Jalons Pour l'histoire du temps présent Le 10 octobre 1954, un groupe de nationalistes algériens fonde le Front de Libération National (FLN). Leur objectif : mener une guérilla révolutionnaire visant à arracher l'indépendance algérienne à la France. Le premier acte de ce soulèvement a lieu dans la nuit du 1er novembre 1954 : 70 attentats disséminés sur une trentaine de points du territoire algérien visent à saboter des installations névralgiques (radio, centraux téléphoniques, dépôts de pétrole...) et à toucher des casernes et des gendarmeries afin d'y récupérer des armes. Ces attentats, qui devaient épargner les civils, font huit morts, parmi lesquels un jeune instituteur français, Guy Monnerot. Dès le lendemain, le gouvernement Mendès France et son ministre de l'Intérieur, François Mitterrand, organisent la répression contre-terroriste dite de "remise en ordre intérieure". Toutefois, l'expression ne dupe pas longtemps l'opinion : c'est bien une guerre qui vient de débuter en Algérie. Philippe Tétart
Yacine [Algérie : Toussaint Rouge] Jalons Pour l'histoire du temps présent Forum d'Alger, 4 juin 1958, 19 heures. Face à la foule algéroise, flanqué de Salan (à gauche) et de Soustelle (à droite), le général de Gaulle s'apprête à prononcer un discours clef. Il s'adresse à l'immense foule présente, mais aussi et il le sait, par médias interposés, à l'ensemble de la communauté française. Ainsi en va-t-il pour son fameux "Je vous ai compris". Au bout du compte, terminant sur le thème de réconciliation, il fait en sorte que son discours puisse donner lieu à des interprétations diverses. Philippe Tétart
Yacine Harkis, les oubliés de la guerre d’Algérie – Histoire et témoignages Harkis… Les oubliés Harkis… Les oubliés Les harkis sont les Algériens qui ont choisi de combattre aux côtés de l’armée française durant la guerre d’Algérie (1954-1962). Craignant les représailles du Front de libération nationale (FLN) après la signature des accords d’Évian, en mars 1962, environ 100 000 d’entre eux ont quitté l’Algérie pour s’installer dans le sud de la France. Certains ont été aidés par des soldats de l’armée française, d’autres par des « pieds-noirs ». FRANCE 24 leur consacre un album souvenir. © Crédits : FRANCE 24 - Textes : Tahar Hani - Réalisation Multimédia : Hussein Emara - Traduction : Moïna Fauchier Delavigne - Edition : Céline Curiol - Secrétariat de rédaction : Jean Baptiste Marot - Conception graphique : Emmanuelle Nicolas et Marine Tanguy - Développement : Mary Lou for codrops - Terry Prudent. Qui sont les harkis ? Le Bachagha Boualem, un symbole des harkis Après la signature des accords d’Évian, il se voit contraint à être rapatrié par l’armée française.
Le couffin et les avions par K. Selim, Le Quotidien d'Oran, 10 mars 2012 La guerre d'Algérie, une «guerre civile» où des «abus» et des «atrocités» ont été commis de part et d'autre. Voilà comment le président français résume la guerre d'Algérie, pour laquelle il estime que la France n'a pas à se «repentir». Beaucoup d'Algériens n'ont que faire d'un «repentir» de la France, dont ils ont combattu la prétention à maintenir un ordre colonial barbare. En revanche, ils peuvent observer que le représentant de cet Etat, qui entend légiférer pour décider ce qu'il faut penser du drame des Arméniens en Turquie, se permet, encore une fois de plus, de mettre sur un pied d'égalité le combat des Algériens et celui de la machine militaro-politique du colonialisme. Désormais, on donne dans la confusion. La France officielle continue en vérité à nier des faits historiques établis.
La guerre d’Algérie a commencé à Sétif le 8 mai 1945, par Mohammed Harbi (Le Monde diplomatique, mai 2005) Désignés par euphémisme sous l’appellation d’« événements » ou de « troubles du Nord constantinois », les massacres du 8 mai 1945 dans les régions de Sétif et de Guelma sont considérés rétrospectivement comme le début de la guerre algérienne d’indépendance. Cet épisode appartient aux lignes de clivage liées à la conquête coloniale. La vie politique de l’Algérie, plus distincte de celle de la France au fur et à mesure que s’affirme un mouvement national, a été dominée par les déchirements résultant de cette situation. Chaque fois que Paris s’est trouvé engagé dans une guerre, en 1871, en 1914 et en 1940, l’espoir de mettre à profit la conjoncture pour réformer le système colonial ou libérer l’Algérie s’est emparé des militants. Si, en 1871 en Kabylie et dans l’Est algérien et en 1916 dans les Aurès, l’insurrection était au programme, il n’en allait pas de même en mai 1945. Avec le débarquement américain, le climat se modifie. Alors, l’histoire s’accélère.