Contre l'idéologie de la compétence, l'éducation doit apprendre à penser Dans quelle mesure l'évolution de nos sociétés ébranle-t-elle les conditions de possibilité de l'entreprise éducative ? Marcel Gauchet : Nous sommes en proie à une erreur de diagnostic : on demande à l'école de résoudre par des moyens pédagogiques des problèmes civilisationnels résultant du mouvement même de nos sociétés, et on s'étonne qu'elle n'y parvienne pas... Quelles sont ces transformations collectives qui aujourd'hui posent à la tâche éducative des défis entièrement nouveaux ? Ils concernent au moins quatre fronts : les rapports entre la famille et l'école, le sens des savoirs, le statut de l'autorité, la place de l'école dans la société. A priori, famille et école ont la même visée d'élever les enfants : la famille éduque, l'école instruit, disait-on jadis. Aujourd'hui, la famille tend à se défausser sur l'école, censée à la fois éduquer et instruire. Dans quelle mesure le face-à-face pédagogique est-il bouleversé par cette nouvelle donne ? P. Découvrir M. M. P. P. M. P. M. P. M.
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Montessori, Freinet, Steiner-Waldorf : des méthodes qui ont fait leurs preuves Les pédagogies Montessori, Freinet et Steiner-Waldorf sont répandues dans le monde entier. Des méthodes alternatives qui abordent l'enfant avec bienveillance. La pédagogie Montessori Mise au point par Maria Montessori (1870-1952), première femme médecin d’Italie, cette méthode est la première à considérer l’enfant en tant qu’individu – « chaque enfant est unique » – et repose essentiellement sur l’éducation sensorielle. La pédagogie Steiner-Waldorf Inspirée des travaux du philosophe autrichien Rudolf Steiner (1861-1925), fondateur de l’« anthroposophie » (pensée visant à rapprocher l’homme des « mondes spirituels »), cette pédagogie humaniste accorde une large place aux travaux artistiques, scientifiques et manuels. La pédagogie Freinet Originaire des Alpes-Maritimes, l’instituteur Célestin Freinet (1896-1966) construit une pédagogie ouverte sur l’extérieur et centrée sur le travail en coopération des élèves, l’expression libre, les apprentissages concrets. Yourte et méditation
Éducation nouvelle L'éducation nouvelle est un courant pédagogique qui défend le principe d'une participation active des individus à leur propre formation. Elle déclare que l'apprentissage, avant d'être une accumulation de connaissances, doit être un facteur de progrès global de la personne. Pour cela, il faut partir de ses centres d'intérêt et s'efforcer de susciter l'esprit d'exploration et de coopération : c'est le principe des méthodes actives. Principes[modifier | modifier le code] L'éducation nouvelle s'appuie sur les principes de la pédagogie active et la confiance dans les ressources propres à chacun. Cependant, l'éducation nouvelle ne se limite pas à un enseignement par des méthodes actives venant se substituer à l'enseignement magistral. L'apprentissage de la vie sociale est essentiel : depuis le « self-government » de Summerhill aux conseils coopératifs de la pédagogie institutionnelle, le respect de l'enfant implique qu'il soit partie prenante des règlements qui régissent sa vie.
Derrière le bac, quel projet d’Ecole ? Opinions Instaurer un "bac" en fin de sixième secondaire, c’est oublier que les enfants sont au cœur du projet scolaire et cela reviendra à dévaloriser le principe d’évaluation. Une opinion de Nicolas Dauphin, sociologue et enseignant. La déclaration de politique communautaire nous annonce que dans le cadre des travaux du gouvernement, la ministre de l’Enseignement va donc travailler à la mise en place d’un "bac" en fin de sixième secondaire. L’idée n’est pas neuve. Ainsi l’apparition d’un test certificatif en fin de secondaire n’est pas réellement une surprise. Les arguments évoqués pour développer ce type de test certificatif externe portent sur la puissance informative qu’il permet de donner à un niveau général global : taux de réussite, établissements en retard, inégalités du système… sans toutefois tenir compte des contextes locaux particuliers et des trajectoires individuelles des élèves.
GLEN - Groupe Luxembourgeois d'Education Nouvelle Une éco-école pour des éco-citoyens À Ravigny, en Mayenne, l’instituteur et le maire conjuguent leurs efforts pour former les éco-citoyens de demain. « Si j’ai pu mettre en place tous les projets autour de l’école, c’est grâce à la mairie », affirme, dès le début de l’entretien, Pierre Transon, instituteur de ce petit village de 200 habitants. Passionné de nature, il stimule depuis 28 ans la curiosité de ses élèves au sujet de l’environnement et de la biodiversité, selon un crédo simple : « Émerveiller d’abord, connaître ensuite pour finalement respecter et protéger toute forme de vie animale ou végétale. » L’instituteur explique sa démarche : « Mon objectif était double : informer les enfants car ils devront éviter de reproduire nos erreurs et sensibiliser les citoyens de la commune par capillarité, en organisant des conférences, expositions et autres projets ouverts au public. Les parents sont captivés par le travail de leurs enfants. »
L'école du futur passera par la pédagogie coopérative Dix ans. Pendant dix ans les scientifiques les plus éminents ont échoué à trouver la structure tridimensionnelle de la protéase rétrovirale du virus M-PMV, étape indispensable pour découvrir, peut-être, une molécule qui stopperait la reproduction du VIH - en clair : de soigner le SIDA. En trois semaines, le site Fold-It ("Pliez-le") a résolu le problème. Comment ? Cet exemple qu'aime rappeler le biologiste François Taddei, infatigable défenseur des pédagogies coopératives, est emblématique mais pas unique. Elles passent commande aux grandes écoles de formations moins tubulaires, moins spécialisées, leur demandent de développer les compétences relationnelles, collaboratives, des étudiants. Combien de temps faudra-t-il à l'enseignement scolaire, et singulièrement au secondaire, pour le comprendre et pour cesser de n'évaluer que les compétences individuelles? Voilà qui, en tout cas, constituerait une sérieuse "refondation" de l'école.
Les pré-requis à la suppression des notes - Changer l'Ecole Les expériences de suppression des notes dans des classes de collège ont tendance à se multiplier ces dernières années. Il me semble qu'au delà d'un travail militant, effectué sur le terrain par des personnels de direction et des enseignants conscients des enjeux de la question, cette tendance ait été renforcée par la mise en place en 2005 d'un droit à l'expérimentation dans le cadre de l'article 34 de la loi d'orientation. Sur la question de la suppression des notes, l'innovation "institutionnelle" et l'innovation "de terrain" peuvent donc se rencontrer, et cette double paternité est souvent un gage de réussite. Mais la volonté ne suffit pas toujours. J'ai moi même accompagné, à la direction d'un collège d'Indre-et-Loire, une expérimentation de suppression de notes dans un cours de mathématiques de 4e. - Un chef d'établissement qui impulse, ou qui aide à la mise en oeuvre si l'impulsion vient d'un enseignant ou d'une équipe. - Une progressivité dans la mise en oeuvre.
Apprendre à apprendre : la compétence qui manque Les nouveaux rapports aux savoirs, l’impact du numérique qui nous les rendent tous (ou presque) accessibles, les nécessités nouvelles de savoir trier, sélectionner, trouver les sources, faire preuve d’esprit critique… renforcent la nécessité pour l’Éducation de développer les compétences des apprenants. L’inscription, plus que jamais indispensable, d’une éducation tout au long de la vie fait porter de nouvelles exigences sur « le temps premier de l’Éducation », celui de la scolarité obligatoire et du socle commun. En effet, il ne s’agit plus uniquement aujourd’hui pour les professeurs, d’enseigner des connaissances et pour les élèves de les apprendre. Le temps est venu pour tous d’apprendre à apprendre. L’ « apprendre à apprendre » doit s’inscrire dans les missions éducatives prioritaires. Crédit photo : Stanford EdTech via photopin cc Like this: J'aime chargement…
« Ici, on apprend à parler et à écouter, pas la soumission » : bienvenue au lycée expérimental de Saint-Nazaire Bientôt 10h, à Saint-Nazaire. Sur le pas de la porte du lycée expérimental, les fumeurs profitent du soleil printanier. Les ateliers vont reprendre. Pas de personnel de cuisine, pas de secrétaire, pas de personnel d’entretien, et évidemment, pas de directeur. Les élèves créent leurs cours avec leurs enseignants Aussitôt, élèves et enseignants se mirent au travail, réfléchissant ensemble à la mise en forme concrète d’une école différente. Benoit, 19 ans, termine sa quatrième année au lycée, et il prévoit de rempiler l’année prochaine, pour « venir plus souvent et se mettre à bosser ». Ouverte à tout le monde, l’inscription au lycée requiert deux conditions : avoir terminé le collège ou être âgé d’au moins 16 ans. « Ici, on apprend à parler et à écouter, pas la soumission » Les choix budgétaires sont faits collectivement, au sein des diverses instances qui permettent au lycée de fonctionner. L’évaluation collective remplace les notes Divers outils servent l’apprentissage de l’autonomie.
Égalité des chances par l’école : le jeune prof qui défiait Bourdieu Jérémie Fontanieu a 25 ans, il est professeur agrégé de sciences économiques et sociales au lycée Delacroix de Drancy, et il est en train d’emmener sa classe de Terminale vers un objectif de 100% de réussite au baccalauréat. Où est l’exploit ? Dans l’historique des statistiques de ce lycée : à Drancy, dans le « 9-3 » comme il le dit lui-même, le taux de réussite au bac ES est de 70%, contre 91,5 % pour la moyenne nationale en 2013. Un tiers des élèves redouble ou quitte le lycée sans le bac, et nombreux sont ceux qui l’obtiennent de justesse, pour aller ensuite échouer en fac, le seul débouché possible pour ceux dont les dossiers médiocres ne permettent pas d’alternative. Drancy, c’est « une banlieue difficile », cet univers qui nourrit les fantasmes médiatiques, à grands renforts de territoires abandonnées, et de « zones de non droit ». Mais Jérémie Fontanieu a demandé à être affecté dans le 93, pas impressionné par le constat désatreux de l’école en banlieue. Pur pragmatisme Pari gagné ?
Réforme des notes à l'école : les mesures dévoilées courant 2015 J.Cl. | 19 Nov. 2014, 08h22 | MAJ : 19 Nov. 2014, 09h15 Couleurs ? Lettres majuscules ? Najat Vallaud-Belkacem a précisé ce mercredi matin, sur France Info, que la conférence nationale de consensus (*) qui réunit actuellement enseignants, parents, élèves, professionnels ou amateurs éclairés, autour de l'épineuse question des notes, lui rendrait ses recommandations en décembre et qu'elle prendrait «(ses) décisions courant 2015». En juin 2012, les fédérations de parents, la Peep et la FCPE, se disaient plus favorales à une évolution des notes vers un système plus moderne et plus encourageant. Aujourd'hui, face au désarroi de certains enfants, les parents veulent que l'Education nationale invente ou plagie à l'étranger un système d'évaluation plus performant. 73% d'entre eux, selon un sondage OpinionWay pour l'Apel (Association des parents d'élèves de l'enseignement privé) publié hier mardi, attendent une «diminution du poids des notes dans l'appréciation du cursus scolaire». VIDEO.
Philippe Meirieu : Pédagogie traditionnelle, progressisme administratif et progressisme pédagogique Jean Houssaye vient de publier, successivement, deux ouvrages importants. D’une part, chez ESF et en collaboration avec Le Café Pédagogique, il nous permet d’accéder à des textes aujourd’hui introuvables ou totalement inédits sur le fameux « triangle pédagogique » : cette notion – qu’il a introduite - permet, en effet, de comprendre bien des questions et des débats pédagogiques à travers un modèle qui met en relation l’élève, le maître et le savoir. On peut ainsi repérer la manière dont ces trois pôles s’articulent, identifier les situations où l’un de ces pôles « prend la place du mort » et repenser utilement, à la lumière de ces analyses des questions aussi importantes et débattues que l’autorité, le cours magistral ou la gestion des classes hétérogènes. Que nous apprend la « pédagogie traditionnelle » ? Mais Jean Houssaye a aussi publié, il y a quelques mois, un ouvrage dont je recommande également la lecture, intitulé La Pédagogie traditionnelle. Philippe Meirieu