Ruwen Ogien : “On peut faire appel à une mère porteuse sans nier son humanité"
Trois jours avant le rassemblement de la Manif pour tous le dimanche 5 octobre, le Premier ministre Manuel Valls a déclaré que la gestation pour autrui (GPA) resterait interdite en France. L’ancien candidat aux primaires socialistes, qui affirmait en 2011 être favorable à cette pratique dite des “mères porteuses”, semble donc avoir retourné sa veste. Rejoignant les slogans de la Manif pour tous, il qualifie ce processus médical de “commercialisation des êtres humains et de marchandisation du corps des femmes”. Le philosophe Ruwen Ogien, auteur entre autres de La vie, la mort, l’État. Le débat bioéthique (2009) et en 2014 de Philosopher ou faire l’amour, défend la liberté des femmes, le droit de fonder une famille, mais aussi le nécessaire consentement des contractants à la GPA. Pensez-vous que, concernant la GPA, on peut parler de “commercialisation” et de “marchandisation”, comme l’a fait Manuel Valls? (Kristiina Hauhtonen) Garantir un consentement libre et éclairé n’est jamais facile.
Ruwen Ogien - La liberté de l'esprit
Ruwen Ogien : "Les anti-mariage gay entretiennent une panique morale"Le Point.fr - Publié le 13/01/2013 à 10:10 - Modifié le 13/01/2013 à 10:19Contre les préoccupations éthiques des détracteurs de la loi, le philosophe défend la permissivité totale de l’individu. Entretien. Derrière la question "Deux êtres de même sexe peuvent-ils se marier ?", le philosophe Ruwen Ogien ne voit qu’une chose : la liberté individuelle, qui, tant qu’elle ne nuit pas à autrui, ne doit sous aucun prétexte être entravée. Le Point.fr : Quels sont les arguments que vous entendez le plus souvent dans la bouche des détracteurs du mariage gay ? Ruwen Ogien : Je ne dirais pas qu’ils proposent tous des arguments authentiques, logiques ou scientifiquement fondés. Que pensez-vous de ces deux arguments ? En réalité, presque personne ne défend vraiment le "mariage traditionnel", même ceux qui dénoncent le plus hystériquement le mariage gay. Elle est utilisée de façon idéologique. © Kristiina Hauhtonen Répondre à ce message
Livres - Philosophie. L'étrange et passionnante invitation de Ruwen Ogien
/ Propos recueillis par Hervé Corre / On imagine volontiers en garçon espiègle et malicieux. Le philosophe aime à sauter dans les flaques. Ca éclabousse, assèche et au final il ne reste plus grand chose. Ainsi de la morale qu'il souhaite minimale. Retrouvez ici l'intégralité de l'entretien accordé par Ruwen Ogien au Télégramme Vous désossez la morale pour n'en garder que quelques principes qui peuvent être ramassés en une seule formule. Pour délester la barque de la morale, vous jetez à l'eau cette notion de dignité, argument "tarte à la crème" utilisé pour défendre une chose et son contraire...Dans le débat public d’aujourd’hui, la notion de dignité est en effet source de confusions et non de clarté. La mise au régime continue. Revenons à votre éthique minimale.
Ruwen Ogien, La liberté d’offenser. Le sexe, l’art et la morale
1Combien sont appréciables les auteurs qui ont de la suite dans les idées, qui traquent leur sujet avec persévérance, rigueur, aussi avec humour Ruwen Ogien lutte contre ce qu’il appelle « la panique morale » (La panique morale, Paris, Grasset, 2005) et épuise l’ensemble des arguments du moralisme et du paternalisme ambiant, notamment quant à la représentation de la sexualité. Son travail avait connu un premier jalon avec la parution de Penser la pornographie (Paris, Presses universitaires de France, 2003), mais un certain nombre de critiques - chaque fois nouvelles - l’obligent à démontrer le désir de réprimer qui s’y cache et à présenter en contrepoint les linéaments de son « éthique minimale » (L’éthique aujourd’hui, Paris, Gallimard, 2007). 4La pornographie doit, selon ses contempteurs, être censurée parce qu’elle serait obscène : elle choquerait, provoquerait des réactions affectives de dégoût et des comportements d’évitement.