Twitter : le nouveau régime attentionnel du web
La lecture de la semaine est un éditorial paru dans le numéro de printemps de l’excellente revue américain N+1. Il est intitulé « Please RT », soit, en néo-français « retweeter s’il vous plaît ». « Il est possible d’avoir un avis clair sur Twitter quand on n’y est pas. Jamais plus de 140 caractères ? L’usager de Twitter, lui, aura des sentiments plus mêlés. Image : Le Twitter Stream Graph autour de l’usage du mot clef #gym dans Twitter montre les mots clefs relatif dans le temps dans le flux des 1000 derniers tweets publiés sur Twitter. En revanche, consultez votre fil Twitter au mauvais moment, ou envoyez un tweet débile et c’est un gouffre infini de narcissisme qui s’ouvre alors. La croissance de Tweeter s’inscrit dans le cadre d’une réduction générale de la langue, induite par Internet, pour le meilleur et pour le pire. Entrons maintenant dans Twitter. Xavier de la Porte
«La connexion permanente? Nous adorons cela!»
Le Nouvel Observateur Pour Jean-François Fogel et vous, nous vivons le temps de la connexion permanente, et la condition humaine s'en trouve changée. Bruno Patino On commence à mesurer ce qu'entraîne le fait de vivre connecté en permanence à un réseau. Je dis on commence, car internet vient juste de changer. Le réseau n'est plus ce qu'il était il y a encore dix ans. On voit aujourd'hui que le média a connu une mutation: internet est devenu un espace social. Dire que le trafic croît sur internet est fondé, mais c'est ignorer l'essentiel: internet a changé. Qu'est-ce qui a provoqué la mutation d'internet? Tout s'est amorcé en une vingtaine de mois, entre 2005 et 2007, quand émergent YouTube, Facebook, Twitter et les applications des smartphones. En l'occurrence, un ensemble d'usages apparaissent en même temps et créent un espace social. "No more words", série du photographe Alessandro Rampazzo (Sipa) La vie sociale n'a pas attendu le numérique pour exister. Le monde virtuel envahit tout...
Comment la technologie et Internet développent nos esprits
Temps de lecture: 10 min Si vous répondu «46,1519», «8.000» et «Quantas», deux possibilités. La première, vous êtes Rain Man. La seconde, c'est que vous utilisez la technologie d'augmentation cérébrale la plus puissante du XXIe siècle: la recherche Internet. Certes, le Web ne fait pas réellement partie de votre cerveau. L'idée que nous pourrions inventer des outils capables de modifier nos capacités cognitives peut surprendre, mais en réalité, il s'agit d'une des définitions fondamentales de l'évolution humaine. Ce que l'Internet et les technologies mobiles ont changé Avec l'acquisition du langage, nos ancêtres ont non seulement remanié leur façon de communiquer, mais aussi leur façon de penser. Mais, à l'époque, dire que ces informations faisaient partie de l’esprit humain était encore tiré par les cheveux. L'Internet et les technologies mobiles ont commencé à changer la donne. Le disque dur externe de nos cerveaux L'Internet serait-il devenu le disque dur externe de nos cerveaux?
Pourquoi l'internet nous aspire irrésistiblement dans un trou noir
Temps de lecture: 2 min «Regarder ma page Facebook ne prend qu'une minute». Qui n'a pas entendu prononcer ses mots chaque jour par des dizaines de personnes et ne les a pas prononcé soi même… pour au final passer des heures à regarder des vidéos de chats, à commenter la qualité d'un déjeuner, à chercher sur Google le dernier gossip et à lire sur Slate un article… intéréssant. Scientific American explique qu'il n'y a aucune raison de se sentir coupable et que cela nous arrive à tous parce que cela tient à la nature de l'internet et à la façon dont il est structuré et au comportement de notre cerveau. C'est pour cela notamment que les humains développent des addictions, notre cerveau est conçu pour rechercher des opportunités et des expériences inattendues. Et l'absence totale de limites sur l'internet nous encourage à chercher et «à chasser» sans fin. Pour y résister, il faut faire appel à une forte volonté et la volonté comme les muscles se fatigue.
Internet et Google vont-ils finir par nous abrutir ?
Voici la traduction d’un article assez passionnant qui a connu un bel impact dans la sphère anglophone au moment de sa mise en ligne cet été. Son titre choc Is Google Making Us Stupid ? est un peu trompeur car il s’agit bien moins de charger l’emblématique Google que de s’interroger sur les transformations profondes induites par internet et les nouvelles technologies, transformations qui peuvent aller jusqu’à modifier nos perceptions, nos modes de pensée, voire même notre cerveau. Prenons le Framablog par exemple. Mais il y a peut-être aussi une autre explication. Allons plus loin avec l’objet livre (que nous défendons d’ailleurs avec force et modestie sur Framabook). Vous vous sentez vous aussi atteint par le symptôme ? Est-ce que Google nous rend idiots ? Is Google Making Us Stupid ? Nicholas Carr – juin 2008 – The Atlantic(Traduction Framalang : Penguin, Olivier et Don Rico) « Dave, arrête. Moi aussi, je le sens. Je crois savoir ce qui se passe. Je ne suis pas le seul.
Comment internet modifie notre cerveau
"Mon vieux cerveau me manque." Nicholas Carr, 52 ans, essayiste américain, n'a rien d'un réac allergique au web. Les nouvelles technologies, au contraire, c'est sa spécialité. Entre son blog, son Twitter, son Facebook, Carr était même un accro. Au Ve siècle av. Google rend-il Alzheimer ? "Le cerveau humain est un ordinateur obsolète qui a besoin d'un processeur plus rapide et d'une mémoire plus tendue." Surfer nous rend-il hyperactifs ? Scène de famille ordinaire. Tous hyperactifs, hyperconnectés... et hyper-impatients ? "Je ne supporte plus d'écouter des messages vocaux sur mon téléphone, je n'utilise plus que les SMS. Mais où se réfugierait aujourd'hui un moine copiste irlandais ? "Notre mémoire de travail est souvent en surchauffe, dit Jean-Philippe Lachaux. Pour l'instant, n'en déplaise aux utopistes des nouvelles technologies, notre cerveau ne s'est pas encore adapté aux tâches simultanées. Internet drogue-t-il notre cerveau ? Eh oui ! (1) "Internet rend-il bête ?
l'humain face au flux internet
Notre cerveau à l’heure des nouvelles lectures
Maryanne Wolf, directrice du Centre de recherche sur la lecture et le langage de l’université Tufts est l’auteur de Proust et le Calmar (en référence à la façon dont ces animaux développent leurs réseaux de neurones, que nous avions déjà évoqué en 2009). Sur la scène des Entretiens du Nouveau Monde industriel au Centre Pompidou, la spécialiste dans le développement de l’enfant est venue évoquer « la modification de notre cerveau-lecteur au 21e siècle » (voir et écouter la vidéo de son intervention)… Image : Maryanne Wolf face au public sur la scène du Centre Pompidou, photographiée par Victor Feuillat. Comment lisons-nous ? « Le cerveau humain n’était pas programmé pour être capable de lire. La présentation de Marianne Wolf via l’IRI. Pour autant, le circuit de la lecture n’est pas homogène. Ce qui stimule le plus notre cerveau, selon l’imagerie médicale, c’est d’abord jouer une pièce au piano puis lire un poème très difficile, explique Maryanne Wolf. Notre avenir cognitif en sursis ?
- Comment ne pas sombrer sous l’information ?
Le flot continu de l’info – Crédit ©steeljam via flickr.com Nous n’avons jamais eu autant de sources d’information à notre disposition. Des dizaines de chaînes de télé, des encyclopédies en ligne, des journaux gratuits sur Internet. Le temps passé devant la télé augmente et représentait 3h47 par jour en 2011, soit 15 minutes de plus que l’année précédente. Tout est fait pour nous pousser à consommer : les chaînes thématiques répondent désormais aux passions de chacun et à la fragmentation des publics. Les émissions privilégient plus que jamais le direct, l’émotion et le spectacle. Après la télé-réalité, c’est désormais au tour de la scripted réality de nous plonger dans des univers immersifs à pas cher, en attendant les programmes interactifs et transmedia, initiés en France par “Plus belle la vie” A cela, s’ajoute l’usage d’Internet ou des jeux (33 minutes en moyenne en 2010, soit 50% de plus en une décennie), sans parler des réseaux sociaux. ©IDC – Digital Universe Study 2- S’organiser