Les étudiants et Wikipedia : à propos de l’étude de Head et Eisenberg
5 avril 2010 Comment les étudiants (américains) utilisent-ils Wikipedia ? Une étude très intéressante vient d’être publiée dans la revue First Monday de mars 2010 : « How today’s college students use Wikipedia for course–related research »[] Avant d’en présenter les résultats, deux mots sur la méthodologie. Trois leçons, que nous détaillerons par la suite, ressortent de l’étude. Les principaux résultats Le premier ne surprendra personne : une très forte majorité d’étudiants utilise Wikipedia dans le cadre des travaux universitaires, notamment pour faire les « argument papers », « devoirs d’une dizaine de pages commandés aux étudiants en milieu de semestre, et qui nécessitent un important travail de recherche »[] . Le deuxième résultat est plus intéressant, car il établit assez finement la diversité des raisons qui poussent les étudiants à cette utilisation massive de Wikipedia. Une grande diversité de motivations Source: HEAD, A., EISENBERG, M. (à suivre) Imprimer ce billet
Wikipédia veut améliorer le contrôle des contenus, actualité Tech & Net : Le Point
Les étudiants et Wikipedia (suite)
7 avril 2010 Comment Wikipedia s’intègre dans le processus de recherche documentaire L’importance des fonctions de « recherche documentaire », évoquée dans le précédent billet, est soulignée par le second ensemble de données de l’étude de Head et Eisenberg, sur les moments d’utilisation de Wikipedia au cours d’un processus de recherche. Commencer la recherche par Wikipedia… Comme le montre le schéma ci-dessous, les étudiants américains ont massivement (à 70 %) recours à Wikipedia au début de leurs recherches : 40 % commencent même directement leurs recherches par l’encyclopédie et 30 % la consultent très vite. Mais l’étude américaine nous en dit un peu plus et montre une fonction sous-estimée de Wikipedia, qu’ils définissent par l’expression de « presearch tool », que l’on peut traduire par « outil de pré-recherche »[] . … pour l’approfondir avec d’autres ressources - en premier lieu et de façon massive (à 97 %) : leurs cours ; prégnance de la légitimité enseignante, loin d’avoir disparu… ;
Wikipedia et la pédagogie (2)
Si l’on admet la nécessité pour le lecteur d’adopter une attitude critique à l’égard des contenus de Wikipedia (et à l’égard de toutes les sources par ailleurs), il convient de reconnaître que l’acte de contribuer repose aussi sur une “action critique participante” visant à rendre l’encyclopédie “perfectible par itérations successives”. [Klein 2005: Wikipédia et la légitimité de la construction collective du savoir sur internet]. Là où Arnaud Klein parle de «posture journalistique», les spécialistes de l’info-documentation évoquent maîtrise de l’information ou compétences informationnelles («information literacy»). “En perpétuelle évolution et co-construction, la valeur de l’article ne s’acquiert, à l’œil du lecteur, qu’après une démarche personnelle, critique et réflexive de mobilisation de traces de construction.” Autrement dit, des positions divergentes au départ trouveraient-elles sur le terrain de la participation à Wikipedia un lieu de réconciliation ? Imprimer ce billet
Controverse à la sauce wikipédia
Leur projet, suggéré et encadré par leur professeur, l’écrivain Pierre Assouline, consistait à introduire des erreurs dans des articles existants sur la version française de Wikipedia, et de voir combien de temps il faudrait avant que ces erreurs ne soient corrigées. « Notre conclusion, explique Béatrice Roman-Amat dans une entrevue audio diffusée par Le Monde, c’est que c’est un outil parmi d’autres, et qu’il ne faut pas du tout que ça supplante tous les autres outils d’accès à la connaissance. Mais qu’il est tout à fait possible de faire un usage intelligent de wikipedia. » Paroles modérées. Mais qui ne suffisent pas aux yeux de plusieurs « wikipédiens »: moins de 12 heures après sa mise en ligne, l’article de Libération consacré à cette recherche avait déjà suscité 122 commentaires, certains très virulents. « Que les étudiants en science po fassent une étude sur les médias classiques, juste comme ça pour voir. Mais d’autres gens des médias y ont pensé avant lui.
Transmission ou corruption de savoirs ?
Contre le plagiat, un prof piège ses élèves
Temps de lecture: 2 min Ayant constaté, lors de sa première année d’enseignement dans un lycée, que ses élèves recopiaient le web dans leurs dissertations, un professeur de lettres a décidé de les prendre à leur propre piège. Il le raconte sur son blog, La Vie Moderne, signalé par Arrêts sur Images. «Vers la fin de l’été de cette même année, j’ai exhumé de ma bibliothèque un poème baroque du XVIIe siècle, introuvable ou presque sur le web. L’auteur en est Charles de Vion d’Alibray. Et le professeur décide de rédiger une fausse note sur Wikipédia, de fournir à des sites de dissertations des corrigés plein d’erreurs, de s’inscrire sur des forums à la fois comme érudit et comme élèves posant des questions, pour instaurer un dialogue factice au sujet de l’auteur. «A la rentrée, j’ai accueilli mes deux classes de première en leur donnant deux semaines pour commenter ce poème à la maison et en leur indiquant la méthodologie à suivre. Conclusion du professeur:
Wikipedia et la pédagogie (1)
A l’objection traditionnelle sur le manque de fiabilité de Wikipedia, la réponse également habituelle est DIY : do it yourself ! Mais encore faut-il passer à l’acte ! Eh bien saviez-vous que les usages pédagogiques de l’encyclopédie se développent et pas seulement outre Atlantique, ni même outre Manche ? En France, le Projet P8 du département arts plastiques de l’université Paris 8 mérite à ce titre toute notre attention. Dans la sphère anglophone, nous retiendrons 2 projets universitaires d’envergure. Parallèlement à ces projets pédagogiques, des démarches ouvertes de promotion sont initiées au sein des instances éducatives. D’autres projets au sein de la fondation Wikimedia intéressent ouvertement enseignants et apprenants. Cette revue d’initiatives pédagogiques que l’on pourrait qualifier de “citoyennes” questionnent bien évidemment notre rapport à la connaissance et soulèvent de nombreuses questions quant aux modèles d’apprentissage en oeuvre. Imprimer ce billet