Le rôle de la radio, 1940-1944
Le rôle de la radio, 1940-1944 Jean-Louis CRÉMIEUX-BRILHAC (Chef du service de diffusion clandestine au commissariat à l'intérieur à Londres, 1942-1944) Le rôle de la radio, 1940-1944, Espoir n°66, 1989 Au moment où le général de Gaulle lance à la radio de Londres l'appel du 18 juin, il y a plus d'un million de soldats français prisonniers, 7 millions de civils fuient sur les routes, les Allemands foncent vers la Méditerranée, le maréchal Pétain a demandé l'avant-veille un armistice. Dans ce désastre sans exemple, le désespoir collectif se traduit presque fatalement par un ralliement très large autour du vainqueur de Verdun. Est-ce donc un appel dans le vide que lance alors de Gaulle ? Pendant toute la "drôle de guerre", la BBC a fait des émissions vers la France, mais il s'agissait de brèves émissions d'informations (10 minutes 6 fois par jour). Pendant toute la drôle de guerre, d'autre part, les émissions allemandes de Radio-Stuttgart ont été écoutées en France.
Appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle : texte et circonstances
Appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle : texte et circonstances Depuis Londres, le général de Gaulle prononce, le 18 juin 1940 sur les ondes de la BBC, un appel à la résistance invitant les Français à refuser la défaite et à combattre. Celui-ci n'a pas été enregistré, les techniciens de la BBC étant alors trop occupés à préparer l'enregistrement du discours de Winston Churchill, Premier ministre britannique. Retrouvez ci-dessous les circonstances et le texte exact du discours du 18 juin 1940 du général de Gaulle. Le contexte Le 16 juin 1940 suite à la démission du Président du Conseil, Paul Reynaud, le général de Gaulle décide de partir le lendemain pour l'Angleterre afin de poursuivre le combat. « La première chose à faire était de hisser les couleurs. Texte de l'appel du 18 juin "Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Mais le dernier mot est-il dit ? Car la France n'est pas seule !
BBC : "Radio Paris ment" et "Messages personnels"
La véritable Radio Paris, l'une des meilleures radios de France émet jusqu'au 17 juin 1940. L'occupant allemand, qui en a réquisitionné les locaux et le matériel, va usurper ce nom pour en faire, en zone occupée, l'outil principal de sa propagande, dès le 18 juillet 1940. Disposant de moyens financiers importants, cette radio allemande en langue française recrute de nombreux journalistes collaborationnistes et antisémites. Profitant des nombreux concerts et spectacles donnés à Paris, elle joue la confusion avec la radio de Vichy (qui n'est pas au début, autorisée en zone Nord). Radio Paris peut diffuser dans l'Europe entière et l'Afrique du Nord grâce à un émetteur de très forte puissance. Les messages personnels diffusés sur les ondes de la radio de Londres (BBC) permettent de maintenir le contact entre la résistance intérieure et les Alliés. Françoise Berger
Le voyage du Général de Gaulle en Afrique noire française
Le reportage s'ouvre sur l'accueil des personnalités françaises, dont le général de Gaulle, à leur montée dans l'avion à Alger, tandis que le journaliste rappelle, d'un ton emphatique, que la France libre avait choisi avec raison, il y a plus de trois ans, la continuation de la lutte dans l'Empire. C'est ensuite la grande tournée africaine où l'on suit les foules, aux couleurs mêlées, réunies, dans un grand enthousiasme apparent, pour souhaiter la bienvenue au général tout au long de son parcours. Quelques gros plans montrent des hommes fiers et heureux de cette visite. La démonstration voulue par ce reportage est triple : la France libre est soutenue par tout son Empire ; elle veut une politique moderne faisant plus de place aux problèmes humains, pour son Empire ; l'enjeu de cette guerre est bien la condition de l'homme. Françoise Berger
Le débarquement de Normandie (vu par les Alliés)
Le reportage se situe quelques jours après le débarquement. Le commentateur accompagne d'un ton assez tragique les vues générales sur les baies de Normandie vers lesquelles continuent d'affluer des navires chargés d'hommes et de matériel. Il est vrai que l'heure est difficile car les premières vagues de débarquements ont fait des milliers de victimes, beaucoup d'hommes étant morts avant de pouvoir poser le pied sur le sol français. Grâce à des vues tournées à bord d'une barge, le spectateur peut vivre ce débarquement en "réel", aux côtés des hommes qui se précipitent dans l'eau déchaînée au moment où la porte bascule. Cependant, le reportage ne cherche pas à minimiser les pertes, puisqu'il revient ensuite sur des images montrant les conditions épouvantables du débarquement et les morts sur les plages, mais aussi les premiers prisonniers allemands. Françoise Berger