Le client est roi
Dans les deux précédents articles sur le sujet (ici et là) je m’intéressais à la prostitution en tant que phénomène social. J’ai assez peu évoqué l’acte prostitutionnel. Je vais maintenant parler de choses un peu plus concrètes, mais toujours du côté du client. En effet, je trouve que le client bénéficie bien souvent d’une invisibilité qui d’ailleurs lui profite bien puisqu’il ne semble pas avoir à rendre des comptes sur son comportement, tandis qu’à l’inverse, le ou la prostitué-e fait l’objet d’une stigmatisation et de sévères jugements moraux. C’est le monde à l’envers. En raison du même système culturel qui fait exister la prostitution, à savoir le patriarcat, et en particulier le puritanisme qui en découle(3), existe du même coup la stigmatisation des prostituées. Pour ce dernier point, comme nous allons le voir, cela est aussi bien valable pour l’acte sexuel (bien que les prostituées doivent imposer des limites), que pour les autres interactions possible, comme les discussions.
Comment je travaille?
Pour commencer, je me suis conformée aux standards en me disant que je verrais bien par la suite, que j' assouplirais surement certains trucs, parce que bon voila quoi, j' étais pas "comme ça", j' étais pas ce genre de personne qui sélectionne ses relations sur des à priori, des généralités faussées et des critères arbitraires. J' avais pas encore bien compris que je devais absolument dissocier et cloisonner les choses : Moi d' un coté, mon produit de l' autre. Par la suite, j' ai bien vu. Et loin de m' assouplir, je me suis endurcie. Endurcie jusqu' à l' inconcevable. Aujourd'hui, mes critères de sélection sont les suivants : + de 30 ans/- de 55ans, type Européen, politesse+vouvoiement+absence de fautes d' orthographe importantes dans les mails, présentation+photo éxigée. Sont rédhibitoire : les tentatives de négociation de tarifs (c'est marqué partout sur mon site que si tu négocies, tu peux te brosser. J' ajoute un listing des pratiques que j' accepte ou non. Ha bah oui. C'est usant.
Viols, maisons closes, misère sexuelle... 5 idées reçues sur la prostitution
Une manifestation de prostituées à Paris, le 18 mai 2012 (T.EMEK/SIPA) Depuis que Najat Vallaud-Belkacem a affirmé la volonté du gouvernement d’abolir la prostitution, cette question s’est trouvée au centre du débat public, ce dont nous nous réjouissons. Cependant, le débat met en lumière de nombreux préjugés tenaces. 1. La prostitution serait indispensable à certaines personnes pour avoir des relations sexuelles. La notion de misère sexuelle repose sur le présupposé que l'acte sexuel serait un besoin naturel, au même titre que manger ou respirer. Enfin, les études sur les "clients" nous apprennent que la majorité d'entre eux ne sont pas satisfaits des relations qu'ils ont avec les personnes prostituées. 2. "La prostitution diminue le viol !" En Suède, où la volonté politique a permis d’aboutir à une réelle politique abolitionniste, comprenant la pénalisation des clients, l’exploitation sexuelle a diminué. 3. "Mais il faut rouvrir les maisons closes !" 4. 5.
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