Hubert Védrine - La gouvernance mondiale - Les Experts du Dessous des cartes
À lire : « Comptes à rebours », Hubert Védrine. Prix de l’Essai L’Express 2018. Éditions Fayard, 2018. "Les Experts du Dessous des Cartes" proposent des vidéos courtes, précises et prédictives sur de grandes problématiques du monde contemporain, en donnant la parole à des spécialistes de géopolitique, chercheurs, analystes, anciens ministres, essayistes etc. qui s’engagent à répondre clairement à une question d’avenir : vivrons-nous la guerre des religions ? Cette collection est une déclinaison de l’émission « Le Dessous des Cartes » conçue pour des supports numériques : ce « club d’experts » a vocation à prolonger ou éclairer différemment des sujets traités à l’antenne, avec la même exigence de correspondre à notre credo : Géopolitique pour Tous.Conception- Réalisation : Émilie Aubry / Production : Angèle Le Névé - Juliette Droillard Arte France - 2018
- Comment les Anglo-Américains comprennent la mondialisation et voient le monde ?
L’ANALYSE part du principe qu’observer et évoquer le monde et la mondialisation ne peut se passer d’une représentation de l’anglosphère comme l’indique l’entrée du même mot qui figure dans le Dictionnaire critique de la mondialisation [1]. L’anglosphère fait référence au monde anglophone et désigne ainsi les pays dont l’histoire, la culture et l’organisation sociale ont été fortement marquées par la colonisation britannique. Les contours de ce monde anglophone peuvent certes varier d’un auteur à un autre mais ils incluent généralement les Etats-Unis. Aussi il ne s’agit pas ici de traiter la manière dont les récits sur l’anglosphère parlent du monde mais plus précisément comment les Anglo-Américains appréhendent la mondialisation et de ce fait le monde. La mondialisation est comprise comme un processus multidimensionnel concernant différents aspects de la vie des individus et des institutions. Cynthia Ghorra-Gobin, droits réservés Copyright Octobre 2014- Ghorra-Gobin/Diploweb.com Plus . .
17 janvier 1991 - Opération Tempête du désert
Le 17 janvier 1991 débute l'opération « Tempête du désert » (Desert Storm). Une coalition internationale attaque l'Irak de Saddam Hussein, coupable d'avoir envahi et annexé l'émirat du Koweït. André Larané Cette guerre, dite guerre du Golfe parce qu'elle se déroule sur les bords du golfe Persique, trouve son origine dans la précédente guerre engagée par l'Irak contre l'Iran. C'est alors que le Koweït augmente unilatéralement sa production de 20% en rompant la solidarité entre les pays exportateurs de pétrole. Saddam Hussein en garde rancune au Koweït et se souvient opportunément que le petit émirat faisait partie de son pays avant que les Britanniques ne l'en détachent en 1932. L'ambassadrice ne bronche pas. Le 31 juillet, à Djeddah, en Arabie séoudite, l'Irak et le Koweït tentent un compromis de la dernière chance. Mais le dictateur irakien est surpris par la violence des réactions internationales. Une coalition mondiale Une guerre-éclair vite interrompue Saddam Hussein est sauvé.
Verrouillage stratégique de l'Océan Indien, par Philippe Rekacewicz
Au cœur de toutes les crises pétrolières, l’Océan Indien reste dominé par les puissances extérieures qui ont verrouillé routes et détroits. Les Etats-Unis y sont hégémoniques : ils tiennent à pouvoir protéger la production et l’évacuation du pétrole du Golfe, veiller sur l’équilibre régional - en particulier sur l’Irak et l’Iran -, contrôler le débouché de la mer Rouge et du canal de Suez, surveiller les détroits qui relient l’Océan Indien et le Pacifique ainsi que la route maritime du Cap, intervenir si nécessaire en Afrique, et enfin maintenir une présence en Asie, où les tensions Inde-Chine-Pakistan n’ont jamais cessé. Même si cette présence américaine se heurte à des réticences pour l’installation de ses bases navales, elle est considérée par certains pays comme un contrepoids utile aux prétentions navales chinoises (voir « Appétits rivaux en mer de Chine »).
Les Africains doivent développer leur pensée stratégique
EN CE DEBUT du XXIe siècle, le monde traverse une crise sans précédent et l’humanité toute entière en ressent les effets. Universelle et totale, cette crise que nous subissons affecte les disciplines intellectuelles et/ou morales les plus variées et les courants de pensée qu’en apparence tout oppose. Elle touche également plusieurs secteurs d’activités et bouleverse leur mode de fonctionnement. Aucun pays, aucune région et aucun continent n’est désormais à l’abri de menaces de plus en plus réelles, brutales et qui ont tendance à s’internationaliser. [1] De toutes les aires géopolitiques, l’Afrique semble être le continent le plus exposé à ces soubresauts. Malgré ce tableau pour le moins sombre, tout laisse à croire que l’Afrique n’a pas encore dit son dernier mot dans sa longue marche vers le développement. Ce nouvel intérêt stratégique devrait permettre au continent africain de mieux se positionner dans le paysage des relations internationales de plus en plus dominé par le réalisme.
Aux Etats-Unis, la couleur du coronavirus - Le Monde - Juillet 2020
A Detroit, la journaliste Biba Adams a perdu sa mère, sa tante et sa grand-mère mortes du Covid-19. « Nous ne sommes pas juste des statistiques, nous sommes des personnes ! Des familles ! Nous sommes tristes, effrayés et endeuillés », a-t-elle tweeté le 29 avril, le lendemain du décès de sa mère. Cette surreprésentation des Afro-Américains parmi les victimes s’observe sur l’ensemble du territoire et s’explique par les inégalités systémiques qui gangrènent la société. Le taux de pauvreté des Noirs s’élève ainsi à 22 %, ce qui a de nombreuses conséquences sur leur santé, et en particulier le risque d’être exposé à l’épidémie due au coronavirus. Les supermarchés sont également de moins bonne qualité et moins nombreux dans les quartiers les plus pauvres, c’est ce qu’on appelle communément les déserts alimentaires. Le cas de l’accès à la nourriture saine à New York, Etat qui concentre 25,2 % des morts du Covid-19 aux Etats-Unis
Géopolitique. Un monde en quête de puissance - Amérique du Nord
LA FIN de la guerre froide en 1991 a marqué le passage d’un monde bipolaire à un monde unipolaire. Débarrassé de ses oppositions idéologiques et territoriales à la faveur de l’effondrement de l’Union soviétique, le monde d’après la guerre froide s’est retrouvé face à l’existence d’une seule puissance : les États-Unis d’Amérique. De 1991 à 2008, cette puissance s’est constituée en gendarme du monde, au pire en intervenant militairement à l’extérieur et au mieux en influençant, par ses attraits culturels et économiques, les différents acteurs. La réunion de ces deux méthodes (hard et soft power) a créé chez le citoyen américain une conscience de puissance [1] d’une part et une reconnaissance de puissance chez l’observateur étranger d’autre part. Hebert-Marc Gustave I. La notion de puissance désigne généralement un pouvoir politique, économique, social ou religieux sous l’angle de sa force et de son efficience [2]. A. B. II. A. B. III. Toute puissance procède d’un désir. A. B. Conclusion
Lumni | Enseignement - La manipulation de l'information pendant la guerre du Golfe
Proposé par Institut national de l’audiovisuel Date de diffusion : 30 déc. 1991 | Date d'évènement : 29 janv. 1991 Contexte historique Depuis la chute du régime de Nicolae Ceaucescu en Roumanie en 1989, les journalistes sont traumatisés et craignent de se faire manipuler comme ils l'ont été lors des pseudo massacres de Timisoara, vaste mise en scène destinée à tromper l'opinion publique internationale. Or Marcel Trillat revient sur son expérience de reporter pendant la guerre du Golfe ; lui et ses confrères, ont de nouveau été manipulés par l'administration américaine, qui leur a montré ce qu'elle voulait qu'ils voient et rapportent à l'opinion publique. Les images de destruction, de cadavres et de violence sont systématiquement censurées, tandis que les progrès techniques sont largement salués : il s'agit de convaincre le spectateur que la guerre est une guerre propre qui détruit avec précision des bâtiments mais épargne les hommes, y compris les militaires ennemis. Éclairage média