LA MONNAIE REFONDÉE SUR LE CAPITAL DES DROITS HUMAINS, par Pierre Sarton du Jonchay Billet invité Le retour des tensions sur la liquidité du marché financier européen après l’émission nominale de plus de mille milliards d’euro par la BCE signale le décrochage irrémédiable de la croissance réelle sous une dette mondiale hors de contrôle. Le nouveau président français dépositaire éminent de l’autorité financière des États sera sans délai confronté à des arbitrages radicaux sur l’avenir de l’euro, sur le sauvetage du système financier international et sur la liquidité des échanges internationaux. Il n’est plus possible de différer la restructuration de la dette mondiale entre les épargnants et les emprunteurs. En l’absence de règles internationales de limitation de l’endettement entre zones monétaires et de limitation de l’endettement des banques par rapport à la dette des États qui les garantissent, le seul gage actuellement livré aux créanciers est la diminution des dépenses publiques de protection du travail et de solidarité redistributive.
Une autre finance est possible ? Oui, mais… Et si nous avions notre mot à dire sur ce que les banques font de notre argent ? Réflexion insensée ? On oublie trop souvent une évidence : toute cette épargne qui circule sur les marchés financiers, c’est la nôtre ! On peut aussi s’orienter vers des produits solidaires, qui sont aujourd’hui proposés par la majorité des banques. La couleur de son argent La deuxième option quand on veut contrôler la couleur de son argent est de choisir un plan d’épargne salarial solidaire, parmi ceux offerts par votre entreprise. Reste l’option sans doute la plus efficace : prendre directement des parts dans une structure solidaire, comme le propose le club d’investisseurs sociaux des Cigales. Finance solidaire « à la papa » Alors, est-ce que la finance solidaire réussit là où la finance classique a échoué ? Une solution idyllique, alors, la finance solidaire ?
Pour sortir de la crise, combiner Keynes et Schumpeter Chaque grande crise déplace les choix en matière de politique économique et fait bouger les lignes de la théorie économique. Il en a été ainsi pour la crise de 1929. Les politiques de relance et le développement de la protection sociale ont prévalu, aux Etats-Unis et dans les pays scandinaves dans les années 1930, puis ont été généralisées après-guerre pendant les Trente Glorieuses. Loin des illusions sur l’équilibre spontané des marchés, John Maynard Keynes avait montré qu’il fallait que l’Etat soutienne la demande par des dépenses budgétaires et que la Banque centrale mène une politique monétaire accommodante en cas de récession. Il a aussi démontré que l’Etat et la Banque centrale devaient retrouver des marges de manœuvre budgétaire et monétaire quand la reprise s’affermit. De nouveau, la bataille se déroule au double plan des choix politiques et des idées. Nous avons besoin d’eurobonds pour mutualiser les dettes publiques passées. Enfin, le problème n’est pas qu’économique.
Experts économiques : il faut assurer un réel pluralisme Le débat sur l'indépendance des économistes médiatiques à l'égard des entreprises qui les emploient gagne du terrain. Philippe Frémeaux estime que nos experts ne sont pas vendus au système. Ils lui sont simplement acquis… L'économie occupe une place majeure dans la campagne présidentielle, et avec elle, les experts en tout genre. Au service du prince et de la finance Tout le problème est que l'économie n'est pas seulement une science. Les économistes devraient-ils s'interdire tout engagement professionnel ? Améliorer la qualité du débat public Que faire, dans ces conditions, pour améliorer la qualité du débat public ? La responsabilité des médias Enfin, les journalistes et, au-delà, le système médiatique ont aussi leur part de responsabilité. Philippe Frémeaux Commentaires Commenter cet article