622 au XXe siècle - L'esclavage en terre d'islam - Herodote.net
Après la mort du prophète Mahomet et la soumission de la péninsule arabe, les musulmans conquièrent les rives méridionales et orientales de la Méditerranée. Multipliant les prises de guerre, ils prolongent dans ces régions l'esclavage à la mode antique. Ils inaugurent aussi une longue et douloureuse traite négrière qui va saigner l'Afrique noire jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'esclavage en terre d'islam est hélas une réalité qui dure comme le montre l'anthropologue Malek Chebel. Islam et esclavage Le Coran, texte sacré de l'islam, entérine l'existence de l'esclavage (voir la sourate XVI, Les abeilles) tout comme d'ailleurs les textes bibliques. La loi islamique ou charia, qui s'appuie sur le Coran et les dits du prophète (hadiths), considère qu'en pays d'islam, seuls sont esclaves les enfants d'esclaves et les prisonniers de guerre. Très tôt, du fait de la rapidité même de leurs conquêtes, les Arabes se heurtent à une pénurie d'esclaves. Une économie fondée sur l'esclavage Alban Dignat
Comment l’histoire de l’esclavage est-elle enseignée en France ?
Ce mercredi matin, François Hollande et Emmanuel Macron se rendent au Jardin du Luxembourg pour commémorer la traite, l’esclavage et leurs abolitions, en cette journée du 10 mai. Malgré la reconnaissance de l’esclavage comme «crime contre l’humanité», actée par la loi dite Taubira de 2001, le sujet demeure tabou. A l’école, la période de la traite négrière est abordée principalement en classe de 4e. Décryptage. L’avant et l’après 2001 L’article 2 de la loi Taubira, du nom de celle qui sera ministre de la Justice entre 2012 et 2016, adoptée le 10 mai 2001, stipule que «les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accorderont à la traite négrière et à l’esclavage la place conséquente qu’ils méritent». Depuis son entrée en vigueur, Lysiane Le Bihan-Buannec, professeur d’histoire-géographie au collège Chabanne de Pontoise (Val-d’Oise), constate «une progression du temps scolaire accordé à l’esclavage». Les lacunes des manuels scolaires
Les influences nazies du management moderne
Le management, du nazisme à la mondialisation, ou l’art de produire le consentement et l’illusion d’autonomie chez des sujets aliénés. S’il ne dresse pas un réquisitoire contre le management et s’il ne dit pas non plus qu’il s’agit d’une invention du IIIe Reich, Johann Chapoutot, notre invité, souligne une continuité entre les techniques d’organisation du régime nazi et celles que l’on retrouve aujourd’hui au sein de l’entreprise, en atteste la condamnation récente de l’entreprise France Télécom et de ses trois ex-dirigeants pour "harcèlement moral institutionnel". Une organisation optimale de la force du travail Car, montre-t-il, l’Allemagne du IIIème Reich est le lieu d’une économie complexe où des ingénieurs, juristes, intellectuels formés par les universités de la république de Weimar et courtisés par les nazis réfléchissent à l’organisation optimale de la force du travail. Les managers nazis reprochent aux Français d’être trop centralisateurs et trop autoritaires. Extraits sonores :
Romuald Hazoumé : « Nous, Africains, devons aussi assumer notre responsabilité dans l’esclavage »
Avec « Expression(s) décoloniale(s) », le château des ducs de Bretagne invite l’artiste béninois Romuald Hazoumé et l’historien ivoirien Gildas Bi Kakou à poser un nouveau regard sur ses collections et la traite transatlantique. La démarche est assez neuve en France, et prête le flanc à la polémique. Mais elle est totalement assumée. « Longtemps, nous avons abordé la traite et l’esclavage avec les outils des historiens, dans leur dimension politique, économique, sociale… Mais il manquait la dimension humaine, pose Krystel Gualdé, directrice scientifique du Musée d’histoire de Nantes. Le Rijksmuseum, à Amsterdam, a eu de l’avance en proposant un travail de décolonisation des collections, en mettant l’émotion, l’empathie, au cœur du musée grâce à l’intervention d’artistes contemporains. Quand on avait ligoté les esclaves, ensuite, on les faisait taire. Dans une pièce consacrée à la traite atlantique, l’artiste béninois diffuse par exemple une simple bande son. Tabou
Colonialisme : l’Allemagne reconnaît avoir commis « un génocide » en Namibie
L’Allemagne a pour la première fois reconnu, vendredi 28 mai, avoir commis « un génocide » contre les populations des Herero et des Nama en Namibie pendant l’ère coloniale. « Nous qualifierons maintenant officiellement ces événements pour ce qu’ils sont du point de vue d’aujourd’hui : un génocide », a déclaré le ministre des affaires étrangères allemand, Heiko Maas, dans un communiqué. Il salue dans cette déclaration la conclusion d’un « accord » avec la Namibie après plus de cinq ans d’âpres négociations sur les événements survenus dans ce territoire africain colonisé par l’Allemagne entre 1884 et 1915. Les colons allemands avaient tué des dizaines de milliers d’Herero et de Nama dans des massacres commis entre 1904 et 1908, considérés par de nombreux historiens comme le premier génocide du XXe siècle. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Berlin à la reconquête de l’Afrique Pas un dédommagement juridique Extermination de la rébellion Le Monde avec AFP