Hubert Védrine - La gouvernance mondiale - Les Experts du Dessous des cartes
À lire : « Comptes à rebours », Hubert Védrine. Prix de l’Essai L’Express 2018. Éditions Fayard, 2018. "Les Experts du Dessous des Cartes" proposent des vidéos courtes, précises et prédictives sur de grandes problématiques du monde contemporain, en donnant la parole à des spécialistes de géopolitique, chercheurs, analystes, anciens ministres, essayistes etc. qui s’engagent à répondre clairement à une question d’avenir : vivrons-nous la guerre des religions ? Cette collection est une déclinaison de l’émission « Le Dessous des Cartes » conçue pour des supports numériques : ce « club d’experts » a vocation à prolonger ou éclairer différemment des sujets traités à l’antenne, avec la même exigence de correspondre à notre credo : Géopolitique pour Tous.Conception- Réalisation : Émilie Aubry / Production : Angèle Le Névé - Juliette Droillard Arte France - 2018
- Comment les Anglo-Américains comprennent la mondialisation et voient le monde ?
L’ANALYSE part du principe qu’observer et évoquer le monde et la mondialisation ne peut se passer d’une représentation de l’anglosphère comme l’indique l’entrée du même mot qui figure dans le Dictionnaire critique de la mondialisation [1]. L’anglosphère fait référence au monde anglophone et désigne ainsi les pays dont l’histoire, la culture et l’organisation sociale ont été fortement marquées par la colonisation britannique. Les contours de ce monde anglophone peuvent certes varier d’un auteur à un autre mais ils incluent généralement les Etats-Unis. Aussi il ne s’agit pas ici de traiter la manière dont les récits sur l’anglosphère parlent du monde mais plus précisément comment les Anglo-Américains appréhendent la mondialisation et de ce fait le monde. La mondialisation est comprise comme un processus multidimensionnel concernant différents aspects de la vie des individus et des institutions. Cynthia Ghorra-Gobin, droits réservés Copyright Octobre 2014- Ghorra-Gobin/Diploweb.com Plus . .
Verrouillage stratégique de l'Océan Indien, par Philippe Rekacewicz
Au cœur de toutes les crises pétrolières, l’Océan Indien reste dominé par les puissances extérieures qui ont verrouillé routes et détroits. Les Etats-Unis y sont hégémoniques : ils tiennent à pouvoir protéger la production et l’évacuation du pétrole du Golfe, veiller sur l’équilibre régional - en particulier sur l’Irak et l’Iran -, contrôler le débouché de la mer Rouge et du canal de Suez, surveiller les détroits qui relient l’Océan Indien et le Pacifique ainsi que la route maritime du Cap, intervenir si nécessaire en Afrique, et enfin maintenir une présence en Asie, où les tensions Inde-Chine-Pakistan n’ont jamais cessé. Même si cette présence américaine se heurte à des réticences pour l’installation de ses bases navales, elle est considérée par certains pays comme un contrepoids utile aux prétentions navales chinoises (voir « Appétits rivaux en mer de Chine »).
Les Africains doivent développer leur pensée stratégique
EN CE DEBUT du XXIe siècle, le monde traverse une crise sans précédent et l’humanité toute entière en ressent les effets. Universelle et totale, cette crise que nous subissons affecte les disciplines intellectuelles et/ou morales les plus variées et les courants de pensée qu’en apparence tout oppose. Elle touche également plusieurs secteurs d’activités et bouleverse leur mode de fonctionnement. Aucun pays, aucune région et aucun continent n’est désormais à l’abri de menaces de plus en plus réelles, brutales et qui ont tendance à s’internationaliser. [1] De toutes les aires géopolitiques, l’Afrique semble être le continent le plus exposé à ces soubresauts. Malgré ce tableau pour le moins sombre, tout laisse à croire que l’Afrique n’a pas encore dit son dernier mot dans sa longue marche vers le développement. Ce nouvel intérêt stratégique devrait permettre au continent africain de mieux se positionner dans le paysage des relations internationales de plus en plus dominé par le réalisme.
Aux Etats-Unis, la couleur du coronavirus - Le Monde - Juillet 2020
A Detroit, la journaliste Biba Adams a perdu sa mère, sa tante et sa grand-mère mortes du Covid-19. « Nous ne sommes pas juste des statistiques, nous sommes des personnes ! Des familles ! Nous sommes tristes, effrayés et endeuillés », a-t-elle tweeté le 29 avril, le lendemain du décès de sa mère. Cette surreprésentation des Afro-Américains parmi les victimes s’observe sur l’ensemble du territoire et s’explique par les inégalités systémiques qui gangrènent la société. Le taux de pauvreté des Noirs s’élève ainsi à 22 %, ce qui a de nombreuses conséquences sur leur santé, et en particulier le risque d’être exposé à l’épidémie due au coronavirus. Les supermarchés sont également de moins bonne qualité et moins nombreux dans les quartiers les plus pauvres, c’est ce qu’on appelle communément les déserts alimentaires. Le cas de l’accès à la nourriture saine à New York, Etat qui concentre 25,2 % des morts du Covid-19 aux Etats-Unis
Géopolitique. Un monde en quête de puissance - Amérique du Nord
LA FIN de la guerre froide en 1991 a marqué le passage d’un monde bipolaire à un monde unipolaire. Débarrassé de ses oppositions idéologiques et territoriales à la faveur de l’effondrement de l’Union soviétique, le monde d’après la guerre froide s’est retrouvé face à l’existence d’une seule puissance : les États-Unis d’Amérique. De 1991 à 2008, cette puissance s’est constituée en gendarme du monde, au pire en intervenant militairement à l’extérieur et au mieux en influençant, par ses attraits culturels et économiques, les différents acteurs. La réunion de ces deux méthodes (hard et soft power) a créé chez le citoyen américain une conscience de puissance [1] d’une part et une reconnaissance de puissance chez l’observateur étranger d’autre part. Hebert-Marc Gustave I. La notion de puissance désigne généralement un pouvoir politique, économique, social ou religieux sous l’angle de sa force et de son efficience [2]. A. B. II. A. B. III. Toute puissance procède d’un désir. A. B. Conclusion
L’ère des conflits asymétriques-Le Monde 2015
Pour le juriste Yves Jeanclos, si la fin de la guerre froide a pu faire croire à une paix perpétuelle, il faut désormais admettre que de nouveaux types de conflits émergent aujourd’hui. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Yves Jeanclos (Docteur d'Etat en droit de Paris-II , agrégé de droit) En 1989, contrairement aux espérances populaires, la chute du mur de Berlin entraîne le monde dans une nouvelle insécurité. Que le monde était pacifique et radieux sous la menace de la guerre nucléaire contrôlée et retenue par les deux adversaires-partenaires au XXe siècle ! Que la guerre était belle quand elle se déroulait sous des cieux ensoleillés, loin du continent européen et de la douce France, au nom d’idéologies opposées et rivales ! Comme la paix était aseptisée, cantonnée derrière les rideaux de glace de la dissuasion nucléaire ! Les attentats terroristes du 11 septembre 2001 mettent fin à l’unipolarité insolente des Etats- Unis. Guerre asymétrique Destruction humaine
L’Amérique latine dans un ordre mondial en mutation - Amérique du Sud
UNE nouvelle distribution du pouvoir est en train de se produire à l’échelle du monde. Elle entraîne une profonde transformation du système international. Elle n’est pas une conséquence simple et passagère de la récession provoquée par la crise des subprimes. Celle-ci a simplement contribué à la rendre visible. Le centre de gravité de la planète change sous nos yeux. Peut-on en déduire que l’Amérique latine, qui a commencé à commémorer deux siècles d’indépendance, a changé de statut et assume un nouveau rôle sur l’échiquier international ? Une nouvelle Amérique latine ? Il ne fait aucun doute que la situation de l’Amérique latine n’a jamais été meilleure depuis 1930, il y a donc quatre-vingts ans. Ce sous-continent, plus connu, jusqu’à la fin des années 1980, pour ses dictatures et son instabilité chronique que pour son respect des constitutions, est celui qui compte aujourd’hui le plus grand nombre de gouvernements représentatifs et de dirigeants élus dans un cadre pluraliste.