Voilée et féministe de gauche ? | sexisme et gauche Sylvia Nerina Les temps changent, l’oppression sexiste évolue et prend de nouvelles formes, mais certaines lignes directrices restent, comme notamment l’entrelacement entre sexisme et racisme qui donne toujours des cocktails détonants. Le débat autour des « filles voilées » a fait couler beaucoup d’encre. Ces « filles voilées », présentées comme un concept et souvent peu comme des personnes avec une opinion. Fondamentalement chaque féministe est libre de définir le féminisme à sa façon. J’ai pu remarquer que fondamentalement autant à droite, qu’à gauche, que chez certaines féministes, on n’écoute pas ces jeunes (et maintenant moins jeunes) filles. Je ne vais citer que deux exemples, et loin d’être des exceptions parmi je ne sais combien d’agressions, physiques, verbales, intimidantes, subies par les femmes et filles voilées en France et en Belgique. Faut-il arrêter une définition rigide du féminisme avec des critères « symboliques » universellement reconnus ? J'aime : J'aime chargement…
Etre féministe avec trois grammes I myself have never been able to find out precisely what feminism is: I only know that people call me a feminist whenever I express sentiments that differentiate me from a door mat or a prostitute. ~Rebecca West Le féminisme c’est un peu le point Godwin de mes conversations en soirée. Je finis toujours par lâcher une petite considération sur les différences de genre relatives à tel ou tel phénomène. Il parait que je suis un peu « univariée » dans ma vision du monde (en 2012 j’ai décidé d’arrêter de fréquenter des gens qui utilisent des mots comme « univarié » et « intersectionnalité » après 22h). Ce qui n’est pas une mince affaire. « Ah parce que t’es féministe ? Cette phrase est en général prononcée par « un gentil garçon de gauche, très ouvert, qui sait faire cuire tout seul son riz et qui attend qu’on le congratule lorsqu’il y ajoute des oignons et de la tomate » (dixit Mademoiselle). « Ouais, Eve, elle est FEMINISTE » Mes aïeux ! The radical notion that women are people Like this:
Rétrospective 2014 : les "premières" Ca fait du bien Créé le mardi 23 décembre 2014 13:06 Écrit par la rédaction En 2014, nous avons souvent écrit « c’est la première femme à… » Signe que la présence des femmes dans certains milieux autrefois masculins est encore loin d’être évidente. Et surtout, le progrès n’arrive jamais tout seul. Commençons par la plus retentissante accession au pouvoir en France, celle d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris. Elle a rejoint le club encore très restreint des capitales dirigées par des femmes : Varsovie, Sofia, Kiev, Montevideo et Madrid. Il a fallu une loi sur la parité politique en 2000 pour que les femmes siègent à égalité dans les conseils municipaux. Economie : Sabine Lautenschläger, Isabelle Kocher, Valérie Rabault, Michèle André... Dans le monde économique, il aura fallu un long bras de fer, entamé en 2012, entre le Parlement européen et la Banque centrale européenne pour que l'Allemande Sabine Lautenschläger intègre en début d'année le directoire de la BCE. Photos :
Je ne suis pas féministe, mais… Est-ce que ça t’arrive de commencer une phrase par «Moi je suis pas féministe, mais…»? De rire de ces féministes qui sont extrémistes, insensées, à côté de la plaque? Si on te décrivait comme féministe, tu trouverais ça insultant? En fait il y a un test assez simple. Tu crois que les hommes et les femmes devraient avoir les mêmes droits et les mêmes opportunités dans la vie.Tu comprends qu’on n’y est pas encore vraiment, et que la majorité des inégalités affectent les femmes. C’est aussi simple que ça. Bien sûr je n’ai pas l’intention de te forcer à porter une étiquette. Dans la suite de cet article, je parlerai de ce qu’est le féminisme — à mon sens — et de ce qu’il n’est pas. Le féminisme c’est… Le féminisme c’est un système de valeur qui associe deux choses: une croyance morale dans l’égalité des sexes, et une analyse sociologique qui dit que, dans l’ensemble, il se trouve que les femmes sont désavantagées. C’est un peu large comme définition, mais c’est fait exprès.
Le masculin et le féminin Quand Virginia Woolf essaie de comprendre ce qui pousse tant d’hommes, et si différents, à vouloir écrire et légiférer sur les femmes, elle ne leur trouve qu’un point commun : ils ne sont pas des femmes. Et elle écrit, de son côté, Une chambre à soi. J’ai le bonheur de re-traduire ce joyeux livre, presque cent ans après sa première parution. Refuser que le métier s’accorde au féminin, comme 142 députés français le réclament, c’est refuser la libération des femmes, celle qui s’est faite grâce à la contraception et à une conception des droits de l’homme comme droits de l’humain. Fonçant à la rescousse de leur collègue face à cet «intolérable abus de pouvoir», ces 142 députés, tous de droite, dont 16 femmes ayant parfaitement introjecté la position masculine, ont signé un appel lancé par Henri Guaino. Or, le neutre n’existe pas en français (ce qui n’est pas le cas dans d’autres langues, comme l’anglais avec son it). Mon autre langue maternelle, le basque, n’a pas de genre.
Les trolls féministes S’il est un phénomène que les militants, peu importe la cause, connaissent bien, c’est l’énergumène. Pour employer un mot gentil. Sinon je parlerais de gros connard qui n’y connait rien mais vient ramener sa pseudo science. Je vous rassure, le gros connard peut être une grosse connasse. Efforçons nous donc de disséquer les différents types qui squattent les espaces féministes. 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. la victime"Je ne comprends pas. 14. J'en oubliais ma conclusion. Ces trolls sont ce que des végétariens appelleraient "le cri de la carotte". Si vous faites donc partie d'une des catégories précitées, on sera peut être de bonne humeur et on vous répondra.
Femmes dans les manuels scolaires de Français : selon une étude, elles sont stéréotypées et sous-représentées “Où sont les femmes?”, comme dit la chanson ? Pas dans les manuels scolaires, en tout cas. Mais d’abord, pourquoi un si faible nombre ? S’il y a peu de femmes cités dans les manuels scolaires, c’est d’abord parce qu’il y a eu peu de femmes écrivaines. Le problème, fait remarquer l’étude du Centre Hubertine Auclert, est que les manuels ne rappellent pas ou peu les contextes historiques, politiques et éducatifs défavorables aux femmes. Les rares femmes qui sont parvenues à publier des livres ont été écartées de l’Histoire de la littérature. Réhabiliter des écrivaines oubliées On célèbre un Victor Hugo, tout en oubliant une George Sand. Pourtant de “grandes écrivaines”, au sens d’auteures reconnues par les universitaires comme ayant une production digne d’intérêt, il y en a, explique l’étude. Il serait donc possible, aujourd’hui, de réhabiliter certaines écrivaines, qui ne sont pas devenues des “classiques” non pas par manque de talent, mais par un processus d’occultation.
Pas si grave | Polyvalence mon pote Je crois que le pire dans les violences sexistes, qu’elles soient physiques ou autres, c’est qu’on tente toujours de les minimiser. De te dire qu’ailleurs c’est pire, que tu exagères… C’est d’ailleurs très parlant, puisque comme dit Christine Delphy « Quand une féministe est accusée d’exagérer, c’est qu’elle est sur la bonne voie. » S’agissant du harcèlement de rue par exemple, il m’aura fallu de longues discussions sur Internet, et en particulier sur Twitter, pour mettre le doigt sur ce que ces comportements avaient de terrible et de glaçant sous leurs dehors de drague un peu cheap. Evidemment, ça m’énervait qu’on me parle mal parce que ma jupe était trop courte, mon pantalon trop moulant, ou t-shirt trop échancré et que de surcroît j’avais l’outrecuidance de ne pas répondre aux sifflements ou invectives supposément flatteuses. Mais ce n’est pas grave, n’est-ce pas, ce ne sont que des mots… C’est donc d’actes qu’il faut parler ? Diane L’ombre de la domination Illustration par Shetty
"La" femme et le grand écran Chroniques Créé le mardi 3 février 2015 14:50 Écrit par Virginie Despentes « On finit tous par manger cette évidence qui nous est rabâchée par les décideurs du septième art : les hommes c'est l'action et les femmes c'est la petite culotte ». L'édito décapant de Virginie Despentes écrit pour le catalogue des 15es Journées cinématographiques dionysiennes Femmes Femmes. Le cinéma est une industrie qui n’est pas interdite aux femmes. Les hommes font le cinéma – ils décident des scénarios dignes de devenir des films, des castings, des budgets alloués aux uns et aux autres, des films qui seront largement distribués, des films qui seront défendus. Le cinéma est rempli de petites choses, des détails, qui vont tous dans le même sens – cherchez une femme dans les films qui lise un journal… bonne chance ! Qu’est-ce que ça se lave, une femme, au cinéma… Pensez au nombre de fois que vous avez vu une femme violée prendre une douche habillée. Petite culotte et AK47 Le test Bechdel Virginie DESPENTES