La performance sociale : une aberration dangereuse. Une nouvelle expression est en train d'apparaître au sein des cabinets de consultants et de certaines directions d'entreprises : la performance sociale. Elle risque de se diffuser rapidement, se situe dans le droit fil de l'approche techniciste et instrumentale qualifiée de « risques psychosociaux au travail ». Mesurons le chemin parcouru en presque 40 ans : au début des années 70, Antoine Riboud, alors PDG du groupe BSN, devenu Groupe Danone, posait les fondements du double projet économique et social. Ce qui alors, relevait du stratégique du projet, de la pénétration réciproque entre l'économique et le social, d'une ambition large et à long terme se trouve réduit à de la tactique, de l'instrumental, du mesurable, à la tentative de tempérer la performance économique par une performance sociale ! On refuse de voir que, relativement à la « souffrance au travail », c'est la notion même de performance qui est en cause. Ce n'est pas le travail que l'on prétend soigner, mais le travailleur.
Mesurer le talent pour accroître la performance de l'entreprise ? Talent Analytics a développé un système de codification des talents et des traits de caractère. Même si on peut douter que les chiffres puissent quantifier les êtres humains, ces systèmes de mesure apportent une aide efficace au management pour mettre la bonne personne à la bonne place. Les entreprises sont habituées à utiliser les chiffres pour évaluer la performance, mais nombreux sont ceux qui doutent de leur pertinence pour optimiser des décisions basées sur les traits de caractère et compétences des employés. Pourtant, Talent Analytics, basée à Cambridge, Massachusetts, est convaincue que le fait de mettre des chiffres sur les personnes n'est pas réducteur mais, au contraire, permet aux entreprises de mieux connaître leur personnel. Selon son CEO, Greta Roberts, l'ajout de données de compétence aux systèmes d'évaluation de la performance des entreprises rend possible le difficile traitement automatique de la mise en corrélation des employés et de la performance de l'entreprise.
De la performance sociale à la performance économique La réussite d’une entreprise se résume dans la majorité des cas, aux résultats économiques et à la hausse du capital. Le capital humain est un facteur essentiel de la croissance et joue un rôle crucial. Lorsqu’on allie la bonne marche de l’entreprise d’un point de vue de performance économique avec le capital social, il s’en dégage des exemples concrets qui nous amènent à cette conclusion. Chez Microsoft, chaque manager est libre d’organiser tout type de célébration informelle : cocktail, repas d’équipe, activité ludique, etc. Pour cela, il dispose d’un budget lui permettant de financer ce type d’événements. Par voie de conséquence, tout ce qui entre en compte dans les relations sociales entre les collaborateurs (cadres et salariés) sont la cause patente d’une conséquence économique performante et en plein essor. La convivialité Elle incite les collaborateurs à mieux se connaître, se faire confiance, au sein d’un cadre adapté à travers des activités extra-professionnelles par exemple.
Savoir rémunérer la performance sociale L'Express/DahmaneIsabelle Hennebelle, chef de la rubrique Emploi de L'Express, journaliste RH à L'Expansion, fondatrice du Cercle de l'humain. A l'heure du développement durable et de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), les dirigeants ferraillent pour mobiliser leurs cadres dirigeants et leurs managers dans la mise en oeuvre de leur politique "verte" et "sociale". Indexer la performance sociale sur le variable est l'un des outils possibles. Depuis quelques années, un nombre croissant d'entreprises sautent le pas. Afin d'accompagner les entreprises, celui-ci publie le 7 juin, avec le cabinet PwC, le guide pratique Etude sur l'intégration de critères RSE sur la part variable des rémunérations des dirigeants et des managers. Quatre étapes à suivre Pour fonctionner, "la démarche doit inclure la direction générale, à titre d'exemplarité", estime Daniel Giffard-Bouvier, associé conseil RH chez PwC. Deuxième étape: la conception du dispositif.