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« La croissance n’est pas la solution, c’est le problème

« La croissance n’est pas la solution, c’est le problème
Jean Gadrey est économiste et membre en 2008-2009 de la « Commission Stiglitz ». On nous dit que, sans croissance, c’est la régression sociale, on ne peut pas réduire les dettes, ni le chômage, ni la pauvreté, et l’on n’aura pas les moyens d’engager la transition écologique. Pourtant, je propose de dire « Adieu à la croissance », qui est le titre de mon livre (voir les bonnes feuilles sur le site d’Alternatives économiques). Il serait temps que les économistes, s’ils veulent être « responsables », prennent en compte les risques écologiques et qu’ils se posent les questions suivantes : et si ce culte de la croissance relevait d’un aveuglement des élites économiques et politiques ? Et si la quête de la croissance, fondée sur des gains de productivité sans fin, était l’un des facteurs de crises, voire la plus grave des menaces à terme pour l’humanité ? Et si, quoi que l’on fasse, la croissance ne revenait jamais dans les pays « riches » ? Ces hypothèses sont de plus en plus crédibles.

L’Allemagne compte dix fois plus de nouveaux pauvres que la France La Commission s’était engagée à faire sortir de la pauvreté 20 millions d’Européens d’ici 2020. Tel était l’une des ambitions sociales de sa stratégie « pour une croissance intelligente, durable et inclusive » définie en 2010. Concrètement, le nombre de personnes pauvres ou en situation d’exclusion sociale devait passer sous la barre des 100 millions en 2020. Cinq ans plus tard, à mi-parcours, on en est très loin ! Plus de 120 millions de personnes sont toujours considérées comme pauvres au sein des 28 États membres. « Étonnamment, l’incapacité de l’UE à respecter l’objectif fixé par l’initiative Europe 2020 sera principalement le fait des pays de l’UE-15, soit pour l’essentiel des pays dit « avancés » au regard de leur développement économique », pointe Sandrine Levasseur, économiste de l’OFCE (lire son analyse). Qui est pauvre en Europe ? Qui est « pauvre » au sens de l’Union européenne ? Italie, Espagne et Allemagne, champions en nombre de nouveaux pauvres Pourquoi un tel échec ?

Graphique : 30 ans de libéralisme, des pauvres encore plus pauvres ! Les Etats-Unis sont en « avance de phase » pour analyser les effets du libéralisme anglo-saxon sur la redistribution des richesses. Les réformes « néo-libérales » y ont étées faites plus tôt et plus fort qu’en Europe. Il est donc intéressant de lire l’article d’Edward Wolff. « Théorie du ruissellement » vous dites ?Pas pour tous, ou vers le haut ! L’article ci-dessous a été traduit collaborativement par les adhérents Nouvelle Donne.Source en Anglais disponible ici. Mis à jour par Matthew Yglesias le 28 janvier 2015 à 22h (heure française) @mattyglesias matt@vox.com La dernière publication de l’économiste Edward Wolff sur la richesse des foyers pendant la Grande Récession présente des données réellement surprenantes sur « qui a gagné » et « qui a perdu » du terrain entre 1983 et 2013. Alisha Ramos les expose dans un graphique saisissant : La richesse des USA a considérablement augmenté durant cette période, ce à quoi l’on pouvait s’attendre.

Le nombre de pauvres a augmenté de 440.000 en France en 2010 La dernière enquête de l'Insee sur les niveaux de vie, rendue publique vendredi 7 septembre, est explosive. Que constate-t-elle en effet ? Qu'en 2010, le niveau de vie médian (19 270 euros annuels) a diminué de 0,5 % par rapport à 2009, que seuls les plus riches s'en sont sortis et que la pauvreté, en hausse, frappe désormais 8,6 millions de personnes, soit 440 000 de plus qu'un an plus tôt. Avec la fin du plan de relance, les effets de la crise se sont fait sentir massivement. La timide reprise économique de 2010 n'a pas eu d'effets miracle, puisque pratiquement toutes les catégories de la population, y compris les classes moyennes ou moyennes supérieures, ont vu leur niveau de vie baisser. Dans un pays qui a la passion de l'égalité, la plupart des indicateurs d'inégalités sont à la hausse. Les inégalités ont continué de se creuser par le haut. Les moins de 18 ans contribuent pour près des deux tiers (63 %) à l'augmentation du nombre de personnes pauvres. Claire Guélaud PS.

Place Publique - Média citoyen, relais d’engagements associatifs et outil de démocratie participative par Estelle Leroy*, le 4/09/2012 Il y a des moments où les peuples se lèvent et disent « ça ne va pas, cela doit changer ». Voilà, nous en sommes là. Joseph E. Stiglitz, Prix Nobel d’Economie, a pourtant prévenu depuis longtemps des dérives du système actuel et de la financiarisation de l’économie. Dans son nouvel ouvrage, cette fois, il se focalise sur le « prix de l’inégalité ». Les inégalités ont prospéré depuis 20 ans et sont non seulement socialement inacceptables mais en plus néfastes d’un point de vue économique. Echec des marchés, échec des systèmes politiques qui ne corrigent pas les excès des marchés, et des systèmes économiques et politiques injustes. Au delà du constat fort intéressant et étayé qu’il dresse, l’économiste montre comment l’inégalité est la cause et la conséquence du système entretenant un cercle vicieux, générant de l’instabilité, et donc comment le système économique actuel est arrivé à son terme. Démocratie en Danger En finir avec le rétrécissement de l’Etat

Grande-Bretagne : un pays de plus en plus riche, des pauvres de plus en plus pauvres 17 % des Britanniques ayant un travail à temps plein sont pauvres et la majorité des enfants pauvres vivent dans des familles où au moins l’un des parents est employé. Si la richesse de la Grande-Bretagne a plus que doublé au cours de ces trente dernières années, la pauvreté a suivi la même courbe. Cette analyse est l’aboutissement d’une enquête commune menée par huit universités du pays auprès de 15 000 Britanniques. Elle pourrait servir de base à la stratégie de reconquête du pouvoir menée par le Parti travailliste en vue de l’élection générale du mois de mai 2015. Un tiers des foyers n’atteint pas les critères de vie jugés minimum Le projet sur la pauvreté et l’exclusion sociale indique ainsi que 33 % des foyers n’atteignent pas les critères de vie jugés minimum, c’est-à-dire qu’ils vivent à cause de leur situation financière sans trois nécessités de base : manger, s’habiller ou chauffer son domicile de manière adéquate, avoir des relations sociales et familiales, etc.

Inégalités: un système d’ensemble à remettre en cause Roland Pfefferkorn et Alain Bihr Par Alain Bihr et Roland Pfefferkorn L’information sur les inégalités est abondante. Mais on oublie souvent de montrer que les inégalités, liées entre elles, forment un système global. C’est lui qu’il faut remettre en cause. La littérature scientifique sur les inégalités entre catégories sociales est aujourd’hui abondante en France. Il existe une autre limite, plus importante à nos yeux. Par ailleurs, une division du travail s’est introduite au sein du monde intellectuel comme auparavant au sein du travail manuel à l’instigation du taylorisme dans l’entreprise. Pour pallier ce défaut, une simple synthèse de l’ensemble des données disponibles, composant une sorte d’état des lieux ou de tableaux des inégalités, comme le fait par exemple l’Observatoire des inégalités, pour nécessaire qu’elle soit, ne suffit pas davantage : elle fait comme si toutes les inégalités se valaient et comme si elles n’étaient pas liées entre elles.

Les 500 plus riches de France se sont enrichis de 25% en un an Son montant s'établit à 330 milliards d'euros et n'a jamais été aussi élevé depuis 1996, année où Challenge a lancé le classement des "500". Il a quadruplé en une décennie et représente 16% du produit intérieur brut du pays. Il compte aussi pour 10% du patrimoine financier des Français, "soit un dixième de la richesse entre les mains d'un 100 millième de la population", affirme Challenge. Ce groupe de 500 compte 55 milliardaires, 10 de plus que l'année dernière, précise l'hebdomadaire. Les dix premiers du classement ont vu leur fortune croître de 30 milliards en douze mois, à 135 milliards (40% du total). En tête de liste, Bernard Arnault PDG de LVMH, affiche une fortune de 24,3 milliards d'euros, en hausse de 3,1 milliards.

Observatoire des in galit s 13 février 2013 - Depuis 2010, les fonctionnaires n’auront eu aucune augmentation générale. Le statut protecteur de la fonction publique justifie-t-il un tel mépris salarial ? Le point de vue de Noam Leandri, président de l’Observatoire des inégalités. Pour les 5,2 millions de fonctionnaires que compte la France, la dernière augmentation générale de 0,5 % remonte au 1er juillet 2010. Dans son budget pour 2013 et ses perspectives financières jusqu’en 2015, le nouveau gouvernement n’a pas prévu un seul euro d’augmentation. En tout et pour tout, la masse salariale progressera de 1 % entre 2012 et 2015, ce qui correspond uniquement à des mesures catégorielles accordées par les ministères à certains corps de fonctionnaires, telle que l’indemnité de 400 euros pour les instituteurs annoncée par le ministre de l’Éducation nationale. A chaque fois que les traitements des fonctionnaires ont été gelés, la raison invoquée est le redressement des finances publiques. Photo / © VILevi - Fotolia.com

08- L’emploi et la répartition des gains de productivité Parmi toutes les fables qui ont couru et courent encore sur la bonne politique à mener pour lutter contre le chômage, celle concernant une “ préférence française pour le chômage ”, dite encore du choix entre emploi et salaires, est l’une des plus connues. Elle a pour fondement l’idée qu’il est impossible de modifier le partage de la valeur ajoutée entre salaires et profits et que la seule répartition modifiable se situe au sein de la masse salariale. Le rapport Pisani-Ferry adopte le même postulat, aussi bien quand il recommande la modération du pouvoir d’achat salarial que lorsqu’il préconise d’ici quelques années d’augmenter de nouveau la durée du travail. Or des marges de manœuvre pour promouvoir l’emploi et restaurer le lien social peuvent et doivent être cherchées dans un partage plus équitable des gains de productivité. 40% pour les profits n’est pas une loi naturelle Enterrer la réduction du temps de travail ? Examinons cette argumentation. . . . . . . .

Au programme du Yéti (1), revenu minimum et partage des profits | Rue89 Rien n’y fait ! Face à une situation de plus en plus catastrophique, les tenants du système néolibéral continuent de ressasser à l’envie leur vieilles lunes désormais périmées. Et, par l’indigence de leurs propositions, voire leur absence totale de projet, « les oppositions » montrent qu’elles sont plus enclines à s’opposer à un ancien monde défait qu’à en proposer un nouveau. Mais baste, la chienlit dans laquelle nous sommes irrémédiablement plongés permet toutes les audaces ! Dans ces conditions, pourquoi ne pas mettre soi-même la main à la pâte ? Voici donc le programme du Yéti avec un premier volet de choix : le partage des revenus et du travail. La révision de l’échelle des revenus Il est évident qu’une des mesures les plus urgentes à exiger est la révision drastique de l’échelle des revenus (salaires, mais aussi revenus non salariaux). Certains diront que le rapport de 1 à 20 est encore énorme. Le partage équitable des profits de l’entreprise privée Le traitement des dépassements

Dissertation Dissertation appuyée sur un dossier documentaire Il est demandé au candidat : De répondre à la question posée explicitement ou implicitement dans le sujet ; · de construire une argumentation à partir d’une problématique qu’il devra élaborer ; · de mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet, notamment celles figurant dans le dossier ; · de rédiger en utilisant un vocabulaire économique et social spécifique et approprié à la question, en organisant le développement sous la forme d’un plan cohérent qui ménage l’équilibre des parties. Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l’expression et du soin apporté à la présentation. Sujet Dans quelle mesure la croissance permet-elle de réduire les inégalités ? Document 1 : La croissance de l'économie française a débouché sur une transformation profonde des modes de vie au cours du siècle [...]. [...] Source : Alternatives économiques, Hors série n°42, 1999. (1)BIT : Bureau international du travail. [...]

Le partage des fruits de la croissance aux Etats-Unis Le texte ci-après est librement traduit de "Dividing the pie", The Economist, Feb 2nd 2006. Il est illustré par quelques liens et par quelques graphiques extraits des études citées.À qui sont allés les gains de productivité ? La forte croissance de la productivité américaine n’aurait guère profité aux travailleurs: les entreprises auraient serré les salaires alors même qu'elles faisaient des bénéfices records. Mais comparer la croissance des salaires et celle de la productivité est moins simple qu'il n’y paraît. Une fois ces biais corrigés, il apparaît que les rémunérations ont, à peu de chose près, suivi la productivité. Car l'inégalité des salaires a beaucoup augmenté depuis trente ans. Graph. 1. (*) il s'agit des revenus avant impôts, nets des cotisations sociales et avantages non salariaux, hors revenus sociaux et plus-values. On retrouve la même tendance dans la période récente. Graph. 2 : Répartition des gains de pouvoir d'achat des salariés américains, 1997-2001 Graph. 3.

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