La mémoire et son optimisation - Psychologie cognitive expérimentale - Stanislas Dehaene - Collège de France - 17 février 2015 09:30 Le sommeil n’est que l’un des facteurs qui affectent notre mémoire. Celle-ci peut être définie comme l’ensemble des systèmes de projection des informations dans l’avenir. Comme le soulignent Schmidt et Bjork (1992), « l’objectif de l’apprentissage, dans la vie réelle, doit être de maximiser les performances futures et le transfert à des situations nouvelles. […] Les enseignants croient souvent que les facteurs qui maximisent la performance et la vitesse d’apprentissage pendant l’entrainement permettent d’atteindre ces deux objectifs. Or, toute une série d’expériences indique que cette hypothèse est souvent fausse. » En d’autres termes, enseignants et élèves se trompent parfois radicalement sur les conditions qui optimisent la mémoire. Dès 1885, Ebbinghaus émet l’hypothèse que l’oubli suit une loi exponentielle en fonction du temps. Cependant, la vitesse de cette décroissance ainsi que son asymptote semblent varier selon les conditions.
Psychologie cognitive et Neurosciences Albert Bandura Albert Bandura (né le 4 décembre 1925) est un psychologue canadien connu pour sa théorie de l'apprentissage social et son concept d'auto-efficacité. Docteur en psychologie, il a enseigné à l'Université Stanford à partir de 1953. Après avoir été initialement influencé par le courant béhavioriste, il s'en est radicalement détourné, en soulignant l'importance des facteurs cognitifs et sociaux dans ses recherches. Il place l’individu au cœur d’une triade d’interactions entre les facteurs cognitifs, comportementaux et contextuels. Albert Bandura a d'abord été influencé par l'œuvre de Robert Sears sur les antécédents familiaux liés au comportement social et à l'apprentissage identificatoire. L'auto-efficacité Albert Bandura a mis en place la notion d’auto-efficacité personnelle comme base de la motivation, de la persévérance et d’une grande partie des accomplissements humains. L'apprentissage vicariant Publications 1959, avec R. Littérature secondaire 1989, R.
L'engagement actif, la curiosité, et la correction des erreurs - Psychologie cognitive expérimentale - Stanislas Dehaene - Collège de France - 03 février 2015 09:30 Outre l’attention, deux facteurs jouent un rôle déterminant dans les apprentissages : l’engagement actif de l’enfant, et le retour rapide d’informations (feedback). Selon la théorie du « cerveau bayésien », que nous avons examinée dans les années précédentes, l’algorithme fondamental qui permet au cerveau d’ajuster ses représentations du monde extérieur consiste en trois étapes : prédiction descendante, fondée sur le modèle interne actuel ; comparaison de ces prédictions avec les entrées reçues du monde extérieur, ce qui engendre des signaux d’erreur ; utilisation de ces signaux d’erreur afin d’ajuster le modèle interne. Ce modèle du cerveau Bayésien suggère que deux ingrédients sont indispensables à l’apprentissage : la génération d’une anticipation sur le monde extérieur (engagement actif), et le retour d’information sous la forme de signaux d’erreur (en provenance de l’environnement ou de l’enseignant). Quelles sont les conséquences pédagogiques de ces découvertes ?
La consolidation des apprentissages et l'importance du sommeil - Psychologie cognitive expérimentale - Stanislas Dehaene - Collège de France - 10 février 2015 09:30 Le quatrième facteur clé de l’apprentissage est la consolidation. On appelle ainsi l’automatisation progressive des circuits qui sous-tendent un apprentissage. L’automatisation transfère les connaissances acquises du compartiment conscient vers des circuits spécialisés et non-conscients, libérant ainsi les ressources mentales pour de nouvelles tâches. Le sommeil apparaît comme l’un des acteurs majeurs de la consolidation des apprentissages. Chez l’homme, l’imagerie cérébrale montre que, durant le sommeil, les circuits sollicités au cours de l’épisode précédent de veille se réactivent. Le lien entre sommeil et apprentissage est direct et causal. Le sommeil peut-il conduire à la découverte scientifique ? Quelques expériences démontrent que ces effets sont présents chez l’enfant, où leur taille peut être jusqu’à trois fois plus grande que chez l’adulte.
L'attention et le contrôle exécutif - Psychologie cognitive expérimentale - Stanislas Dehaene - Collège de France - 13 janvier 2015 09:30 Les sciences cognitives ont identifié au moins quatre grands facteurs clés que l’on peut qualifier de « piliers de l’apprentissage » dans la mesure où ils jouent un rôle déterminant dans la vitesse et la facilité de l’ensemble des apprentissages scolaires : l’attention ; l’engagement actif de l’enfant ; le retour rapide d’informations ; et la consolidation quotidienne des apprentissages. Commençons par l’attention, qui peut être définie comme l’ensemble des mécanismes par lesquels le cerveau sélectionne une information et en oriente le traitement. Le psychologue américain Michael Posner distingue au moins trois systèmes attentionnels : l’alerte, qui module globalement le niveau de vigilance ; l’orientation de l’attention, qui sélectionne un objet ; et le contrôle exécutif, qui sélectionne la chaîne de traitements appropriée à une tâche donnée et en contrôle l’exécution. Les systèmes cérébraux d’alerte et de vigilance signalent quand il convient de faire attention.
Éducation, plasticité cérébrale et recyclage neuronal - Psychologie cognitive expérimentale - Stanislas Dehaene - Collège de France - 06 janvier 2015 09:30 Dans le domaine de l’apprentissage, il est vain d’opposer l’inné et l’acquis, l’environnement et l’hérédité. Dès 1949, le psychologue canadien Donald Hebb l’énonce : Deux facteurs déterminent la croissance intellectuelle : un potentiel inné, absolument indispensable, et un environnement stimulant, tout aussi indispensable. Les neurosciences contemporaines confirment qu’il n’existe aucune contradiction à affirmer, simultanément, l’origine génétique des principaux circuits du cerveau humain, et leur capacité à se modifier sous l’effet de règles d’apprentissage, elles-mêmes gouvernées par des mécanismes cellulaires et moléculaires innés. Cependant, qu’entendons-nous exactement par plasticité cérébrale ? Ces changements ont lieu tout au long de la vie, mais avec une intensité particulière dans l’enfance. L’ouverture et la fermeture des périodes critiques sont étroitement liées à la maturation des circuits inhibiteurs qui reposent sur le neurotransmetteur GABA.