Quand nos luttes sont instrumentalisées S’il y’a une chose qui m’a toujours agacée, c’est bien le sentiment qu’on me confisque ma voix. Etant lesbienne, je subis la double peine d’être invisible en tant que femme dans la société, et dans la communauté "LGBT" (ou plus honnêtement, "GGGG"). Je dispose déjà de peu de temps de parole. J’ai donc énormément de mal avec la récupération des luttes, notamment celles qui me concernent directement, à savoir les "Droits LGBT" et le féminisme. Qu’est ce que le pinkwashing? "Soutenir la Palestine = Soutenir l’oppression des gays Soutenir Israel = Soutenir une véritable démocratie" A l’origine, il s’agit de l’instrumentalisation des "LGBT" (ou "GGGG") sous la forme de la promotion de leurs droits et de la manière dont ils sont plutôt bien traités, accueillis en Israël, afin d’atténuer les critiques de l’occupation israélienne, du siège sur Gaza ou encore des violences envers les Palestiniens. L’homonationalisme peut prendre une définition à mon avis encore plus large. Je partage cet avis.
"Théorie du genre": la belle aubaine Un nouvel ennemi est apparu dans les radars de la droite. Cela a commencé avec des manuels de SVT, s’est renforcé avec les manifs de la honte et les mouvements anti-« mariage pour tous ». Personne ne savait très bien de quoi il s’agissait, mais on savait que c’était mal. Le mot d’ordre s’est répandu comme une traînée de poudre. La théorie du genre à encore frappé! Il y a eu le communisme et le nazisme. @consultant2kap T'as compris que la théorie du genre est aux portes des Écoles ou tu planes encore? La théorie du genre est en marche. #manifpourtous De l'école à la justice, cette offensive insidieuse de l'idéologie du genre Pont d'Arcole (@aconstant92) June 14, 2013 Alors il faut résister : mieux, il faut combattre. On avait vu le débat prendre de l’ampleur avec la question du « mariage pour tous » ; depuis quelques semaines, les choses semblent s’emballer. Pourquoi un tel emballement ? La théorie du genre s'attaque tout simplement à l'anthropologie ! AC Husson
La jupe et le bandeau : lettre à Sirine J’imagine que tu ne te sens pas très bien en ce moment. Tu dois te demander quand cette épreuve s’arrêtera. Tu passes en conseil de discipline ce matin dans ton collège de Villiers-sur-Marne. Depuis le 4 décembre, il t’est reproché de porter un bandeau frontal, d’une largeur de 10 centimètres selon la police, ainsi qu’une longue jupe. Les deux tiers de ta chevelure sont apparents mais, pour ton collège, c’est encore trop ostensible, trop islamique, trop transgressif. Pourtant, depuis que tu as décidé de porter un hijab - liberté que je respecte et choix impopulaire qui t’appartient, tout comme ton corps -, tu te soumets chaque matin en arrivant au collège, et je sais que c’est un sacrifice, au dévoilement imposé par la loi du 15 mars 2004. J’ai appris que d’autres élèves, pour ressembler à Rihanna ou parce qu’elles étaient mal coiffées, venaient parfois avec des bandanas ou des bandeaux entourant leur front, ou que la jupe longue était prisée de quelques-unes.
NBA player Jason Collins says he is gay - The Magazine "I'm a 34-year-old NBA center. I'm black. And I'm gay," says Jason Collins. Kwaku Alston/For Sports Illustrated This story appears in the May 6, 2013, issue of Sports Illustrated. I'm a 34-year-old NBA center. I didn't set out to be the first openly gay athlete playing in a major American team sport. My journey of self-discovery and self-acknowledgement began in my hometown of Los Angeles and has taken me through two state high school championships, the NCAA Final Four and the Elite Eight, and nine playoffs in 12 NBA seasons. PHOTO GALLERY: Jason Collins through the years I've played for six pro teams and have appeared in two NBA Finals. Jason Collins played with the Celtics and Wizards this season, his 12th in the NBA. Andrew D. Now I'm a free agent, literally and figuratively. Why am I coming out now? The first relative I came out to was my aunt Teri, a superior court judge in San Francisco. When I was younger I dated women. No one wants to live in fear. Peter Foley/EPA
Touche pas à notre Angela ! Tout a commencé il y a quelques années avec un article dédié à Angela Davis, sur un blog consacré principalement aux femmes noires. Je me suis rendu compte que la perception que j’avais d’elle n’était pas celle qui prévalait. Au fil du temps, d’autres discussions, d’autres blogs, d’autres écrits ont confirmé ce sentiment. Les mouvements sociaux sont généralement dirigés par les personnes détenant des positions dominantes en leur sein, et c’est là une évidence qu’il ne sera jamais vain de rappeler. Une autre façon de nier les rapports de domination au sein des espaces de luttes consiste cette fois en un étalage d’arguments aussi minables qu’éculés tels que : « mais regarde Machin-e est Noir-e/ Arabe / musulman-e », « Machine est une femme », « Machin-e n’est pas hétéro » ou encore « Machin-e est de classe populaire », « c’est donc bien la preuve que tout le monde a sa place dans nos espaces ! Angela Davis, l’antiracisme, l’anticapitalisme et quelques oublis… Essaie de t’en rappeler [9]
Chère Houria Bouteldja Mais devant la violence de la charge, tombant comme par hasard après six mois d'écumage des fosses sceptiques homophobes des politiciens de la France profonde, de l'église la plus réactionnaire et des nervis de l'extrême droite, la consternation aussi face à ces accusations, j'ai été incapable de réprimer l'envie de m'en mêler, de m'y jeter. J'ai beaucoup échangé sur Facebook, beaucoup lu les réactions. Après plusieurs mises au point, Houria Bouteldja a publié sur le site du PIR une mise au point qui, sans que j'y adhère entièrement, m'a semblé fournir une bonne base de discussion. Qu'on ne s'y trompe pas. Pour certains, sur mon mur, les réactions m'ont fait l'effet que je pactisais avec le diable. Ce type de réaction m'a encouragé dans mon choix, porté par une intuition profonde. Après tout, un de mes premiers articles pour Minorités fut au sujet du silence des LGBT au sujet d'une loi génocidaire en Ouganda. J'ai proposé à Houria le contrat suivant. Chère Houria, 100% homosexuels. Aucun.
Femen, confirmation d’un racisme avéré Je me sentais déjà en désaccord avec les FEMEN, à cause de leur approche universaliste à 2 francs. Oui, n’ayons pas peur des mots, j’ai bien écrit "approche à 2 francs"… J’ai pu être modérée à leur égard en général, car même si elles me semblent pleine de préjugés, leurs actions peuvent servir à certaines… Mais leur réponse aux femmes musulmanes me laisse tout simplement sans voix… Les FEMEN ne saisissent juste pas la portée de leur privilège blanc. “Elles disent qu’elles sont contre les Femen, mais nous affirmons que nous sommes là pour elles. Et ça va les chevilles? Quel mépris suinte de vos propos! Peut être d’autres l’ont ce besoin…Mais vraiment, par pitié, épargnez votre condescendance à celles qui ne vous ont rien demandé. Leur paternalisme dégoutant devrait trahir le problème qu’elles sont. Non, Femen, vous n’êtes pas là pour elles, vous voulez être là, à la place d’elles. Like this: J'aime chargement…
Non, l’homosexualité n’est pas imposée aux Arabes par l’Occident Tribune Abdellah Taïa Le paternalisme et l’ignorance ne sont pas venus cette fois de là où je les attendais. Selon l’article de Street Press repris sur Rue89, les Indigènes de la République affirment que l’homosexualité, identité occidentale, n’est pas adaptée au monde arabe et africain. Si on suit cette logique jusqu’au bout, le mariage pour tous n’est donc pas la priorité des priorités. Moi, écrivain marocain homo, je suis choqué Pourquoi cette réponse ? Suite à la publication de l’article de nos partenaires de StreetPress sur la position des « Indigènes de la République », j’ai demandé à Abdellah Taïa, écrivain marocain dont nous aimons le travail à Rue89, de réagir. Sans entrer dans l’analyse politique (assez facile à faire) de ces thèses, et de ce qui motive ces personnes à tenir de tels propos, je voudrais dire que moi, Abdellah Taïa, écrivain marocain homosexuel de 39 ans, vivant en France depuis 13 ans, je suis choqué et écœuré par ces paroles, ces dénégations.
Race, caste et genre en France Ce que je vais dire est une tentative sociologique de montrer, dans l’analyse d’un cas particulier, la dynamique qui se crée entre la violence d’en haut et la puissance d’en bas. Je me propose d’analyser l’oppression des populations maghrébines, puis de leurs enfants selon trois axes : 1) le premier est la façon dont la construction sociale qu’est la “ race ” s’articule avec cette autre construction sociale qu’est le “ sexe ”. Ces deux construits sociaux sont bâtis de la même façon, par et pour la domination. 2) le second thème est l’hypothèse, que j’ai déjà émise en 2001, que nous assistons aujourd’hui en France, à la création d’un système de castes. Mon exposé se déroulera donc en analysant la dynamique de ce processus selon trois phases logiques et chronologiques. Premier acte : oppression. Le premier acte de l’oppression remonte à la colonisation de l’Algérie, il y a maintenant plus d’un siècle et demi, puis des autres pays du Maghreb il y a un siècle. Deuxième acte : rébellion
Plus forts que Frigide Barjot, les Indigènes de la République dénoncent l'« impérialisme gay » | Jeudi 07 Février 2013 sur StreetPress « Mission civilisatrice » La question de « l’homonationalisme » n’est pas nouvelle. En juin 2010 à la Gay Pride de Berlin, c’est même l’égérie du mouvement queer Judith Butler qui s’était alarmée que la cause LGBT ait été « enrégimentée dans un combat nationaliste et militariste. » En cause, « l’exotisation » de l’homophobie : Les banlieues des grandes métropoles et les pays africains et musulmans sont accusés de concentrer les homophobes. Le mouvement LGBT s’inscrirait alors dans une nouvelle « mission civilisatrice » contre « les jeunes de banlieue » et plus généralement « les cultures non-occidentales. » Import / Export Mais ce que dénoncent aussi les théoriciens de l’anti-impérialisme de La Fabrique, c’est que l’homosexualité est imposée comme identité dans des contrées où elle n’existerait pas. « Dans la tradition des identités arabes par exemple, cette notion-là a été importée », justifie Félix. « C’est une question d’organisation de la famille et de la société. »