Le Graal de la Table Ronde des Industriels Européens Les grandes firmes ont joué un rôle de premier plan dans la promotion de la nouvelle « gouvernance économique » qui s’apprête à être mise en place dans l’Union européenne. Les voilà bien récompensées : le modèle semble taillé sur mesure pour les intérêts des industriels (comme le soulignait un précédent article : L’UE-topie des marchés : Comment la nouvelle « gouvernance économique » menace la démocratie). Il s’agit là du résultat d’un travail de longue haleine. Dans cette bataille, la Table Ronde des Industriels Européens (ou ERT pour European Round Table) a joué un rôle essentiel. Cela ne date pas d’hier, les grands groupes européens ont saisi l’intérêt d’un renforcement des pouvoirs de l’UE. Il n’y a rien d’exagéré à voir dans les évènements récents les conséquences de cette double révolution évoquée par Janssen. La compétitivité au cœur de la stratégie européenne Pour l’ERT, l’adoption de la Stratégie de Lisbonne en mars 2000 représentait une avancée majeure. Le Business et l’Europe
Jacques Delors : l’homme des firmes Les « lobbies », on croirait qu’ils se cachent sous les tapis. Pour mesurer leur influence, il suffit pourtant d’écouter Jacques Delors, l’ancien président (socialiste) de la Commission. Très fier d’avoir bâti l’Europe main dans la main avec les patrons… « Les dirigeants de l’ERT ont été à l’avant garde du soutien de mon idée. » C’est Jacques Delors qui l’explique tranquillement. Pour bâtir l’Europe, voilà avec qui le président de la Commission s’est allié : avec l’ERT, la European Round Table, qui rassemble 45 « capitaines d’industrie », les PDG de Total, Nestlé, Renault, Siemens, etc. En janvier 1985, le président de l’ERT (et de Philips), Wisse Dekker, avait publié « Europe 1990 : un agenda pour l’action », un document où il proposait de faire tomber les barrières commerciales et les frontières fiscales. Avancer à 140 à l’heure... C’est qu’à l’automne 1991, l’Europe se trouve, à nouveau, à un moment clé de son histoire : le continent est débarrassé du communisme. Un ver dans la gauche
ERT Rappelons d’abord ce qu’est l’E.R.T. (ou Table Ronde Européenne) : Fondée en 1983, ce cartel regroupe 47 des plus importants dirigeants industriels européens. Aux Etats-Unis et au Japon, des groupes analogues se mettent en place en même temps et avec les mêmes buts. Un constat : 1989, l’E.R.T. publie un rapport intitulé “ Education et compétence en Europe ”. “ Le développement technique et industriel des entreprises européennes exige clairement une rénovation accélérée des systèmes d’enseignement et de leurs programmes… L’éducation et la formation sont considérés comme des investissements stratégiques vitaux pour la réussite future de l’entreprise… L’industrie n’a qu’une très faible influence sur les programmes enseignés… (les enseignants n’ont qu’)une compréhension insuffisante de l’environnement économique, des affaires et de la notion de profit… (Ils) ne comprennent pas les besoins de l’industrie. En mai 1991, la Commission précise, dans un autre rapport :
L’autorité publique est aux mains du système financier Voir également : Fiction de démocratie par H.Kempf [Note perso : je suis évidement d'accord avec Mr Kempf, mais baser le changement sur une approche écologique sans changer la racine du problème n'est que repousser le problème plus loin .. ] Vous démontrez avec des exemples innombrables comment le monde glisse vers une sorte de régime autoritaire dont l’intention unique est de maintenir les privilèges d’une caste, l’oligarchie. Cela vous amène à une conclusion socialement et politiquement dramatique : la fin possible de la démocratie. L’oligarchie est la définition d’un régime politique. Vous suggérez que nous sommes dans une phase de post-démocratie dans laquelle, avec l’objectif de se maintenir au pouvoir, l’oligarchie maintient une fiction démocratique. Bien sûr. Les pays européens, et beaucoup plus les États-Unis, ont glissé vers un régime oligarchique où le peuple n’a déjà plus de pouvoir. Ce raisonnement implique que la souveraineté populaire a disparu, comme idée et comme pratique.
Comment l'Europe est en train de transformer l'eau du robinet en marchandise en toute discrétion Soutenue par des multinationales, la Commission européenne pousse secrètement à la privatisation de l'eau en Europe, affirme le site de la télévision allemande « Monitor ». L'accès à l'eau de qualité est reconnue comme un droit fondamental par l'ONU, mais si ces multinationales parviennent à obtenir ce qu'elles souhaitent, elles pourront se partager un pactole constitué de milliards d'euros. La Commission a commencé à promouvoir la privatisation de l'eau pour les pays touchés par la crise et qui ont bénéficié de plans d'urgence, comme la Grèce et le Portugal par exemple. La troïka a parfois imposé cette privatisation, qui est alors expressément prévue dans les contrats qu'elle leur fait signer. En Grèce, les grands aqueducs d'Athènes et de Thessalonique ont été vendus. Pour le consommateur, la privatisation a des conséquences importantes. Pour les investisseurs, l'eau est devenue une marchandise de premier plan. Des groupes de défense protestent contre cet état de choses.
Rencontre avec la présidente Europe de The Coca-Cola Company - Dominique Reiniche, pionnière de terrain Déclaration d'indépendance Cette année, elle est devenue la première femme française la plus puissante du classement Forbes des femmes d’influence dans le monde. Certains s’en vanteraient, pas elle. « Aînée de la famille, j’ai toujours eu ce côté pionnier, se souvient-elle. First lady Diplomée de l'Essec, elle entre chez Procter & Gamble en 1978 et devient quatre ans plus tard la première femme directrice adjointe du marketing. Dominique Reiniche, PDG Europe Coca-Cola: «Il n'y a pas assez de femmes entrepreneurs en France» Entreprendre. Entreprendre quand on est une femme. Deux sujets épineux en France sur lesquelles, Dominique Reiniche, PDG Europe de Coca-Cola, se penche pour 20 Minutes. Le budget 2013 présenté par le gouvernement nuit-il à l'entreprenariat? Un pays ne peut réussir sans ses entreprises pour amener de la croissance et du dynamisme pour permettre la redistribution des richesses. Les Pigeons ont-ils montré le bon exemple? Les Pigeons ont su apporter un peu d'humour dans cette situation, ainsi que de la modernité en passant par les réseaux sociaux. Coca-Cola pourrait-il quitter la France pour des raisons fiscales? Laissons les débats parlementaires avoir lieu. Et les femmes entrepreneurs? La France est en retard, il n'y a pas encore assez de femmes entrepreneurs car le principe de la parité n'est pas encore bien établi. Quel message voulez-vous leur faire passer? Lancez-vous, ayez confiance. Le ministère de la femme, c'est encore mieux qu'un réseau? La France a donc besoin de symboles?
Dominique Reiniche : Un sourire à 15 milliards - Boissons Dominique Reiniche, la présidente Europe de Coca-Cola Company est l'une des rares françaises à s'être imposée au sein de l'une des plus grandes entreprises mondiales. Un cocktail de vision et d'habileté. La bonne humeur en plus. À la tribune du Women's forum de Deauville, ce 11 octobre, elle est venue parler de l'urgence de l'égalité hommes-femmes dans les entreprises. Selon Laurence Parisot, qui l'a côtoyée au conseil exécutif du Medef, « elle a tout compris du business à l'anglo-saxonne, sans jamais perdre son attachement à notre pays ». Elle a tout compris du business à l'anglo-saxonne sans jamais perdre son attachement à la France. Laurence Parisot, présidente du Medef Une dame de fer qui sait écouter Pour cette Essec qui a débuté chez Procter, la clé c'est le terrain, « car, lui, ne ment pas ». Partout, elle avance. Partageuse Elle cultive les réseaux depuis toujours : fédérations, cercles patronaux, clubs féminins.