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Hors série 2004Autour de l’œuvre d’Albert Bandura Table des matières :Philippe Carré - Bandura : une psychologie pour le XXIe siècle ?Pierre-Henri François - Fondements sociaux de la pensée et de l’action chez BanduraJacques Lecomte - Les applications du sentiment d’efficacité personnelleBenoît Galand, Marie Vanlede - Le sentiment d’efficacité personnelle dans l’apprentissage et la formation : quel rôle joue-t-il ? D’où vient-il ? Albert Bandura, l’un des plus célèbres psychologues américains, est au fondement du courant sociocognitiviste. Dans ce numéro hors-série, onze auteurs présentent l’œuvre d’Albert Bandura et commentent la théorie sociocognitive qu’il a développée et affinée depuis trente ans. Cette livraison paraît à la veille de la venue du psychologue américain en France à l’occasion de la 7e Biennale de l’éducation et de la formation (Lyon, 14-17 avril 2004). Résumés des articles _________________________________________ Bandura : une psychologie pour le XXIe siècle ? Éditorial
Lev Vygotski (1896-1934). Pensée et langage
Le développement de l'enfant ne procède pas de l'individuel vers le social, mais du social vers l'individuel. Telle est l'une des thèses développées par Vygotski et qui, soixante ans après, sert de fondement à de multiples recherches contemporaines. Quels rapports la pensée et le langage entretiennent-ils? Pensée et Langage est un gros ouvrage de plus de 500 pages, divisé en 7 chapitres de longueur très inégale. Vers le langage intérieur Selon Vygotski, la psychologie scientifique a hésité jusqu'à présent entre deux positions extrêmes au sujet des liens entre la pensée et le langage : soit la fusion, soit la complète dissociation. Mais ce qui intéresse surtout Vygotski, c'est la manière dont pensée et langage se développent chez l'être humain, en particulier au cours de l'enfance. Jean Piaget et Vygotski ont deux interprétations radicalement différentes de cette évolution. Pour asseoir son propos, il consacre de longues pages à l'analyse du langage «égocentrique». Lev Vygotski
Albert Bandura
Albert Bandura (né le 4 décembre 1925) est un psychologue canadien connu pour sa théorie de l'apprentissage social et son concept d'auto-efficacité. Docteur en psychologie, il a enseigné à l'Université Stanford à partir de 1953. Après avoir été initialement influencé par le courant béhavioriste, il s'en est radicalement détourné, en soulignant l'importance des facteurs cognitifs et sociaux dans ses recherches. Il place l’individu au cœur d’une triade d’interactions entre les facteurs cognitifs, comportementaux et contextuels. Albert Bandura a d'abord été influencé par l'œuvre de Robert Sears sur les antécédents familiaux liés au comportement social et à l'apprentissage identificatoire. L'auto-efficacité Albert Bandura a mis en place la notion d’auto-efficacité personnelle comme base de la motivation, de la persévérance et d’une grande partie des accomplissements humains. L'apprentissage vicariant Publications 1959, avec R. Littérature secondaire 1989, R.
Fondements sociaux de la pensée et de l'action chez Bandura
Bandura base sa théorie sur la notion d’interaction. « Selon cette conception transactionnelle du soi et de la société, les facteurs personnels internes – sous forme d’événements cognitifs, émotionnels et biologiques –, les comportements et l’environnement opèrent tous comme des facteurs en interaction qui s’influencent réciproquement » (Énoncé 1) (Bandura, 2003, p. 16). Le principe est posé que l’environnement (social en particulier) influence la personne, qu’il est susceptible d’affecter ses représentations et croyances. Par exemple, l’observation d’un modèle peut avoir une incidence sur l’autoévaluation de ses propres capacités. Malgré ces exemples qu’il nous livre, Bandura est peu enclin à envisager que les processus d’auto-efficacité soient eux-mêmes soumis aux contingences sociales et culturelles. On est en droit de penser que ces effets de l’environnement sont plus ou moins durables même quand l’individu n’est plus exposé à cet environnement.
Bandura : une psychologie pour le XXIe siècle ?
1« Albert Bandura est né le 4 décembre 1925 à Mundare, un village du fond de l’Alberta du Nord, à 80 km à l’est d’Edmonton, au Canada. Il était le plus jeune enfant et le seul garçon d’une famille d’origine européenne de l’Est. Ses parents avaient tous deux émigré au Canada quand ils étaient adolescents - son père venait de Cracovie, en Pologne, et sa mère d’Ukraine ». 2Ainsi commence la biographie d’Albert Bandura, telle que l’un de ses étudiants devenu son collègue la raconte [2][2]La rédaction de cet article a grandement bénéficié de…[2]La rédaction de cet article a grandement bénéficié de…. 3En réponse à la question des origines de sa carrière et de sa biographie, Bandura aime à citer Pasteur, selon qui « la chance sourit aux esprits bien préparés ». 4L’environnement du jeune Bandura se caractérise par une apparente précarité, pourtant doublée de possibilités qu’il aura toujours eu à cœur de saisir. 29Pour Bandura, le processus de modelage comporte quatre facettes.
Rencontre avec Albert Bandura : l’homme et le scientifique
1L’objet de cet article est de présenter l’homme et l’œuvrequi se trouvent au cœur de ce numéro spécial de L’Orientation scolaire et professionnelle. Pour certains, ce sera l’occasion de faire connaissance avec Albert Bandura, tant avec l’homme qu’avec le scientifique ; pour d’autres, ce sera l’occasion de renouer, avec ce professeur distingué (âgé aujourd’hui de 82 ans), les fils d’une relation interrompue, mise de côté, ou simplement oubliée. Dans tous les cas, faire ou refaire connaissance avec l’un des esprits les plus éminents dans les sciences humaines d’aujourd’hui ne peut être qu’un moment de découverte et de réflexion sur la place que nous occupons dans un monde toujours plus complexe et sur les moyens dont nous pouvons nous doter pour construire un meilleur avenir tant pour nous que pour nos enfants. Si, après avoir lu ce texte, le lecteur éprouve le désir de mieux connaître la pensée et les travaux d’Albert Bandura, le but que nous nous sommes fixé aura été atteint.
Les effets positifs de l’apprentissage vicariant
Depuis le rapport Delaubier, publié en 2002, le système scolaire français a franchi un pas vers la reconnaissance des spécificités cognitives des enfants à haut potentiel intellectuel (dits « surdoués » ou « intellectuellement précoces ») et les enseignants ont été sensibilisés à l’échec particulièrement injuste de certains d’entre eux. Jacques Bert nous apprend que la PMEV ferait particulièrement bon ménage avec la précocité. Du sur mesure Les objectifs de cette méthode sont en effet en adéquation avec les besoins de cette catégorie d’enfants. Pour qu’il y ait apprentissage vicariant, il faut que soient en présence, face à un apprentissage donné, des enfants qui ont déjà maîtrisé cet apprentissage et des enfants qui, le découvrant, vont avoir besoin de prendre des repères pour se l’approprier. Pour les élèves en difficulté, pour les « atypiques » Les avantages particuliers que peut représenter cette méthode pour cette catégorie d’enfants sont multiples :
Palo Alto - Communication orale
L’école de Palo Alto désigne un groupe d’hommes qui ont travaillé ensemble autour de théorie de la communication et de la relation entre les individus. L’initiateur de ce travail et père de cette école est Grégory BATESON, zoologue, anthropologue et ethnologue. Il a été influencé par les mathématiciens, pères de la « cybernétique », Norbert WIERNER et John Von NEUMAN, et également par Ludwig Von BERTALAUFFY, biologiste qui a élaboré la « théorie des systèmes ». Bertrand RUSSEL, père de la « théorie des types logiques », et Milton ERIKSON, initiateur d’un langage et d’une approche hypnotique en thérapie, ont aussi influencé son travail. C’est le mélange des genres qui a fait toute la force de l’école de Palo Alto et qui a apporté un renouveau dans la vision de la communication. Postulat de départ : « Il est impossible de ne pas communiquer » La communication est liée au comportement des individus. 1°/ Deux niveaux de sens dans un message : L’information, ou le contenu, c’est ce qui est dit.