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Le client est roi

Le client est roi
Dans les deux précédents articles sur le sujet (ici et là) je m’intéressais à la prostitution en tant que phénomène social. J’ai assez peu évoqué l’acte prostitutionnel. Je vais maintenant parler de choses un peu plus concrètes, mais toujours du côté du client. En effet, je trouve que le client bénéficie bien souvent d’une invisibilité qui d’ailleurs lui profite bien puisqu’il ne semble pas avoir à rendre des comptes sur son comportement, tandis qu’à l’inverse, le ou la prostitué-e fait l’objet d’une stigmatisation et de sévères jugements moraux. C’est le monde à l’envers. En raison du même système culturel qui fait exister la prostitution, à savoir le patriarcat, et en particulier le puritanisme qui en découle(3), existe du même coup la stigmatisation des prostituées. Pour ce dernier point, comme nous allons le voir, cela est aussi bien valable pour l’acte sexuel (bien que les prostituées doivent imposer des limites), que pour les autres interactions possible, comme les discussions.

Trafic Humain, Traite des humains, Exploitation Humaine, Esclavage Moderne : les humains sont une espèce en voie de destruction "L’arme la plus puissante entre les mains de l’oppresseur est l’esprit de l’opprimé" Steven Biko Un énième documentaire pro-prostitution a été diffusé sur la chaine de télévision publique France 2, « Les travailleuses du sexe », le 19/03/09. Comme par hasard (!) Pour entendre (enfin) une parole de prostituée, vraie et sans langue de bois, il faut se rendre sur le forum de la chaine et lire - jusqu’au bout - ce témoignage implacable de lucidité ! Témoignage écrit par « ines415 » et publié sur le forum du site de France 2 "Je suis une prostituée officiant en appartement par le biais d’Internet et d’annonces dans la presse. Pour ma part, je n’arriverai jamais à trouver aucune crédibilité à un témoignage de prostituée qui accepte de paraître à visage reconnaissable par sa clientèle alors que celle-ci se trouve obligée de gagner son pain par le biais de ceux-ci. Aucune d’entre nous allons prendre le risque de saborder notre outil de travail pour un reportage télé. Alors pourquoi je continue ?

Prostitution (2/4) : "Le goût des garçons de joie " Un documentaire de Franck Thoraval et Diphy Mariani Le goût des garçons de joie © Radio France Maîtresse Gilda, garçon travesti, reçoit discrètement des hommes mariés censément hétérosexuels pour des séances spéciales. Bug, lui, retrouve ses clientes dans des petits hôtels à Paris ou à Poitiers. Leurs client(e)s viennent chercher des choses diverses : du sexe évidemment mais aussi la réalisation de fantasmes particuliers, de la tendresse, un moyen d'éviter le refus, un endroit où pleurer, un stratagème pour coucher sans tromper son ou sa partenaire etc… La relation tarifée nous raconte de nos semblables des choses dérangeantes et le ou la client(e) y tiennent un mauvais rôle. Souvent plus stigmatisés que le ou la prostitué(e), plus isolés, ils sont maintenant menacés de pénalisation. Par ailleurs, la prostitution masculine, minoritaire, considérée comme non représentative, est elle aussi exclue du débat. Avec : Production : Franck Thoraval Réalisation : Diphy Mariani

Prostitution (4/4) : "Abolition de la prostitution : osez le débat" Un documentaire de Meta Tshiteya et Nathalie Salles Manifestation STRASS © Radio France Le 6 décembre 2011, l'Assemblée Nationale votait à l'unanimité une résolution en faveur de « l'abolition de la prostitution », officialisant ainsi une tendance marquée depuis le milieu du XXème siècle à rendre aussi difficile que possible la pratique d'une activité prostitutionnelle. Neuf ans après la Loi de Sécurité Intérieure du ministre Nicolas Sarkozy qui créait en 2003 un délit de racolage passif, notion floue qui a permis aux municipalités de repousser les prostitué-e-s des rues dans les zones périurbaines, la France doit faire face à ses contradictions. Mais il y a un mais. Le débat n'a pas eu le temps de commencer, il a tourné à l'invective, à l'accusation, aux procès d'intention. Mais comment l’État peut-il abolir un système qui ne repose pas sur sa propre loi ? Quid du droit à disposer de son corps ? Pour autant, un discours de ni (abolition) ni (réglementation) est-il réaliste ? Avec :

Prostitution (1/4) : « La Guinguette de Cathy n’a pas fermé » Un documentaire de Thomas Beau et François Courtois Entre fiction et réalité, fatalisme et onirisme, les souvenirs bousculés et contradictoires d’un métier presque comme les autres: à un âge qui lui vaudrait d’être à la retraite depuis longtemps, Cathy continue d’exercer le plus vieux métier du monde. Chaque jour, avant d’aller « ouvrir sa guinguette », le petit studio dans lequel elle reçoit ses clients, elle débute ses journées devant le zinc d’un café parisien à Pigalle. Cathy fut élevée par les « bonnes sœurs », se dit volontiers coiffeuse plutôt que prostituée, met « des bigoudis toutes les nuits en été »,a « donné beaucoup d’amour aux hommes » et a pensé un jour que « c’était de l’argent facile à gagner ». Au fil des conversations, elle accepte de revisiter avec nous les étapes de sa vie. Remerciements : Sandra Escamez, documentation INA Production : François Courtois et Thomas Beau Réalisation : Thomas Beau Mixage : Pierre Mine Teaser "La Guinguette de Cathy n'a pas fermé" :

Punir les clients des prostitués : le modèle suédois a bon dos La France envisage d’imiter la Suède, qui pénalise les clients depuis 1999. Efficace ou pas ? Rue89 a épluché toutes les études sur le sujet. La France est abolitionniste en matière de prostitution, qu’on se le dise, même si la grande majorité des gens ne savent pas exactement ce que cela signifie. En gros, Paris est contre la prostitution, mais pas contre les prostitué(e)s. « Je suis abolitionniste et fière de l’être », répète Najat Vallaud-Belkacem, ministre du Droit des femmes. « Je ne supporte pas qu’on vienne m’expliquer que la prostitution est une activité comme les autres », nous confiait-elle au début de l’été. La nouvelle majorité socialiste a supprimé le délit de « racolage passif », et une commission parlementaire, de droite et de gauche, soutenue par la ministre, envisage, à la place, de punir les client(e)s. « Il faut trouver un nouveau cadre de responsabilisation du principal acteur : le client », poursuit la ministre. Alors la Suède. La Suède, l’argument d’autorité En anglais

Le « modèle suédois » est un échec En guise d’appel à la manifestation du samedi 7 juillet 2012 (Paris, Place Pigalle, 14H30) pour les droits des travailleurs et travailleuses du sexe, et contre la pénalisation du client, il nous a paru utile de revenir sur le rapport de la mission parlementaire sur la prostitution présidée par la députée PS Danielle Bousquet, qui a servi de support à l’offensive contre la prostitution... et les prostituées. Le rapport de Danielle Bousquet est critiquable sur nombre de points : sélection de quelques témoignages individuels les plus larmoyants principalement par le biais d’associations luttant contre la prostitution, interviews de faux experts, citations de faux chiffres sans aucune méthodologie scientifique, amalgames entre le travail sexuel de rue et l’industrie du sexe dans son ensemble, entre le nombre d’arrestations et le nombre de travailleur-ses, entre les travailleur-ses du sexe étrangers et les victimes de la traite, etc. « Nous ne faisons pas de réduction des risques en Suède.

Les carottes sont cuites pour l’industrie du sexe en Suède: voici pourquoi Un article de Joan Smith pour The Independent. Lien sur l’article original : Why the game’s up for Sweden’s sex trade Traduction française de Martin Dufresne. Joan Smith « En Suède, des lois innovatrices en matière de prostitution criminalisent les prostitueurs et pas les prostituées. Je suis assise à l’arrière d’une voiture de police banalisée sur la petite île de Skeppsholmen, juste à l’est du pittoresque Vieux-Stockholm. Ce qui se passe ensuite est typique de la façon dont fonctionne en pratique la loi suédoise qui pénalise l’achat de sexe. « Acheter du sexe est l’un des crimes les plus honteux pour l’homme arrêté », explique le détective, Simon Haggstrom. La décision prise par la Suède de renverser des siècles de préjugés au sujet de la prostitution et de criminaliser les acheteurs de sexe a provoqué l’étonnement lorsque cette loi est entrée en vigueur en 1999. « Elles n’ont pas confiance en eux-mêmes. La loi a aussi apporté d’autres changements. Like this: J'aime chargement…

Les lois qui tuent | Un peu de Mollesse… Et beaucoup de Muflerie (01/11/2013 by Artémise) Pénaliser et harceler les personnes qui se prostituent (lois sur le racolage, entre autres, pour ceux qui n’auraient pas suivi) fait partie des actions gouvernementales à fourrer dans la liste des choses allant odieusement à l’encontre des droits de l’Homme et du devoir de solidarité le plus élémentaire. Face à deux protagonistes dont les intérêts s’opposent dans un rapport de force (définition d’un rapport commercial/salarial aujourd’hui en France) en l’occurrence putes vs clients, j’aurais tendance à préférer que la loi protège le plus vulnérable des deux. savez-vous pourquoi cette illustration figure ici ? Dans le cadre de la pross, quelle soit réglementée ou pas, le rapport commercial influence le comportement de l’acheteur qui va raisonner, grosso modo, comme tout consommateur lambda. Je suis plutôt d’accord avec le discours strassien pour remettre en question le fait d’amalgamer systématiquement les agresseurs des prostituées et leurs clients. Like this:

Prostitution… avec un peu d’empathie, ça marcherait pas mieux ? « Conscience ponctuelle Bon allez, aujourd’hui, je me sens inspiré pour écrire sur la prostitution… Il y a peu, un projet de loi a été discuté et a finalement été voté par le gouvernement français En gros, le principe de cette loi est de pénaliser les clients des prostituées (en les forçant à faire un stage de sensibilisation, ou en leur mettant une amende)… Pour comprendre cette loi, on va déjà se demander à quoi elle sert : officiellement, le but est de protéger les prostituées et d’améliorer la condition féminine… Mais en fait, le but final est d’abolir la prostitution, dans l’idée de préserver le droit des prostituées à disposer de leur corps. J’écris cela au féminin, car la majorité des travailleurs du sexe est composée de femmes, et cette loi cherche d’abord, officiellement, à les protéger, elles (d’ailleurs, l’une des portes paroles les plus médiatiques de cette proposition est la ministre actuelle du droit des femmes, et affiche clairement sa position anti-prostitution). La prostitution, c’est du viol !

Analyse de la proposition de loi visant à lutter contre le système prostitutionnel En prévision des débats au parlement, Le Planning Familial a analysé cette proposition de loi et, pour lui, c'est une loi compassionnelle qui stigmatise les étrangères Le Planning Familial avait pris position sur la prostitution dès son Conseil d’administration de juin 2011. Confirmée par son Congrès en octobre 2012, cette position n’a pas pris une ride ! Le Planning Familial agit et lutte pour participer à la construction d’une société égalitaire, sans marchandisation et sans violence. Le Planning, mouvement féministe, s’appuyant sur son analyse des rapports sociaux de sexe, replace la prostitution dans un continuum de la domination masculine et refuse de faire des personnes prostituées des personnes « à part ». Dans ce contexte, pénaliser le client ne résoudra aucun des problèmes actuels, mais pénalisera d’abord les personnes se prostituant, en les renvoyant dans des espaces non protégés, ce qui aggravera leur isolement, leur clandestinité.

Prostitution : "Pénaliser le client n'arrangera strictement rien" Le Monde.fr | • Mis à jour le | Propos recueillis par François Béguin Dans un chat sur LeMonde.fr, Françoise Gil, sociologue, auteure de Prostitution : fantasmes et réalités (ESF éditeur, 2012), estime que la proposition de loi déposée par la députée PS Maud Olivier est "parfaitement hypocrite". Visiteur : Quel est l'intérêt de pénaliser le client ? Pourquoi ne pas, dans ce cas, bannir totalement la prostitution ? Françoise Gil : Je ne vois pas du tout l'intérêt de pénaliser les clients, cela n'arrangera strictement rien. On sait très bien que toutes les mesures de répression engendrent justement des effets très pervers : plus de délinquance, plus de violence. Ce projet de loi qui risque d'être voté prend pour point de départ les femmes qui sont dans des réseaux, qui sont contraintes. Et là, c'est une faute de méthodologie : on distingue les situations par rapport au vécu des personnes, et on agit de façon nuancée avec les différentes situations qui existent dans la prostitution.

Proud to be a PUTE | SkepticalApple La prostitution est un vice. La société morale, ou plus exactement la police des mœurs a décrété que la sexualité tarifée devait être abolie comme on abolit l’esclavage ou la peine de mort. Mais qui sont ces contempteurs du corps pour juger de ma liberté d’user du mien comme je le souhaite ? Les féministes abolitionnistes sont machistes. Les putes sont des infirmières des corps et des âmes. Et plus étonnant, c’est oublié des « féministes » abolitionnistes, figure de proue du combat contre la prostitution. Ces féministes, par leur aveuglement, font de généralités inexactes et de raisonnements infantiles des vérités intouchables et des combats idéologiques absurdes. Des féministes machistes gauchistes qui luttent pour ne pas jouir, parce que le corps, parce que l’argent. Définition. Prostitution : Activité habituelle de tout homme ou femme qui consiste à avoir une activité sexuelle avec une autre personne contre une rétribution. « On ne peut acheter un corps. » Oui. La lutte : Like this:

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