LEO FERRE - Au Théatre des Champs-Elysées (1984) Brève analyse de la musique de Léo Ferré 6 février 2012 1 06 /02 /février /2012 21:49 Ecoutez la chanson de Léo Ferré sur Youtube « L’affiche rouge » est une mise en musique du texte de Louis Aragon proposée en 1959 par Léo Ferré (auteur, compositeur, interprète français, né en 1916, mort en 1993) . Nous pouvons noter une mise en musique très particulière du texte. L’arrangement proposé vise à mettre en valeur le texte d’Aragon et à le dramatiser. Léo Ferré n’est quasiment accompagné que d’un chœur mixte qui chante A Capella sur des onomatopées. Léo Ferré a donc fait le choix de ne mettre aucun instrument, le texte est mis à nu. Léo Ferré déclame le texte plus qui ne le chante et souligne certains mots (hirsute, menaçant, sang…). Sa voix est chargée d’émotion (soulignée par le vibrato dans la voix). Un roulement de tambour va rompre brutalement la continuité de ce chant, il évoque la condamnation à mort des 23 membres du groupe Manouchian. Léo Ferré s’inscrit avec cette interprétation dans la même démarche que Louis Aragon.
Ferré Léo | J'ai la mémoire qui chante Léo Ferré est né le 24 août 1916 à Monaco, d’un père employé de la Société des Bains de Mer et d’une mère qui possédait un atelier de couture. Léo Ferré s’intéresse très tôt à la musique et chante dans une chorale où il apprend le solfège et l’harmonie. Son oncle, violoniste du casino de Monaco, lui fait découvrir Beethoven. A l’âge de neuf ans, il est envoyé comme pensionnaire chez les Frères des Ecoles Chrétiennes du collège Saint-Charles de Bordighera en Italie. En 1934, il passe le baccalauréat à Rome avec succès. La difficile vie d’artiste Après son baccalauréat de philosophie, Léo Ferré devient critique musical pigiste pour le journal « Le Petit Niçois ». Il commence à composer des poèmes, chante dans des cabarets, découvre Charles Trenet et rencontre même Edith Piaf qui lui conseille alors de se produire à Paris. A la libération, il se produit au Boeuf sur le toit, cabaret parisien où il partage l’affiche avec les Frères Jacques et le tandem Roche-Aznavour. Léo et Madeleine
Le texte. « Strophes pour se souvenir » de Louis Aragon - « Strophes pour se souvenir » Vous n’avez réclamé la gloire ni les larmesNi l’orgue ni la prière aux agonisantsOnze ans déjà que cela passe vite onze ansVous vous étiez servis simplement de vos armesLa mort n’éblouit pas les yeux des Partisans Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villesNoirs de barbe et de nuit hirsutes menaçantsL’affiche qui semblait une tache de sangParce qu’à prononcer vos noms sont difficilesY cherchait un effet de peur sur les passants Nul ne semblait vous voir français de préférenceLes gens allaient sans yeux pour vous le jour durantMais à l’heure du couvre-feu des doigts errantsAvaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCEEt les mornes matins en étaient différents Tout avait la couleur uniforme du givreÀ la fin février pour vos derniers momentsEt c’est alors que l’un de vous dit calmementBonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivreJe meurs sans haine en moi pour le peuple allemand Louis Aragon, Le Roman inachevé, 1956
Léo Ferré - L'étrangère Langue des Oiseaux