Les éco-quartiers : laboratoires de la ville durable
“À la fois vitrine, symbole et manifestation concrète d’avancées de la politique écologique et durable globale de la ville, l’éco-quartier rend visible une intention, attire le regard des citadins sur les mutations urbaines amorcées pour négocier le virage de la durabilité. […] Un éco-quartier est ainsi autant un lieu pilote qu’un aboutissement : il tire la ville vers le durable autant que la politique de durabilité de la ville le pousse à éclore” (La Revue durable, 2008). 1À l’échelle de la ville, le développement durable constitue désormais la référence obligée des politiques urbaines. En témoigne notamment la signature massive de la charte d’Aalborg (1994) par les villes européennes. Une des formes les plus manifestes de ce phénomène est la diffusion du modèle d’urbanisme dit des éco-quartiers. 2Dans la littérature francophone, ces éco-quartiers sont posés de manière quasi unanime comme des laboratoires ou des espaces témoin. Du quartier à la ville : un transfert difficile ?
Quartier durable ou éco-quartier ?
1Depuis ces derniers mois, nous assistons à une multiplication des projets de développement urbain basés sur le « développement durable » à l’intérieur de nombreux territoires français. De grandes agglomérations comme des villes de taille plus modeste mènent ou souhaitent mener à bien des opérations de création ou de renouvellement d’ensembles bâtis ayant vocation à s’insérer dans le mouvement en devenir de la ville durable. Des projets qui se réclament majoritairement de l’appellation éco-quartier ou quartier durable, deux notions qui peuplent de plus en plus la vie et la communication des professionnels de l’aménagement urbain jusqu’à venir aujourd’hui à la rencontre du grand public. 2Dans la réalité cependant, les limites sont floues entre opérations marketings, microréalisations, projets remarquables ou insignifiants. 3En effet, moult problématiques émergent car ces deux notions aujourd’hui utilisées comme synonymes entretiennent cependant une gémellité sémantique fort ténue.
Les éco-quartiers sont-ils le futur de la ville ?
C’est dans les villes que sont consommés 75% de l’énergie mondiale. Elles sont encore très dépendantes des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz naturel). Ces cinquante dernières années, les villes européennes se sont étendues en moyennes de 78% alors que les populations ne grossissaient que de 33%. L’étalement urbain entraîne un allongement des distances et donc une augmentation du trafic automobile. La question se pose aujourd’hui dans les mêmes termes, mais d’une façon accélérée, dans les métropoles des pays émergents. Si, vingt ans après le Sommet de la Terre, les clignotants sont encore plus rouges qu’alors, certains experts mettent en cause un urbanisme qui ne serait jamais sorti de l’utopie fonctionnaliste issue de la Charte d’Athènes de 1933, séparant les fonctions de la ville (habiter, circuler, travailler, consommer). Enfin et surtout, de quelles marges de manœuvre dispose-t-on ? BedZed Difficile de définir l’éco-quartier autrement que sous la forme du « portrait-robot ».
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