background preloader

Antonio Casilli : “Le web ne désocialise pas plus qu’il n’hypersocialise, mais il reconfigure notre manière de faire société”

Antonio Casilli : “Le web ne désocialise pas plus qu’il n’hypersocialise, mais il reconfigure notre manière de faire société”
Par Hubert Guillaud le 08/09/10 | 5 commentaires | 5,434 lectures | Impression A l’occasion de la parution des Liaisons numériques, vers une nouvelle sociabilité ? (Amazon), aux éditions du Seuil, nous avons rencontré son auteur, le chercheur en sociologie, Antonio Casilli (blog). Dans ce livre très documenté, qui puise à la fois dans la richesse des savoirs académiques et dans une expérience et réflexion très personnelle, Casilli démonte trois mythes de l’internet : le réel et le virtuel ne sont pas distincts, mais imbriqués ; les traces corporelles sont un moyen d’exprimer et réaliser son autonomie, ses stratégies ; les TIC ne sont pas désocialisantes mais reconfigurent notre manière d’être en société. InternetActu.net : Pourquoi les ordinateurs ont-ils acquis une place aussi intime dans nos vies ? Antonio A. Pour les “enfants de l’ordinateur” des années 80, l’ordinateur a été l’occasion de s’autonomiser ou de resituer le rôle qu’ils avaient au sein de la famille. Antonio A.

Casilli, Antonio A. Associate professor, Digital Humanities, ParisTech, Paris. Researcher, Sociology, CEM-IIAC EHESS, Paris. Contact : antonio.casilli@ehess.frcasilli@enst.fr Tél. 01 40 82 75 25 - Fax : 01 40 82 75 40 Bio I’m an associate professor in Digital Humanities at Telecom ParisTech and researcher in sociology at the Edgar Morin Centre, School for Advanced Studies in Social Sciences (IIAC UMR8177, CNRS/EHESS, Paris). My main research foci are : computer-mediated communication and health behaviours ; digital cultures and critical digital humanities ; privacy, censorship, and freedom of expression online ; social network analysis and agent-based simulation for social science. From 2010 to 2013, I have been coordinating the international ANR-funded research project on ED-sufferers online communities (ANAMIA). In addition to several scientific articles, book chapters and edited volumes in French, English, and Italian (see complete list of Publications), I have authored or co-authored four books. Books Antonio A.

Contre l'hypothèse de la « fin de la vie privée » 1La question de savoir si nos sociétés connaissent une érosion progressive de la vie privée est au cœur des conflits politiques et des débats intellectuels des dernières années. Face à l’essor de l’informatique ubiquitaire et des big data, des grandes plateformes du Web social et des dispositifs mobiles, l’opinion publique oscille entre postures apocalyptiques et enthousiasmes parfois calculés à l’annonce de la « fin de la vie privée » [Arthur 2012]. Quoique largement hypothétique, ce processus ouvre la voie à des abus tout autant de la part d'entreprises privées que des pouvoirs étatiques. De la découverte d’Échelon (2000) à l’affaire PRISM (2013), la mise en place d’un vaste complexe militaro-informatique, collectant des données personnelles de milliards d’utilisateurs de dispositifs numériques, ne fait plus de doute. 4Comme sur le lieu d'un crime, il vaut toujours la peine de revenir sur le moment où un mensonge a été prononcé en public. 1 M. [Elaboration de l'auteur.

Related: