L’agriculture industrielle, un dramatique extractivisme
L’appropriation privative des « communs », que sont la terre et l’eau, par l’agriculture productiviste est due à la recherche effrénée de profits et non pas à la volonté de nourrir la planète, sinon elle aurait depuis longtemps réussi : la faim et la malnutrition auraient disparu. Cette dépossession colossale est sans commune mesure avec la prédation de nos ancêtres cueilleurs-chasseurs par unité humaine. De plus elle ne prend pas plus en compte les besoins des générations futures, bien au contraire. Les effets néfastes des pesticides, qui sont des perturbateurs endocriniens, sont transmis par nos chromosomes à nos descendants. Une étude menée en Suisse depuis 1978 sur des parcelles conduites en conventionnel, en bio et en biodynamie montre que sur 30 ans les rendements bio sont de plus de 80 % de ceux du conventionnel. 1. À ce jour, 187 pays en sont membres (les mêmes qu’à la Banque mondiale). Cliquez pour plus. Les pertes liées au libre-échange La réforme agraire oubliée
« Les inondations sont bénéfiques pour la biodiversité et contre la sécheresse »
Les inondations récurrentes ne sont pas le seul fait de la nature. L’homme a oublié comment fonctionne un fleuve, qui a besoin de zones inondables pour se réguler. En construisant sur ces zones et en voulant contenir les cours d’eau, l’homme augmente les risques et va au-devant de dégâts énormes. Explications du chercheur Karl Matthias Wantzen. « Le fleuve est composé de deux parties : celle où l’eau coule et celle où l’eau déborde. Karl Matthias Wantzen est professeur d’écologie à l’université François Rabelais de Tours. Reporterre - Pourquoi les crues deviennent-elles si dévastatrices ? Karl Matthias Wantzen - L’homme a toujours cherché à s’implanter sur les bords de rivières. Beaucoup pensent que ce n’est qu’un cours d’eau, mais il est composé de deux parties : celle où l’eau coule et celle où l’eau déborde. Sur ces zones ont été construites des villes, des manufactures. A quoi les zones inondables servent-elles ? Aujourd’hui, on a totalement oublié l’utilité des crues. Photo :
Accaparement des terres : demain, à qui appartiendra la planète
Basta ! : Quelle est l’ampleur du phénomène d’accaparement des terres dans le monde ? Michel Merlet [1] : La Banque mondiale fait état de 56,6 millions d’hectares concernés en 2011 (presque la superficie de la France, ndlr), sur la base de données très partielles. Mathieu Perdriault [3] : L’ampleur exacte de ces phénomènes est sans doute impossible à établir. M. Le terme « accaparement » est contesté par les entreprises concernées… M. Dans nos travaux avec le comité technique « Foncier et Développement » de la Coopération française, nous parlons d’« appropriation » et de « concentration des terres » : ces termes désignent mieux les phénomènes qui posent problème. Les entreprises, elles, parlent « d’investissements »... M. Les profits ne reflètent pas l’efficacité du processus de production, mais bien la capture de « rentes ». Ces phénomènes « d’investissement » sont amplifiés par les quantités considérables d’argent disponible pour ce type de « placement ». M. M. M. M. M. M.
Au Canada, la fin de la résignation pour les peuples autochtones, par Philippe Pataud Célérier (Le Monde diplomatique, mai 2014)
« Nourrissez ceux qui ont faim ! Mangez les riches ! » Pancarte au poing, une quinzaine de personnes défilent devant l’entrée du Pidgin, un restaurant flambant neuf de Downtown Eastside, « le code postal (1) le plus pauvre du Canada », dit-on ici. « Idle no more ! Le mouvement Idle No More a été lancé fin 2012 par quatre femmes de la Saskatchewan, une province des Prairies (Centre-Ouest). Ces mesures visent à garantir aux investisseurs étrangers l’accès aux terres et aux importantes réserves prouvées de pétrole (les troisièmes du monde) issues des sables bitumineux (3). Jusqu’aux années 1920, elle pouvait être éludée : « Les traités visaient principalement à obtenir des nations autochtones qu’elles abandonnent leurs droits territoriaux. Dès 1990, la crise d’Oka a montré les limites de cette garantie juridique. Disparitions le long de l’autoroute des larmes « Ce n’est pas surprenant, commente Mme Viviane Michel, d’origine innue et présidente de Femmes autochtones du Québec (FAQ).
Diaporama : Qui est derrière l’accaparement des terres ?
Un diaporama sur quelques-uns des investisseurs responsables d’acquisitions massives de terres et ceux qui les soutiennent Chaque jour apporte son lot d’histoires concernant les achats de terres agricoles par des sociétés : Des géants malaisiens de l’huile de palme achètent des terres pour y installer des plantations en Afrique de l’Ouest ; des banquiers de Wall Street acquièrent des élevages de bétail au Brésil ; des hommes d’affaires saoudiens signent des transactions foncières aux Philippines. Les dernières données sur l’accaparement des terres indiquent qu’en moyenne les sociétés étrangères s’emparent de 10 millions d’hectares chaque année depuis 2007. Un nombre restreint de personnes prend ainsi possession d’une proportion toujours plus grande des terres agricoles du monde et des ressources en eau qui vont avec. L’accaparement mondial des terres agricoles n’existe que parce qu’il est voulu. Téléchargez le diaporama en PDF ou la version texte en PDF Jean-Claude Gandur (Suisse)
Accaparement des terres
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. L’accaparement des terres (land grabbing selon le néologisme introduit en anglais), désigne l'acquisition controversée de grandes étendues de terre agricole auprès des pays en développement, par des entreprises transnationales et gouvernementales. Le terme fait référence principalement aux investissements à grande échelle (et principalement étrangers) à la suite de la hausse des prix alimentaires mondiaux et des inquiétudes sur la sécurité alimentaire. Des ressources en eau sont généralement cruciales, et par conséquent on observe une tendance associée à l'accaparement de l'eau (en). D'abord salué par les investisseurs[1] et quelques pays en développement comme un nouveau chemin vers le développement agricole, ces investissements ont été critiqués par certains gouvernements et organisations de la société civile à cause des effets négatifs sur les communautés locales. Échelle des investissements[modifier | modifier le code]