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« La théorie du genre  n’existe pas

« La théorie du genre  n’existe pas
J’évoquais dans mon dernier article la proposition de résolution présentée en décembre à l’Assemblée Nationale par deux député·e·s UMP, visant à « établir précisément les vecteurs de promotion de la théorie du gender dans notre pays » afin d’« en évaluer les conséquences pour la collectivité nationale ». J’ai déjà expliqué en quoi cette proposition était infondée et traduisait une grave méconnaissance des études de genre (ou plutôt un contresens complet). Je voudrais maintenant faire quelques remarques au sujet des expressions « la théorie du gender », ou « la théorie du genre », désignant un objet qui n’existe pas. Cette affirmation peut surprendre, puisque ces deux expressions ont été très souvent employées depuis 2011, notamment dans des articles relayant la polémique autour des manuels de SVT. Cette expression est censée traduire gender theory, qui existe bel et bien en anglais. Un champ unifié? Une erreur de traduction L’anglais theory ne se traduit pas toujours par « théorie ».

Du genre face à la paresse intellectuelle et moi, c'est une vieille histoire qui doit remonter à... probablement 2005 et les temps glorieux de l'agrégation, quand j'étais jeune et que le monde était pur. Toujours abonné depuis cette date, c'est non seulement une lecture mensuelle pour moi, mais aussi pour mes élèves qui doivent en avoir parfois marre que je leur en donne à lire toutes les cinq minutes, et que je les y renvoie plus souvent qu'à mon tour. Et puis, paf, pour une raison pas si mystérieuse que ça, il y a des choses qui ont commencé à m'énerver dans le magazine. Au point que là, j'ai envie de dire un mot sur l'un des articles de la dernière livraison. Le genre, on le sait bien, c'est une question sensible. Quand, par contre, je tombe sur un article de mon magazine préférée qui reprend certaines des antiennes des "anti-genres", je suis plus sensible. Que retrouve-t-on dans cet article ? Première paresse : l'argument du "c'est évident voyons". Qu'est-ce que c'est que cet argument ?

Le Magazine Littéraire « enquête  sur les études de genre Je continue sur la série "Le Genre C’est Le Mal". Le Magazine Littéraire a publié dans son numéro de janvier 2013 une "Enquête sur les ‘gender studies’". Les études de genre semblent susciter un intérêt certain dans les médias, dû non pas au fait qu’il "envahisse" l’Université française, comme on a pu le prétendre, mais à la polémique issue des milieux catholiques conservateurs en 2011 et relancée par le mariage pour tou·te·s. Un article récent de Sciences Humaines (magazine de vulgarisation de référence), intitulé "Masculin – féminin: le genre explique-t-il tout? Un mot d’abord sur son titre: "Enquête sur les ‘gender studies’". Qu’y trouve-t-on? Dans ces neuf pages coordonnées par Patrice Bollon (présenté comme un "journaliste spécialisé dans la critique musicale et écrivain"), on trouve un long article de ce dernier, formant le coeur du dossier et intitulé "La guerre des genres". Des éléments intéressants… … noyés dans un amas d’idées reçues et d’erreurs Alors, la théorie du genre?

Mme B. est de genre féminin Je reviens ici sur cet article de Libération Peillon: «pas de débat sur la théorie du genre» à l’école . Le genre n’est pas une théorie. Dire que cela en est une, c’est comme de dire que Les 3 ordres au Moyen-âge sont une théorie. On confond ici un concept – le genre – qui existe – et je vais démontrer pourquoi une nouvelle fois – et les idéologies à propos du genre, qui, elles , en effet diffèrent. 1. Le genre est le sexe social. Dans cet article, on nous parle de la littérature jeunesse qui se genre de plus en plus . Prenons un autre exemple. En 1900, Mme B. n’aurait pas pu faire tout cela. 2. l’idéologie. Evidemment autour de tout concept, il y a des idées différentes. Pour ceux qui parlent de « théorie du genre », femmes et hommes devraient rester sur des chemins strictement parallèles. Je vous rassure cela ne sera pas le cas. Je vous inquiète, on a pour projet de laisser les garçons jouer à la barbie s’ils le souhaitent. Et oui l’homosexualité fait partie de tout cela.

« Des paradis vraiment bizarres » En octobre 2010, Séverine Auffret et Nancy Huston avaient organisé au Petit Palais, à Paris, un colloque sur la coquetterie (on peut encore l’écouter sur le site de France Culture, première et deuxième partie). Une journée chaleureuse et passionnante, atypique à la fois sur le fond — où d’autre aurait-on eu la chance d’entendre un exposé sur la symbolique de la boucle d’oreille ? — et sur la forme, musique et théâtre se mêlant aux communications plus classiques. Ma propre participation m’avait décidée à me lancer dans l’écriture de Beauté fatale. Nancy Huston, elle, a prolongé sa réflexion dans un livre qui paraît le 2 mai chez Actes Sud : Reflets dans un œil d’homme. Malheureusement, à la lecture, la perplexité qu’on avait ressentie en l’écoutant ce jour-là se change en consternation. Au soin obsessionnel apporté par les femmes à leur apparence, elle fournit une explication : la nature. Le hareng est-il « un tigre pour le hareng » ? L’offensive de la psychologie évolutionniste

Les "catholiques modérés" face aux études de genre: tentatives de réponse à leurs objections (1) Depuis les polémiques sur les manuels de SVT en 2011, la mise en cause des études de genre a été de plus en plus fréquente sur les réseaux cathos, et est particulièrement présente depuis le début de la polémique sur la mariage gay. Ainsi on voit circuler en boucle un documentaire norvégien dont on soutient qu'il aurait conduit le gouvernement de ce pays à bannir les études de genre ( ce qui est faux ), le site d'un "observatoire de la théorie du genre", ou encore une page facebook qui sous-entend un lien entre la genèse des études de genre et des tentatives de légitimation de la pédophilie. En réaction, certains blogueurs catholiques tentent de défendre ces études de genre, et combattre ce qui leur parait être des caricatures et des contre-sens, ainsi Anthony Favier , Baroque et fatigué , ou, à un niveau beaucoup plus débutant, moi-même . L'objet de cette série de billets est de parcourir ces objections "modérées" aux études sur le genre, afin de tenter d'y répondre.

Judith Butler Explained with Cats | BINARYTHIS Following hot on the heels of Foucault Explained with Hipsters, here’s JB’s Gender Trouble explained in Socratic dialogue style. With cats. All page references from Butler, J. (1990 [2008: 1999]). Gender Trouble: Feminism and the Subversion of Identity. New York; London: Routledge. Got any more ideas for philosophy/sociology/gender theory you’d like to see explained in comic form? Like this: Like Loading...

Le genre n'est pas une théorie, c'est un fait Le genre n'est pas une théorie : c'est un fait. Cette formule, j'ai eu l'occasion de l'utiliser dans des billets précédents. Et j'ai dû souvent la marteler à nouveau contre les néo-réactionnaires qui se sont fait un devoir de continuer leur lutte contre l'égalité en la rhabillant "lutte contre la théorie du djendeur". Je me suis dit qu'il était temps que j'explicite complètement cette formule. Pas tellement pour convaincre les personnes en question, qui n'ont de toutes façons rien à faire d'une discussion un tant soit peu rationnelle, mais plutôt pour fournir à ceux qui ont un peu de curiosité intellectuelle et qui ne sont pas familier avec les sciences sociales une clarification du raisonnement. Il n'est pas forcément facile de le montrer : un fait ne se donne pas à voir immédiatement. Considérons maintenant un autre point : puisque je sais que la Terre est ronde, je peux avoir envie de savoir pourquoi. Je peux montrer que les corps chutent dans certains contextes.

Une brève histoire du Genre (I) Lu à la télé. Je voudrais commencer, dans ce billet, à faire le bilan de quelques mois de plongée dans le Gender. C’est une expérience qui, curieusement, est à la fois exaltante et décevante. Exaltante, parce qu’elle oblige à poser de façon radicale la question de la différence des sexes, question qui jusqu’à lors avait si bien été considérée comme un donné qu’il ne paraissait pas nécessaire de chercher vraiment à la comprendre. On pouvait se poser la question de savoir quoi faire de cette différence, quelles conséquences en tirer, éventuellement quelles améliorations on pouvait apporter à la manière dont elle était vécue : mais avoir à la justifier, à en rendre raison, paraissait superflu. C’est de cette déception qu’il faut commencer par parler. Un autre aveu liminaire s’impose, dont j’espère qu’il ne paraîtra pas trop impudent. Il est en revanche douteux que ces ouvrages puissent convaincre quiconque n’est pas d’emblée acquis aux valeurs qu’ils défendent. Le genre dans tous ses états

Sexes, mensonges et vidéo : Baron-Cohen et le modèle norvégien Depuis environ un an, des réactionnaires de tout poil engagés dans la lutte contre la « théorie du genre » assurent la diffusion en France d’un documentaire norvégien. Une étude présentée dans ce documentaire est particulièrement mise en avant, car elle est censée avoir démontré que filles et garçons se comportent différemment dès la naissance. Il est d’autant plus nécessaire de démonter cette intox que le magazine Sciences Humaines a contribué à la construire, de façon très problématique.UNE SERIE DOCUMENTAIRE BIEN PARTICULIERE Au printemps 2010, une série documentaire en sept parties consacrée à ce qu’il est d’usage d’appeler le débat inné/acquis est diffusée sur une chaîne publique de la télévision norvégienne [1]. Consacré au genre et intitulé The Gender Equality Paradox, le premier volet de la série diffusé le 1er mars 2010 s’avère particulièrement efficace. Le succès de cette entreprise de persuasion déguisée en enquête est remarquable. 1. 2.

Une brève histoire du Genre (II) : aux origines d’un concept Hermaphrodite (statue romaine, époque impériale) L’abondante littérature consacrée aujourd’hui au « genre » s’obstine à attribuer le concept au féminisme des années 1970, et plus spécifiquement au féminisme américain, dans sa tendance parfois qualifiée de « radicale ». Or cette attribution est doublement fautive : le concept de « genre » n’est pas une invention du féminisme, et il fait son apparition quinze ans plus tôt, en 1955. Le contexte natif du « genre » est clinique plutôt que militant. On pourrait ajouter une seconde raison, dont l’apparence seule serait paradoxale : le féminisme, même qualifié de « radical », peut fort bien se passer du « genre ». Dans le présent billet (qui fait suite à celui-ci), je voudrais donc revenir sur les véritables origines du « genre », expliquer autant que possible ce qui a rendu la notion légitime, voire inévitable, en éclairer le contexte intellectuel, et peut-être proposer quelques éléments de réflexion critique. I. II.

La "théorie du genre" contre l'ordre naturel, selon Elizabeth Montfort (partie 1) Il est recommandé de commencer par lire ce billet, qui résume l'objet du commentaire qui suit. Merci à mes relecteurs, qui se reconnaîtront. Les propos d’EM affectent l’objectivité afin de convaincre un maximum de personnes du danger de la situation, de la réalité de la menace et de la nécessité d’une action – ici, l’intervention massive dans un débat public. Il est pourtant d’expérience constante qu’un conférencier dont l’intention affichée est de pousser à l’action est rarement objectif. Il était dès lors probable, face à cette envie déréglée de convaincre et de transmettre ses idées, que j’allais me trouver devant des distorsions de la réalité, des mots qui changent de sens et des sens, de mots. En premier lieu, le terme de « théorie du genre » utilisé par EM est fallacieux. Au contraire de ce qu’affirme longuement EM, le sens de « genre » n’est pas flottant. EM prétend que la « théorie du genre » promeut un déni des différences entre hommes et femmes. (la suite dans quelques jours)

Le sexe (comme le genre) est bien une construction : en discutant nature, culture et féminisme. Pascal Picq, paléoanthropologue de son état, a fait paraître dans le Monde renvoyant dans les cordes les 80 imb... abru... députés qui "pensent" (quand on écrit "théorie du genre sexuel" et qu'on prétend que cela a pour objectif de justifier la pédophilie, c'est que l'on est soit un crétin, soit quelqu'un de très malhonnête, et j'ai trop de respect pour nos représentant pour choisir la seconde option) qu'il ne faut pas dire aux lycéens que les gênes ne déterminent pas tout le comportement sexuel de l'être humain. Pourtant - peut-être du fait d'un certain opportunisme editorial - son texte s'intitule "Le sexe n'est pas que construction". Donnons d'abord la parole à Pascal Picq, en profitant pour redire la très haute tenue de son texte et en saluant sa défense de la place des théories du genre dans la formation scientifique des lycéens : C'est là qu'une partie des sciences humaines pose problème. On le voit, le ton est sans concessions.

Le genre, ce n'est pas Butler| Conférence catholique des Baptisé-e-s Francophones Voici le premier d’une série de trois articles sur la question du genre. Nous qui trouvons ces débats confus et source d’anathèmes un peu trop radicaux, nous allons enfin… comprendre, grâce aux investigations et à l’expérience d’Anne-Marie de la Haye. L’introduction de la notion de genre dans les manuels de Sciences de la Vie et de la Terre a déclenché une vive polémique. Mais ce débat reste bien confus. Certains intervenants ne semblent pas être informés de ce dont il s’agit. Je voudrais donc apporter un peu de clarté dans la polémique, en me bornant à ce que je connais, la psychologie. Le Dictionnaire fondamental de la psychologie (Larousse, 1997) donne cette définition du genre : ensemble des attributs du masculin ou du féminin plus ou moins étroitement associés à chacun des deux sexes, et poursuit en évoquant les déterminants sociaux de la plupart des différences psychologiques entre les deux sexes. Le scandale vient peut être d’un malentendu.

Genre : état des lieux La Vie des idées : « Gender studies », « théorie du genre », « théorie du gender », « théorie du genre sexuel » : les associations catholiques et les députés accablent ces théories de tous les maux, sans jamais les définir. Peut-on définir les gender studies, ou études de genre ? Laure Bereni : L’expression « études sur le genre » (on parle aussi, indifféremment, d’« études genre » ou d’« études de genre ») s’est diffusée au cours des dernières années en France pour désigner un champ de recherche qui s’est autonomisé dans le monde académique depuis une quarantaine d’années, et qui prend pour objet les rapports sociaux entre les sexes. La première réaction que m’inspirent les discours des contempteurs du genre, c’est qu’il est faux de laisser penser qu’il existerait une théorie du genre. Ce label utilisé par les adversaires des recherches sur le genre laisse entendre qu’il existerait un corpus idéologique homogène et doté d’une stratégie politique déterminée.

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