Les cultures des adolescents à l ère numérique
1 Les cultures des adolescents à l ère numérique Pierre Mercklé ENS de Lyon / Centre Max Weber Paris, Lycée Montaigne / samedi 18 octobre 2014 2 Une enquête inédite Une enquête réalisée en partenariat par le DEPS (Sylvie Octobre et Nathalie Berthomier) et le GRS / Centre Max Weber (Christine Détrez et Pierre Mercklé) Un échantillon de 3900 adolescents, tiré du Panel 1997 de l Education nationale (enfants scolarisés en CP en 1997) Une enquête quantitative longitudinale : 4 vagues de questionnaires entre 2002 (à 11 ans / CM2) et 2008 (à 17 ans / première) Un éventail de pratiques culturelles et de loisirs très large, articulé avec des questions portant sur les goûts, les représentations de soi dans la famille, à l école et dans le groupe des copains, les projections dans l'avenir, etc. 4 Publications Mercklé Pierre, Octobre Sylvie, 2012, «La stratification sociale des pratiques numériques des adolescents», RESET. 8 Le questionnaire «Parents» 9 Le questionnaire «Enfants» 35 L art de soi
Olivier Le Deuff
Quelques députés plutôt sympathiques mènent une campagne en faveur du vote à 16 ans. On y retrouve notamment Paula Forteza dont j’apprécie le travail et qui présente clairement des atouts appréciables et une réflexion qui mériteraient de la voir mener une équipe ministérielle voire un gouvernement (on a le droit de rêver !). Plusieurs aspects me gênent dans cette initiative car j’y vois plusieurs erreurs à la fois en matière de connaissance du terrain (notamment des jeunes générations), mais également en ce qui concerne les conséquences directes et indirectes qui sont des revers de la médaille de la proposition.Je ne comprends toujours par comment les politiques ne saisissent pas ou font semblant de ne pas saisir qu’une décision n’est jamais isolée et qu’elle produit des effets systémiques dont on perd souvent le contrôle. Première remarque. Deuxième remarque : ce chantier, il n’est pas nouveau. Je reste ouvert au débat.
Jean-Michel Salaün, Clément Arsenault, Introduction aux sciences de l'information
1A l'heure du web 2.0, des blogues, des wikis, Jean-Michel Salaün et Clément Arsenault effectuent dans ce « grand manuel » de la collection Repères à la Découverte, un travail salutaire de (re)définition de ce que sont aujourd'hui les « informations », les « documents », les « connaissances ». Ils proposent un parcours cohérent et didactique depuis la description des acteurs (les professionnels de l'information et les utilisateurs), la présentation des contextes (institutions et missions) jusqu'aux techniques de traitement, de recherche et de diffusion de l'information. Destiné aux étudiants en master professionnel, ce manuel vise non pas à fournir les fondements théoriques des sciences de l'information, mais bien plus privilégie une approche pragmatique avec un texte orienté vers la présentation de savoirs et pratiques concrets.
Vu, lu, su
On présente souvent l’avènement du document numérique, et celui du web, comme une rupture épistémologique, un paradigme documentaire, après lequel plus rien n’est comme avant, et qui marque, non une transition, mais une disjonction entre un ancien monde et un nouveau monde. Dans son nouvel ouvrage, Vu, lu, su, Jean-Michel Salaün, professeur à l’École normale supérieure de Lyon, et qu’il n’est pas besoin de présenter, propose une autre approche, inédite comme il l’indique, qui voit le web comme un moment d’une histoire, celle du document – et non comme une nouvelle histoire qui, d’une certaine manière, reléguerait dans une nouvelle préhistoire l’histoire des documents et de leur traitement qui l’a précédée. Vu, lu, su Mais pourquoi « vu, lu, su » ? Cela renvoie à la théorie du document, dont Jean-Michel Salaün est un incontestable spécialiste, qui eut l’occasion de collaborer au groupe réuni sous l’élégant pseudonyme de Roger T. « Je » est un document
La stratification sociale des pratiques numériques des adolescents
Les auteurs tiennent à remercier Nathalie Berthomier et Christine Détrez, qui ont réalisé cette enquête avec eux, et dont les analyses fournissent une part très importante de la matière sur laquelle s’appuie cet article. Ils remercient également Samuel Coavoux, Sébastien François et les relecteurs anonymes pour leurs nombreuses et très utiles remarques. 1La tradition sociologique est maintenant ancienne (Bourdieu, 1979 ; Donnat & Cogneau, 1990 ; Donnat, 1998, 2009), qui consiste à la fois à décrire les degrés et les formes des investissements des Français en matière de participation culturelle, et à les rapporter à certaines de leurs caractéristiques socio-démographiques (catégorie socio-professionnelle, niveau de diplôme, sexe, âge…) pour mesurer les niveaux des inégalités sociales en matière d’accès à la culture. 1 Les enquêtes sur les pratiques culturelles des Français portent sur des échantillons représentatifs (...) Le numérique au cœur des univers culturels Base : tous les enfants.
CORDIER Anne. Grandir connectés. Les adolescents et la recherche d’information
1L’ouvrage d’Anne Cordier, Grandir connectés. Les adolescents et la recherche d’information, part du constat, largement partagé, d’une déstabilisation de la logique traditionnelle d’enseignement, notamment du fait de la numérisation de l’environnement informationnel des individus. Cependant, là où l’ouvrage se démarque des discours prophétiques ou catastrophistes, qui fleurissent sur l’école « désenchantée » ou sur les promesses d’un nouvel âge d’or d’une école numérique inclusive, c’est par son ancrage solide dans l’enquête de terrain. C’est pour donner la possibilité d’un discours « laïcisé », qui se tiendrait « à égale distance des croyances quasi religieuses dont on affuble les nouvelles technologies et de l’hostilité qu’elles provoquent souvent par réaction » (p. 16), qu’Anne Cordier tient à donner la parole aux adolescents. 8Ainsi, ces adolescents ne se sentent pas tous experts ou compétents, comme ce collégien : « Internet, j’aime pas.
Grandir connectés
« Grandir connectés » est déjà en réimpression chez C & F Éditions, et c’est une bonne nouvelle. On ne peut que se réjouir du fait qu’un ouvrage qui repose sur des données originales (essentiellement qualitatives), un travail de terrain rigoureux et surtout une posture de chercheuse soucieuse de ses informateurs ait pu trouver rapidement son public. Il faut dire que le sujet traité prête à questions et controverses : les pratiques de recherche d’information des adolescents (collégiens et lycéens) ; la culture numérique qu’ils parviennent à se forger individuellement et collectivement ; la confrontation entre les pratiques non formelles ou ordinaires (essentiellement expérimentées au sein du milieu familial, par transmission et imitation) et les pratiques plus formelles ou académiques (construites en milieu scolaire). L’enquête de terrain qui permet de fonder tous ces constats repose sur un patient travail de production de données amorcé en 2009 et poursuivi jusqu’en 2015.
affordance.info