Clisthène
Homme d'État athénien (seconde moitié du vie s. avant J.-C.), petit-fils de Clisthène, dernier tyran de Sicyone, et appartenant aux Alcméonides par son père. Il participe aux mouvements de 510 avant J.-C. qui renversent la tyrannie des Pisistratides, puis défend les droits populaires contre la réaction aristocratique menée par Isagoras et appuyée par les Spartiates (Célomène).
Citoyenneté à Athènes : les classes censitaires
La réforme de Clisthène, malgré sa radicalité, n'avait pas fait table rase des anciennes discriminations. Le système des classes censitaires, qui perdura jusquà la fin du IV° siècle, constitua toujours un frein à l'égalité entre citoyens qui, de ce fait, ne fut jamais totale à Athènes. Cette classification datait de la législation de Solon. Pour donner une assise administrative à la réforme agraire qu'il avait instaurée, celui-ci avait instauré quatre classes de citoyens. les pentacosiomédimnes (οἱ πεντακοσιομέδιμνοι) : les plus riches, ceux qui produisaient au moins "500 médimnes" (mesure de quantité solide ou liquide). les zeugites (οἱ ζευγῖται) : ceux qui possédaient un attelage (ζεῦγος) de boeufs. les thètes (οἱ θητικοί) : le terme est très ancien. D'après Aristote, la répartition s'établissait comme suit : les pentacosiomédimnes : plus de 500 mesures les possesseurs de chevaux : plus de 300 mesures les possesseurs de boeufs : plus de 200 mesures les thètes : moins de 200 mesures
L'enfance des Grecs
La question de l'identité grecque se réduit souvent à l'étude des rapports entre colons grecs et populations indigènes dans le monde archaïque ou à l'analyse du couple « Grecs-Barbares » au temps des guerres médiques. Préférant les réalités quotidiennes de la vie des cités, Geneviève Hoffmann s'attache, entre les premiers Jeux olympiques et le règne des successeurs d'Alexandre, au parcours de formation des jeunes Grecs. Présenté dans un volume richement illustré, le résultat de cette enquête, qui croise toutes les sources (textes, inscriptions et données iconographiques), est passionnant. Le modèle civique de la Grèce antique est bien sûr inséparable d'un ensemble d'institutions politiques, mais il s'est construit jour après jour à l'intérieur des familles. Ce tableau est organisé autour de six thèmes : l'accueil du nouveau-né, le temps des tablettes de cire, l'acquisition des bonnes manières, la construction affective, la vie dans la maisonnée, la cité comme école du politique.
Les citoyens et l'exercice du pouvoir. Une histoire (2/4) : Figures de la participation citoyenne dans la Grèce antique
Emmanuel Laurentin et Séverine Liatard s'entretiennent avec Vincent Azoulay, directeur d'études de l'EHESS et Violaine Sebillotte-Cuchet, professeure d'histoire grecque à l'université Paris 1-Panthéon Sorbonne. Vincent Azoulay : En effet, et pour comprendre cette interprétation restrictive, il faut repartir de la prééminence du témoignage d'Aristote. Sa description de la citoyenneté au travers de la participation à la Boulè et à l'archê - c’est à dire au fait de détenir des magistratures, donc un certain pouvoir, ou de pouvoir juger - la restreignait de fait aux seuls mâles appartenant aux cercles civiques. Violaine Sébillotte : La réalité était un peu différente. Vincent Azoulay : La participation à l'assemblée, dont on fait l'alpha et l'oméga de la démocratie athénienne était, pour la plupart des citoyens, au mieux intermittente. Pour aller plus loin... Textes lus par Nathalie Kanoui