La philosophie au bac 2013La philosophie au bac 2013
On confond habituellement la pensée et son résultat. On pourrait croire par exemple qu’un ordinateur « pense » , parce qu’il effectue certaines opérations impliquant une forme d’intelligence. Ce serait oublier qu’il n’y a pas de pensée sans conscience de soi, et que tout pensée est d’abord cette expérience de soi , ce rapport de soi à soi: « Par le mot de penser, j’entends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous l’apercevons par nous-mêmes; c’est pourquoi non seulement entendre, vouloir, imaginer, sentir aussi est la même chose ici que penser. Descartes, Principes de la philosophie, Pléiade p. 574
Pensée
« Qu'est-ce que la pensée ? Platon l'a très bien défini: "un dialogue invisible et silencieux de l'âme avec elle-même"Invisible et silencieux. Secret. Source: De l'ambiguïté ontologique du secret à son ambivalence éthique, communication de Lucien Guirlinguer, Président de la société angevine de philosophie, chargé de conférence à la faculté de médecine d'Angers. « Pour Heidegger (Essais et conférences), penser c'est rester dans le sillage du questionnement et de la contemplation de l'être. Ibn Khaldun: «En réalité, dit-il, le seul moyen naturel d'atteindre la vérité est la disposition naturelle de penser, lorsqu'elle est débarrassée de toutes les fausses idées et quand celui qui pense place toute sa confiance dans la miséricorde divine. La pensée ne consiste pas dans les conquêtes de l'esprit, dans les connaissances accumulées, mais dans le processus même de la vie s'explorant elle-même. Alain: « Il faut que la pensée délivre le corps et le rende à l'Univers »
La pensée en philosophie
Penser, est-ce ne pas croire
On oppose souvent science et religion. On admet qu’il s’agit de croire pour celle-ci et de penser sans croire pour celle-là. Certes, penser n’est pas croire s’il est vrai qu’il n’y a pas de croyance qui ne repose finalement sur un assentiment qui ne vient pas de l’activité de l’esprit, c’est-à-dire de la réflexion. Et pourtant, penser n’exclut pas absolument de croire car le penseur ne peut réfléchir à vide. Il lui faut bien admettre quelque chose. On peut donc se demander si penser exclut de s’appuyer sur des croyances et sinon comment penser pourrait-il se distinguer de croire. Penser, examinera-t-on, est-ce raisonner à partir de croyances fondamentales ou bien est-ce ne croire que ce qui a été examiné par la raison ou est-ce jouer avec des hypothèses pour ne rien affirmer définitivement ? Penser implique de ne pas adhérer sans réflexion à n’importe quelle idée. Penser, ce n’est pas tout croire : c’est déduire les conséquences des croyances fondamentales, c’est-à-dire raisonner.
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