Histoire de la pauvreté errante Recensé : André Gueslin, D’ailleurs et de nulle part. Mendiants, vagabonds, clochards, SDF en France depuis le Moyen Âge, Paris, Fayard, 2013, 536 p., 26 €. En proposant une histoire de la pauvreté errante dans la France du Moyen Âge à nos jours, André Gueslin creuse un peu plus le sillon qu’il a déjà emprunté dans nombre de ses ouvrages précédents [1]. En centrant cette fois-ci son attention sur la figure historique du vagabond, l’auteur retrace dans un langage clair et une démarche rigoureuse l’histoire totale d’une pauvreté singulière et pluriséculaire : la pauvreté errante. Comme à son accoutumée, André Gueslin mobilise une palette extrêmement riche et diversifiée de matériaux historiques, juridiques, ethnologiques, littéraires, cinématographiques, etc., pour multiplier les entrées descriptives et analytiques de ce monde qui, très justement, laisse peu de traces. Du statut au stigmate Au Moyen Âge, les vagabonds mendiants sont intégrés pour des raisons théologiques.
Communication non verbale : ces gestes qui vous trahissent - Articles - Bien-être Votre interlocuteur vous inonde de paroles ou, au contraire, se fait discret. Comment cerner la personne qui se trouve devant vous? Est-elle honnête avec vous? En fait, la communication passe par le langage, mais aussi par de petits gestes révélateurs, posés inconsciemment. Le mensonge En observant votre interlocuteur, vous serez en mesure de déterminer s'il dit la vérité ou s'il ment. Le menteur Il aura tendance à dissimuler son visage; Ses narines frémiront légèrement; Il clignera plus rapidement des yeux; Ses yeux fixeront un point vers la droite. L'honnête Au contraire, la personne qui s'exprime avec franchise se penchera légèrement vers vous, buste en avant, dans une allure plus détendue; Ses pupilles seront généralement dilatées; Son sourire sera chaleureux; Ses jambes et ses bras, décroisés. La gêne Il n'y a pas que le rouge aux joues qui trahit la gêne. Le gêné Le type à l'aise Par contre, s'il est à l'aise... La confiance Votre vis-à-vis vous fait-il confiance? Sur la défensive
HTC News Thursday, April 9, 2015 8:08 AM GMT Le ministre de l'Economie ne défend pas la création d'un nouveau contrat de travail mais il faut apporter plus de "visibilité" et de "simplicité" aux procédures pour moderniser le marché de l'emploi, a-t-il indiqué jeudi. "Si on crée un nouveau contrat, j'ai peur qu'on complexifie", a déclaré Emmanuel Macron au micro de la radio RTL alors que la perspective de nouvelles mesures autour du contrat de travail et notamment l'idée du patronat d'un "CDI sécurisé", plus facile à rompre, a récemment fait bondir les syndicats. Il faut en revanche, selon lui, promouvoir la "flexi-sécurité", en donnant par exemple aux chefs d'entreprises "plus de visibilité, plus de capacités à s'adapter" et en reconnaissant un "droit à l'erreur économique" permettant aux sociétés de s'adapter en cas de conjoncture défavorable. "Si ça devait mal se passer entre deux parties, il faut qu'en cas de désaccord, cela aille plus vite et que ce soit plus sûr", a-t-il explicité.
Marine Le Pen : le choix des mots Deux chercheurs ont décortiqué 500 discours des Le Pen, père et fille. Mis en perspective, ces textes révèlent des ruptures lexicales, mais aussi les permanences du «code» frontiste. Les prises de parole de Marine Le Pen et de son père sont devenues un classique du brouhaha médiatique. Si bien que l’on a tendance à ne les scruter que sommairement. À l’aide de logiciels lexicométriques, les auteurs ont passé au crible près de 500 déclarations, textes et allocutions énoncés entre 1987 et 2013 par les deux dirigeants successifs du Front national (FN). Dans ses prestations orales, la présidente du FN a ainsi surinvesti les thématiques économiques, relativement boudées par son père. Les auteurs constatent que la fille évite d’employer le terme « immigrés » (40 occurrences dans le corpus, contre 330 chez son père). OPA sémantique M. Mais ce lexique, elle le réinterprète aussi. Le discours mariniste conserverait néanmoins les mêmes références mythologiques que celui de son père.
Le capitalisme, voilà la « source du mal », écrit Einstein Je suis maintenant arrivé au point où je peux indiquer brièvement ce qui constitue pour moi l’essence de la crise de notre temps. Il s’agit du rapport entre l’individu et la société. L’individu est devenu plus conscient que jamais de sa dépendance à la société. Mais il n’éprouve pas cette dépendance comme un bien positif, comme une attache organique, comme une force protectrice, mais plutôt comme une menace pour ses droits naturels, ou même pour son existence économique. En outre, sa position sociale est telle que les tendances égoïstes de son être sont constamment mises en avant, tandis que ses tendances sociales qui, par nature, sont plus faibles, se dégradent progressivement. Pour des raisons de simplicité, je veux, dans la discussion qui va suivre, appeler « ouvriers » tous ceux qui n’ont point part à la possession des moyens de production, bien que cela ne corresponde pas tout à fait à l’emploi ordinaire du terme. La production est faite en vue du profit et non pour l’utilité.
« Moi Président » : trois ans de dérégulation du droit du travail et d'augmentation du chômage En 1981, François Mitterrand voulait « changer la vie ». Deux ans plus tard, le gouvernement socialiste dirigé par Pierre Mauroy engageait le « tournant de la rigueur ». Élu sur un programme de rupture avec le libéralisme à tout crin des années Sarkozy, et pour « réorienter l’Europe », François Hollande n’aura pas mis aussi longtemps à plier sous les injonctions du « réalisme » et à renoncer à ses promesses de changement. Exit la grande réforme fiscale, le contrôle de la finance, la renégociation des traités européens. Acte 1 : « Il faudra qu’il y ait moins de chômeurs » en 2014 L’expression est emblématique du virage politique engagé par la nouvelle majorité. Scène 1 : moins d’impôts et licenciements facilités Ce fut d’abord le CICE, une réduction d’impôt accordée aux entreprises selon leur masse salariale. Scène 2 : Inspecteurs et médecins du travail, des gêneurs dans le viseur L’ampleur des reculs ne se mesure qu’à travers la succession et l’accumulation des réformes. Vraiment ?
Le socialisme, une histoire de famille Associationnisme, socialisme républicain, marxisme : au cours de son histoire mouvementée, les multiples tendances du socialisme ont souvent entretenu des relations orageuses. Chacune à leur manière, elles ont voulu construire une société où le plus grand nombre présiderait à la production et la répartition des richesses. Qu’il s’agisse de son acte de naissance ou d’un éventuel décès, de ses fiançailles tumultueuses avec la République, de ses querelles de famille au sein de la gauche, l’état civil du socialisme n’est pas facile à dresser. Ce n’est en effet pas avant 1815 que les principales doctrines et expériences socialistes se développent dans ces deux foyers de la révolution industrielle que sont l’Angleterre et la France. En France, c’est un saint-simonien dissident, Pierre Leroux (1797-1871), qui revendique la paternité du mot « socialisme ». Le socialisme, l’association et l’État Cette identification du socialisme à l’extension du pouvoir d’État sera tenace en France et ailleurs.
Résumé : Le capitalisme est-il moral ? Le capitalisme est-il moral ? Philosophe et enseignant français né en 1952, André Comte-Sponville est l'auteur de nombreux ouvrages qui mettent la philosophie à la portée de tous. Philosophe humaniste, il a remis la recherche de la sagesse au goût du jour et a écrit sur beaucoup des thèmes classiques traités par les philosophes antiques ou des siècles passés, y compris sur la philosophie politique. Il est notamment l’auteur de Traité du désespoir et de la béatitude (1984-1988), Une éducation philosophique (1989), L'amour la solitude (1992) Valeur et Vérité (Etudes cyniques, 1994), Petit Traité des grandes vertus (1995), Impromptus (1996), L'être temps (1999), Présentation de la philosophie (2000), Le bonheur désespérément (2000), A-t-on encore besoin d'une religion ? Le capitalisme est-il moral ? Le Capitalisme est-il moral ? I Le retour de la morale 1. Vingt, trente ans plus tard, c’est-à-dire aujourd’hui, le changement est spectaculaire. 2. 3. 4. 1. 2. 3. 4. 1. 2. 3. 1. 2. 3. 4.
Comment on devient unique L’individuation désigne le passage d’une forme générale à un être singulier, unique et irréductible à ce qui le compose ou l’englobe. Les philosophes se sont penchés depuis longtemps sur une énigme qui débouche aujourd’hui sur de nouvelles pistes, aux confins de la biologie, de la psychologie et des sciences sociales. Vous êtes unique. Moi aussi. Ma voisine également, ainsi que son chat et sa maison. En même temps, nous ressemblons tous à des êtres connus : nos « semblables ». Nous sommes tous uniques. Les idées vont bon train en ce moment sur le sujet. La querelle des universaux La question de l’individuation s’est posée dès l’Antiquité aux plus grands noms de la philosophie. Chaque chose de ce monde ne serait que le reflet imparfait d’une forme pure et parfaite existant dans le ciel des idées. Le débat fit couler beaucoup de salive au Moyen Âge durant la querelle des universaux*. G. Une autre idée clé de G. Une nouvelle vision du vivant G. Ouvrons par exemple Qu’est-ce que le vivant ?
Du nihilisme à l’émancipation, par Evelyne Pieiller (Le Monde diplomatique, février 2015) Affirmer que ce qu’il est convenu d’appeler le progrès est une notion occidentale, et douter qu’il représente véritablement un… progrès, n’est pas exactement d’une nouveauté saisissante. Souligner que l’ère de la mondialisation néolibérale suscite au nom de ce même progrès le développement d’une pathologie — le narcissisme plus ou moins pervers — et la salue comme un signe de normalité ne l’est pas davantage. Le philosophe Dany-Robert Dufour (3) développe une réflexion parallèle. Mais, selon lui, ce travail de sape du nihilisme aurait pour origine la « dimension délirante » nichée « dans la rationalité occidentale et son cœur cartésien ». Le fameux élan de joie de René Descartes, dans le Discours de la méthode, célébrant la possibilité pour les hommes de se rendre « comme maîtres et possesseurs de la nature », semble ici jouer le rôle de péché originel de l’Europe, d’autant qu’il va se conjuguer au capitalisme.
L'homme qui critiquait l'amour Rencontre avec Ruwen Ogien Le philosophe Ruwen Ogien décortique le sentiment amoureux et dénonce le puritanisme ambiant. Décapant ! Cuisinez une lotte rôtie pour un philosophe stoïcien, offrez-lui du filet mignon ou de la caille farcie, il n’y verra qu’un repas de « cadavres », comme le résumait Marc Aurèle. Ruwen Ogien renoue avec cette posture critique proprement philosophique en s’attaquant à l’amour dans son dernier essai. Dénonçant les éloges automatiques et les injonctions normatives associées, il estime en effet que la conception dominante de ce sentiment masquerait une idéologie hostile à la liberté individuelle et à l’épanouissement personnel ! Vous êtes surtout connu pour vos travaux sur la morale et la liberté… Pourquoi vous intéresser à l’amour aujourd’hui ? Défendre l’amour serait donc réactionnaire ? L’éloge de l’amour, enrobé d’une couche épaisse de sentimentalisme kitsch, a toujours été un genre populaire. Ce discours n’est pas indéfendable. Vous envisagez l’idée contraire d’ailleurs… Ruwen Ogien
Le «jeune-de-banlieue» mange-t-il les enfants ? Le «jeune-de-banlieue», c’est l’ogre des temps modernes. Arabe mal rasé de 15-35 ans vêtu d’un survêtement à capuche, il se promène avec un cocktail Molotov dans une main et une kalachnikov dans l’autre. Il fume du shit dans les cages d’ascenseur, il brûle des voitures ; il gagne sa vie grâce à des trafics de toutes sortes et en fraudant les allocations sociales. Sa sexualité consiste à violer les filles en bande dans des caves ; sa spiritualité, à écouter les prêches djihadistes de l’«islam-des-banlieues», dans des caves également. Il hait la France, l’ordre, le drapeau, et bien sûr, il déteste les Français (comprendre : «les Blancs»). Cette description correspond autant aux vrais jeunes des banlieues que le célèbre beauf à béret, avec baguette sous le bras, accordéon et litron de rouge, est représentatif du Français moyen. Loin du monochrome absurde du monstrueux «jeune-de-banlieue», la réalité tient plutôt du tableau impressionniste. Thomas GUÉNOLÉ politologue et enseignant à HEC
Qu'est-ce qu'une société ? Les théories sociologiques développent quatre grands modèles explicatifs reposant sur un des piliers de la société : pouvoir, échange, culture et affects. Mais chacune de ses forces d’agrégation contient aussi un ferment de désagrégation. Pour savoir ce qu’est une société, rendons-nous d’abord sur une plage en bord de mer un jour d’été. Quelques centaines de personnes sont là, allongées sur le sable. Certaines sont seules, en train de rêvasser au soleil, de lire ou de regarder autour d’elles. Difficile de considérer l’ensemble des vacanciers sur la plage comme formant une société. Il n’existe pas de définition canonique de la société. La société n’est donc pas une affaire de nombre, ni de ressemblance (tous les gens sur la plage sont en maillot de bain). Les quatre piliers de l’ordre social . « Comment les formes sociales se maintiennent-elles ? La question est simple, la réponse l’est un peu moins. 1. Mais le pouvoir, ce n’est pas uniquement le pouvoir de l’État. Selon M. 2. 3. 4.