Le ministère de la Culture accusé de vouloir monétiser le domaine public Deux partenariats signés entre le ministère de la Culture et plusieurs entreprises privées au sujet de la numérisation d'oeuvres appartenant à la Bibliothèque nationale de France suscitent depuis quelques jours une vive polémique. En effet, la Rue de Valois est accusée de vouloir monétiser des oeuvres appartenant au domaine public, au détriment de l'intérêt général. Le ministère de la Culture a annoncé cette semaine la signature de deux partenariats avec des entreprises privées, visant à la numérisation et la diffusion d’œuvres appartenant aux collections de la Bibliothèque nationale de France (BNF). Une monétisation pointée du doigt Jusqu’ici, rien de particulièrement choquant. Nos confères d’ActuaLitté ont ainsi fait le rapprochement avec l’extrait d’un programme de commercialisation qu’ils se sont procuré dès cet été. Montée au créneau afin de défendre le domaine public Contacté, le ministère de la Culture n’a pas pu nous donner plus d’informations sur le contenu de ces partenariats.
BnF : Filippetti cautionne la commercialisation du domaine public Dans un communiqué émanant du ministère de la Culture, Aurélie Filippetti, le commissaire général à l'investissement, Louis Gallois et le président de l'établissement BnF, Bruno Racine, annoncent la signature de deux nouveaux accords. Ces derniers portent sur la numérisation et la diffusion des collections de la BnF, et plus spécifiquement les livres anciens et fonds musicaux. Euh... Dans le cadre des investissements d'avenir, le Fonds national pour la société numérique, qui s'inscrit dans le Développement de l'économie numérique, la Caisse des Dépôts va être sollicitée. Ainsi, pour assurer la continuité de la politique de numérisation du patrimoine, la BnF, par le biais de sa filiale BnF-Partenariats, a signé deux accords de numérisation. Livre et musique, sous les scanners Le premier, oh, surprise, est conclu avec la société ProQuest, éditeur de bases de recherches historiques et culturelles. Pipeau. Et le combat cessa, pourtant, c'est pas faute de trouver des combattants Eh bien oui.
Refuser la privatisation du domaine public par la BnF Depuis le début de la semaine, et l'annonce d'un double accord signé par la BnF avec deux acteurs de la numérisation, ActuaLitté a fait état des risques et dangers liés à ce projet. Il s'agit bien de privatiser des milliers d'oeuvres du domaine public, qui seront commercialisées par la suite, à travers de BnF Partenariats, sa filiale marchande. ActuaLitté publie ce jour une tribune signée de plusieurs organisations, révoltées par le projet, l'assentiment reçu du ministère de la Culture et le silence des autorités. Nous publions leur communiqué dans son intégralité. BigPilou, (CC BY-NC-ND 2.0) L'association COMMUNIA, l'Open Knowledge Foundation France, La Quadrature du Net, Framasoft et SavoirsCom1 publient ce jour un communiqué dénonçant la signature par la BNF, le Commissariat aux investissements d'avenir et le ministère de la Culture et de la communication d'accords qui privatisent l'accès numérique à une part importante de notre patrimoine culturel. Pour approfondir
Collections numériques et domaine public | PremierMardi Depuis la généralisation de l’accès à Internet, des oracles amateurs nous prédisent dans les pages de la presse nationale et à la fin des repas de famille que « c’est la fin des bibliothèques ». Pour quiconque a pris la peine de réfléchir quelques minutes sur le sujet (donc a fortiori une proportion non négligeable des professionnels), cette prophétie millénariste semble ne pas tenir compte de ce qu’est une bibliothèque. Il ne s’agit pas en effet d’un amoncellement séculaire de matière première intellectuelle, capharnaüm à visée universelle. Le rôle des bibliothèques n’est pas d’amasser les sources de connaissance, mais de les sélectionner, de les décrire, de les ordonner et de les valoriser pour les mettre à la disposition des usagers. En théorie, le réservoir de contenu culturel potentiellement infini qu’est le web devrait donc fournir aux bibliothèques plus de travail que d’inquiétude. Imprimer ce billet Mots clefs : BnF, domaine public, ressources numériques Posté dans : Paysages
Livres : Manuscrits de Tombouctou : la BnF à la rescousse Alors que plus de 10% des manuscrits de Tombouctou ont été brûlés, vandalisés ou détruits, la Bibliothèque nationale de France propose son aide pour préserver le patrimoine malien. Les mains de François Hollande laissaient échapper samedi les cendres des manuscrits de Tombouctou. Alors que les conflits s'acheminent vers la région de Kidal, l a BnF se mobilise auprès de l'Institut des Hautes Etudes et de Recherches Islamiques Ahmed Baba pour le sauvetage et la numérisation des documents. «Dans un premier temps, elle peut collaborer au diagnostic des dommages, envoyer les fournitures nécessaires au reconditionnement des ouvrages et à leur restauration, aider sur place à la conservation ou à la restauration des documents endommagés», précise la BnF dans un communiqué. Entre 100.000 et 900.000 références à numériser 90 % des œuvres seraient préservées , notamment grâce à un transfert précoce des documents de valeur vers Bamako. » La plupart des manuscrits de Tombouctou à l'abri
Pourquoi je ne crois pas à la privatisation du domaine public - Another world ‽ - seb35’s blog Je n’ai pas l’habitude de poster sur ce blog, mais c’est bien pratique que d’avoir un endroit où exprimer des idées longues (i.e. pas Twitter). J’ai suivi ces derniers jours la polémique autour de la signature entre la BnF et deux partenaires privés pour la numérisation de deux fonds (70 000 ouvragres datant de 1470 à 1700 ainsi que des 200 000 vinyles). Les documents numérisés pourront être revendus par les partenaires privés et la BnF bénéficiera d’une copie à laquelle elle pourra donner accès dans ses locaux à Paris ainsi que, pour 5 % des œuvres, sur sa bibliothèque numérique Gallica. Dix ans après la numérisation, la BnF pourra utiliser comme elle veut les documents numérisés, par exemple pour les exposer sur Gallica. Du haut de mes quelques connaissances en droit de la propriété intellectuelle et de la pratique amateure des licences libres, je ne comprend pas cette expression de « privatisation du domaine public », et par là même cette indignation par rapport à ce partenariat.
BnF : de la privatisation à l'expropriation du domaine public La mobilisation contre la BnF et son projet de privatisation du domaine public, au travers des accords de numérisation passés avec les sociétés ProQuest et Believe ne faiblit pas. Bien au contraire : les communiqués émanant des différentes organisations professionnelles fusent depuis maintenant deux semaines et les acteurs poursuivent leurs publications dans les médias. A l'instar de cette tribune, parue ce jour dans Libération, et reproduite dans ActuaLitté avec l'aimable autorisation des signataires. Bientôt expropriés du patrimoine commun ? Les œuvres du domaine public ne sont pas un rebut, laissé pour compte dans les réserves des bibliothèques : il s'agit d'un patrimoine qui appartient à la communauté humaine universelle. Or voici que la vogue des partenariats publics privés, dont l'inspection des finances vient de dénoncer l'inefficacité économique et le mauvais usage de l'argent public pour les hôpitaux ou palais de justice, s'empare de la numérisation du domaine public. La BnF
Quand des geeks aiment la politique Je crois que c’est la première fois que je vais commenter publiquement une décision prise au sein du mouvement Wikimédia . Habituellement, j’estime que notre soupe interne doit justement être interne. Je pense que les échanges que nous avons entre nous, aussi virulent qu’ils puissent être, se passent entre personnes de bonne composition et qu’un commentaire public, des fois, peut être mal perçu, blesser ou énerver et que je ne souhaite jamais mettre dans une telle position une des personnes avec qui j’ai partagé ou je partage tant de choses autour de Wikimédia. C’est peut-être de la bêtise, mais c’est, je pense, une preuve de respect. Du coup je m’astreins à ne pas commenter publiquement . Je fais entorse à cette règle parce que, pour une fois, je pense important d’exprimer et d’ expliquer ma position publiquement. Décision à laquelle j’ai voté contre la signature de Wikimédia France à cette lettre. Et bien sûr n’hésitez pas à commenter et poser des questions si vous en avez
La numérisation des contenus de la BNF La Bibliothèque nationale de France vient de passer des accords avec des firmes privées, afin de numériser ses fonds anciens. Une très grosse opération : 70 000 livres et 200 000 enregistrements sonores, qui va coûter cher. L'Etat n'ayant pas les moyens de tout financer, a choisi un partenariat public-privé, comme il s'en fait tant aujourd'hui. Certains hurlent à l'atteinte intolérable au domaine public, parlant même de privatisation. Le rôle des politiques est de trancher et d'arbitrer entre de multiples demandes, concurrentes ou contradictoire. Ce partenariat public-privé, tel qu'il est signé (reste à voir comment il sera appliqué) ne me choque pas. S'alarmer comme le font certains sur ce sujet (que j'apprécie beaucoup par ailleurs) me semble être contre-productif.
[FranceInter] La BNF fait numériser 70 000 livres et 200 000 disques par des sociétés privées L’objectif, c’est d’une part de confier cette mission à des professionnels, des professionnels dont c’est le métier et d’autre part d’économiser de l’argent. [...] Mais ces économies ont bien entendu des contreparties. Écoutez les explications de Philippe Aigrain, c’est un des fondateurs de la Quadrature du net, un collectif de défense des libertés numériques. [...] On ne sait pas vraiment si l'accord est équilibré. Le contenu exact des contrats n’a pas été révélé et il est donc difficile de juger. Éric Delvaux : On parle maintenant de livres et de disques, des livres et des disques tout à fait légaux, cette fois, puisqu'ils appartiennent aux collections de la BNF, la Bibliothèque nationale de France. Thibault Lefèvre : 70 000 livres anciens et 200 000 vinyls du domaine public vont être numérisés. Thibault Lefèvre : Et ces choses, ce sont des données publiques. Marcel Rogemont : Je ne suis pas contre des partenariats publics/privés, c'est la nature, quoi !
Argent public : la BnF numérise au mépris de la "saine gestion" Il y a quelque chose de pourri au Royaume de la BnF. Le Bon Roi (et président) Bruno Racine a décidé de faire numériser quelque 200.000 livres et 70.000 vinyles, tous entrés dans le domaine public. Profitant des largesses du Grand Emprunt, autrement dit, de l'argent public prêté pour des projets innovants, la BnF, par sa filiale BnF Partenariat, va numériser, en partenariat avec des sociétés privées. Le ministère des Finances, en silence ? vincen-t, (CC BY-NC-SA 2.0) Les enseignants chercheurs, ainsi que l'a récemment confirmé Bruno Racine, sont le coeur de cible de cette numérisation d'oeuvres anciennes. Le contribuable paiera les pots numérisés, deux fois « L'État va donc payer pour une prestation privée, afin de financer, dans le cadre du Grand Emprunt, un travail qui va être remboursé directement par de l'argent public », analyse-t-il. « Nous sommes loin de la saine gestion préconisée, qui recommande pour tout objectif donné de tenter de minimiser les coûts au maximum.
Numérisation polémique à la BnF L'affaire vient de faire grand bruit et pourrait bien marquer un précédent. En cause, deux partenariats public-privé pour la numérisation de livres et de disques anciens de la Bibliothèque nationale de France lancés sous Nicolas Sarkozy. Les termes du contrat validé par le ministère de la Culture ont déclenché une polémique citoyenne sur la privatisation du domaine public. La Bibliothèque nationale de FranceCharles Platiau © Reuters Tout part d'un communiqué commun mi janvier de la BnF, du ministère de la Culture et du commissariat général à l’investissement. C'est le public qui paie pour le public, c'est un petit peu aberrant Mais les termes du contrat ne sont pas clairement révélés et aujourd'hui encore, le texte de ces accords n'a toujours pas été rendu public. Anne Verneuil, présidente de l'Association des Bibliothécaires de France Eric Chaverou © Radio France Des risques déjà relevés par un député socialiste Marcel Rogemont Eric Chaverou © Radio France Bruno Racine C.
Les partenariats de numérisation et de valorisation des collections de la Bibliothèque nationale de France dans le cadre des Investissements d’Avenir La BnF est engagée depuis 15 ans dans des programmes de numérisation qui ont connu depuis la fin 2007 une accélération très marquée. Grâce aux subventions du Centre National du Livre (CNL) et aux crédits qu’elle dégage sur son budget propre, la BnF numérise quelque 10 millions de pages et des centaines de milliers d’images par an. C’est ainsi que Gallica propose en libre-accès plus de deux millions de documents du domaine public. Cet effort est sans équivalent en Europe, mais ne permet pas d’avancer au rythme qui serait nécessaire, notamment pour les collections qui se trouvent en dehors du champ des aides du CNL (manuscrits, estampes, photographies, etc.). C’est pourquoi la BnF a souhaité compléter les programmes financés sur subvention, en bénéficiant du programme des Investissements d’Avenir. Un montant global de 5 millions d’euros a été accordé par le Fonds pour la Société Numérique dans le cadre des Investissements d’Avenir pour réaliser ces deux programmes. 1. 2. 3. a. b. 4. 5.