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La télé-réalité en questions

La télé-réalité en questions
DOSSIER Les drames de "Koh-Lanta" ravivent le débat sur les risques d'un genre très prisé des jeunes téléspectateurs. Les points de vue de Nathalie Nadaud Albertini, sociologue des médias, et Jacques Henno, journaliste. LE MONDE TELEVISION | • Mis à jour le | Propos recueillis par Joël Morio Sociologue des médias, Nathalie Nadaud Albertini est une des rares à ménager ses critiques sur les émissions de télé-réalité. Comment expliquez-vous l'emballement médiatique autour de l'affaire "Koh-Lanta" ? Le trouble créé par le décès de Gérald Babin tout d'abord. Avant même son apparition sur les écrans français, la télé-réalité avait très mauvaise presse. Les détracteurs se sont fondés sur les formats les plus trash diffusés à l'étranger. La télé-réalité existe depuis plus de dix ans en France. Oui, notamment du point de vue de la gestion de la critique. Ensuite, on a assumé pleinement la critique. La télé-réalité présente des risques psychologiques ou psychiques inhérents à ce genre.

Télé-réalité : le bonheur à la carte Il y a deux ans, François-Xavier a mis fin à ses jours. Son parcours reste l’un des plus tristement célèbres de la télé-réalité française. «Il a été victime d’une vraie désillusion : la différence entre la notoriété et l’amour», analyse François Jost, sociologue spécialiste des médias et auteur de Télé Réalité et L’Empire du loft. François-Xavier était connu pour son exubérance, son franc-parler et son émotivité. Secret Story, qui l’avait rendu célèbre, n’est plus qu’un concept parmi d’autres. «Le Dîner de Con version télé-réalité» Les français ont découvert la télé-réalité avec l’émission Loft Story en 2001. Il y a donc une grande différence entre ce que poursuit le public, et ce que cherchent les candidats. Tous les participants ne sont pas, pour autant, naïfs. Que ce soit pour des émissions de type Loft ou des programmes axés sur le chant ou même la cuisine, les chaînes veulent des «personnalités». Trouvez l’amour, vous serez heureux La Fée Télé-Réalité

La télé-réalité La télé-réalité envahit nos écrans. Comment expliquer cet engouement? Quatre professeurs analysent le phénomène. par Serge Beaucher Trois millions de personnes! Décidément, depuis qu'elles ont envahi le paysage télévisuel, les émissions de «télé-réalité» ont la cote! La réalité fuit devant la caméra Le mensonge vient du fait que ces séries tiennent autant de la fiction que du réel, alors qu'elles sont publicisées comme relevant de la pure réalité, explique Estelle Lebel, professeure au Département d'information et de communication: «On dit aux spectateurs qu'ils vont voir de la réalité, mais on leur montre des émissions construites, mises en scène, où les acteurs (beaux et jeunes) ont reçu une formation au moins minimale pour jouer devant la caméra.» Même sans mise en scène, cela resterait un mensonge, renchérit Marguerite Lavallée, professeure à l'École de psychologie: «Dès le moment où l'on médiatise quelque chose, ce n'est plus la réalité." Exister, c'est passer à la télé

Vingt-cinq ans de téléréalité : Quand la réalité … – Ethnologies – Érudit Le vocable « téléréalité » est une traduction des expressions reality show ou real-life soap. Initialement, l’expression reality TV est donc un raccourci pour décrire un divertissement télévisuel qui est apparenté à d’autres types d’émissions : quiz, documentaire, concours d’amateurs, cinéma vérité, caméra cachée, etc. On pourrait avancer que l’on trouve la matrice de la téléréalité dans le célèbre film d’Alfred Hitchcock, Rear Window sorti en 1954, dans lequel un reporter photographe, immobilisé chez lui avec une jambe dans le plâtre, observe le comportement de ses voisins d’en face. Cela dit, le premier programme apparenté à la téléréalité est diffusé en 1973 à la chaîne américaine Public Broadcasting System (PBS). Il s’agit d’une production de la firme Video Vérité intitulée An American Family, un format de documentaire réaliste, alors expérimental, qui présente la vie d’une famille blanche de classe moyenne. Première génération (1980-1989) Deuxième génération (1990-1996)

La télé qui fait mal Sommaire Enquête sur les nouveaux jeux du cirque L'enquête L’été dernier, Laurent et son amie Aurélie ont participé à l’émission de TF1 L’Ile de la tentation. Elimination de l’autre, souffrance, humiliationPour contrecarrer l’extraordinaire succès de Loft Story et de la télé-réalité, les émissions ont franchi un degré supplémentaire dans les mauvais traitements psychologiques : exploitation de l’intime, injonction ludique ou cynique, humiliation douce ou dure. « La télévision de l’après-“Loft” est une télévision de la mise à l’épreuve psychologique », analyse Jean-Maxence Granier, directeur associé. Montage traître et image déforméeAu-delà des dispositifs, des genres et des protocoles très variés de chacune des émissions, c’est également la sensation d’être dépossédé de son histoire, via un montage traître, et celle de renvoyer une image déformée qui dominent les plaintes des "télévictimes". Le consentement (Propos recueillis par Ségolène Barbé) Un miroir aux alouettes

La téléréalité analysée avec les jeunes détenus de l'établissement pénitentiaire pour mineurs d'Orvault - Fragil - Culture, société, initiatives citoyennes C’est dans une salle de classe, au premier étage de l’établissement pénitentiaire pour mineurs d’Orvault, que l’animateur de Fragil a accueilli son public du jour. Quatre jeunes hommes de moins de 18 ans sont accompagnés par l’une des employées du service éducatif. Regroupés en cercle autour d’une table, les adolescents sont là pour un atelier d’1h45 traitant de la téléréalité. Une définition sous l’angle du sexisme Pour introduire le sujet, l’animateur de l’atelier a demandé à chacun des participants d’inscrire sur le tableau blanc de la classe le premier mot qui leur venait à l’esprit quand ils pensaient à “Téléréalité”. Jeu de classement “téléréalité” Un jeu de classement pour évoquer les différentes productions L’atelier s’est poursuivi avec un jeu de classement de cartes représentant une trentaines d’émissions de téléréalités. Images utilisées pour débattre des ressorts de la téléréalité Des clichés pour discuter de la recette des émissions de téléréalités

Téléréalité - Chapitre 7. Téléréalité : quand la réalité est un mensonge - Presses de l’Université de Montréal 1Aucune discussion sur la téléréalité ne peut être complète sans aborder la notion de réalité. Ce qui est commun aux différents formats de téléréalité, c’est leur habileté à offrir aux téléspectateurs un divertissement avec le réel. « L’authentique et le simulé, la sincérité et le calcul, le naturel et l’image : tout dans la téléréalité concourt à mettre en scène l’ambiguïté de la vérité. La téléréalité devient un vaste jeu sur le réel et sur sa représentation la plus véridique possible » (Desaulniers 2004b : 31). 2En ce sens, « la télévision, d’époque en époque, semble vouloir s’approcher de plus en plus près de la réalité » (Le Guay, 2005 : 60), que ce soit les émissions utilisant les caméras cachées (McCarthy, 2004) ou les vidéoclips d’événements extraordinaires (Baker, 2003). 3Friedman (2002) s’est intéressé à l’histoire de la télévision en Grande-Bretagne, en Allemagne et aux États-Unis. 4Les sons et les images donnent l’apparence de la réalité. 12Selon Le Guay (2005 : 140),

En 10 ans, comment la téléréalité s'est emparée du petit écran Loft Story a déchaîné les passions John Schults © Reuters Ce soir là, ils sont 5 millions à avoir les yeux rivés sur Loana, Jean-Edouard, Steevy et leurs compagnons de galère. Nous sommes le 26 avril 2001 et Loft Story, première émission de téléréalité française, adaptation du Big Brother néérlandais, ouvre ses portes. Ou plutôt les ferme, sur 11 candidats "lofteurs". Les curieux vont regarder, les intellectuels vont contester le concept et crier au voyeurisme institutionalisé et le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel va exiger quelques modifications du programme. Le succès est là. En 10 ans, la téléréalité a pris une multitude de formes, ses producteurs ont imaginé des myriades de concepts, et les audiences ont été plus ou moins toujours au rendez-vous. François Jost Julia Vergely © Radio France François Jost est sociologue, il dirige le centre d’étude sur les images et les sons médiatiques à l’Université Sorbonne-Nouvelle à Paris. Virginie Spies ©Radio France

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