prochaine permettra de retrouver deux des cartes présentées ici. * Jean-Benoît BOURON & Pierre-Marie GEORGES, Les territoires ruraux en France, une géographie des ruralités contemporaines, Ellipses, Paris, 454 p., 2015. À l’heure de l’open-data et de la profusion de productions (carto)graphiques qui l’accompagnent, l’adage qui veut que « faire une carte, c’est faire des choix » passe parfois au second plan. Lorsqu’il s’agit de cartographie quantitative, on parle de discrétisation pour qualifier la manière de découper une série statistique, et donc la façon de comprendre son impact sur la représentation. Source :
L'agriculture et l'aménagement des domaines skiables dans les Alpes : des enjeux environnementaux en montagne L'agriculture de montagne, dite extensive, est souvent présentée comme la garante du maintien des paysages ouverts et de la diversité floristique. Inversement, le tourisme, comme phénomène de masse, est bien souvent rendu responsable de la dégradation de l'environnement et de l'uniformisation des paysages. Malgré ces contradictions évidentes, la juxtaposition du tourisme et de l'agriculture est effective dans les stations d'altitude. Le tourisme va même apparaître dans les années 1960 comme une solution aux difficultés de la montagne qui se vide de sa population. Les pistes de ski, sur lesquelles la pression touristique (aménagement des domaines skiables, lieu de promenade) et agricole est maximale, ressortent comme un territoire où les enjeux sont exacerbés (encadré ci-dessous). Pour tenter de répondre à cette question, nous proposons de suivre un fil chronologique depuis le XVIIIe siècle jusqu'à nos jours. Terroirs et pistes de ski : les enjeux de la coexistence Clichés : M.
Pôle d'observation des territoires de montagne [ressource] Le pôle d’observation des territoires de montagne est une instance interministérielle dont l’ambition est d’être à la fois un outil de connaissance de ces espaces et un outil de suivi des politiques publiques territoriales les concernant, prenant en compte les textes législatifs fondateurs, intégrant les impératifs du développement durable et répondant aux attentes des institutions (comités de massif, Conseil national de la montagne). Le pôle d’observation des territoires de montagne réunit des représentants du CGET dont un commissaire de Massif, des représentants des ministères de l’Agriculture, de l’Ecologie, du ministère chargé du tourisme, de l’Outre-mer. Il réunit également différents organismes partenaires et experts : Météo France, IRSTEA Grenoble, Cerema, Insee. Son secrétariat est assuré par l’Observatoire des territoires du CGET. Les « zones de montagne » - soit la combinaison de ces deux facteurs. Les « zones de massif »
Loi alimentation : Emmanuel Macron met la pression sur les filières agricoles Alors que l’agenda présidentiel était scruté, sur fond d’attente d’un remaniement du gouvernement imminent, Emmanuel Macron a reçu mardi 9 octobre, les représentants des filières agricoles. Au menu : la suite à donner à la loi alimentation adoptée par l’Assemblée nationale une semaine plus tôt. Avec une pression évidente mise par l’exécutif sur les acteurs économiques désormais placés devant leur responsabilité. Lire aussi Alimentation : les désaccords persistent entre agriculteurs et distributeurs Les filières agricoles, sélectionnées comme étant les plus représentatives, sont venues passer leur grand oral à l’Elysée. En effet, le 11 octobre 2017, il y a quasiment un an jour pour jour, M. La balle est dans le camp des acteurs économiques La suite après cette publicité D’un côté, le gouvernement se disait prêt à légiférer pour fixer de nouvelles règles de négociations tarifaires au sein de la filière agroalimentaire. De l’autre, M. Pour M. Mieux se structurer
La forêt en France métropolitaine | L'Institut Qu'est-ce qu'une forêt ? La forêt est un territoire occupant une superficie d’au moins 5 000 m2 avec des arbres pouvant atteindre une hauteur supérieure à 5 mètres à maturité, un couvert boisé de plus de 10 % et une largeur moyenne d’au moins 20 mètres. Elle n’inclut pas les terrains boisés dont l’utilisation prédominante du sol est agricole ou urbaine.Cette définition est celle adoptée au niveau international (FAO). Les bosquets, territoires occupant une superficie supérieure ou égale à 500 m2 et inférieure à 5 000 m2 avec un couvert boisé de plus de 40 % sont exclus de cette définition. Depuis plus d'un siècle, la forêt en France métropolitaine s'étend et s'enrichit, couvrant aujourd'hui 16,5 millions d’hectares soit 30 % du territoire. C’est l’occupation du sol la plus importante après l’agriculture qui couvre plus de la moitié de la France métropolitaine. La forêt française diminue-t-elle ? La surface forestière ici considérée correspond à la définition de la forêt en vigueur en 1980.
Être pauvre (2/4) : Pauvres des champs, les oubliés A la campagne, on est moins isolé qu’en ville. Il y a plus de solidarité, moins d’indifférence. Les agriculteurs y sont majoritaires et cela permet de se nourrir à moindre coût, au plus près de la production. En résumé, au vert, la pauvreté est moins difficile à supporter. On a une vieille voiture qui a 25-26 ans, si elle nous lâche, on n'a plus rien pour se déplacer. Nous nous rendons en Limousin, une zone particulièrement concernée par cette pauvreté hors des radars. Je ne prends que du "Top budget" quand je fais les courses. - Agnès Roche, sociologue - Hélène Pasquet et Didier Barthe, bénévoles du Secours populaire français - Les bénéficiaires du dispositif Solidaribus. Une série de Rémi Dybowski-Douat, réalisée par Véronique Samouiloff Liens : - Zones rurales : la face cachée de la pauvreté, une enquête publiée sur le site du Secours populaire français - Marianne Berthod-Wurmser : En France, les pauvres s'en vont aussi à la campagne, CERISCOPE-Sciences-Po, 2012