Le CSA ne veut pas être la nouvelle Hadopi
Comme nous le rapportions déjà mardi, le CSA ne veut pas associer son image à celle, désastreuse, de l'Hadopi. Alors que la rapport Lescure propose que le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel se charge des basses besognes en devenant l'autorité administrative chargée de réprimander les Français qui partagent des oeuvres sur les réseaux P2P, son président Olivier Schrameck demande de son côté qu'un cordon sanitaire soit dressé entre le CSA et la riposte graduée, si elle devenait subsister. Déjà ce week-end, le président du CSA avait confié à Mediapart qu'il ne voulait pas que "cette institution devienne un “CSA gendarme”", et assuré qu'il serait "extrêmement attentif sur ce point". "Je ferai ce que décideront les pouvoirs publics", ajoutait-il, au moment où Numerama se faisait l'écho d'une possible fronde emmenée par le socialiste Patrick Bloche, qui pourrait enterrer définitivement la riposte graduée à l'occasion du débat parlementaire à l'Assemblée Nationale.
Le livre numérique et le lien social – pistes de réflexion | master LiMés
D’un premier abord, le titre de cet article semblait plutôt intéressant : « Du papier au numérique, quand le livre crée des liens ». Il avait l’avantage de soulever un bon nombre de questions intéressantes sur la dimension sociale du livre, souvent oubliée lorsqu’on parle de numérique. Seulement, en parcourant l’article, on s’apercevait vite que l’auteur tombait dans des idées reçues classiques, et ne proposait pas de véritable réflexion. J’allais passer à autre chose quand, en vérifiant les sources, je me suis aperçue que non seulement l’auteur n’avait pas véritablement creusé l’actualité, et qu’en plus il déformait le propos de ceux qu’il citait. Voici donc une lecture revisitée de cet article sommaire, essayant de poser les bonnes questions. Little Free Libraries : système de partage basé sur l’échange. L’auteur cite tout de même plusieurs références remettant en cause la fonction sociale du livre papier.
BiblioPat |
La création, la culture, le bien commun, le partage... les vrais absents du rapport Lescure
- L'installation labyrinthique «aMAZEme» de Marcos Saboya et Gualter Pupo à Londres en 2012. REUTERS/Olivia Harris - T rès attendu, souvent invoqué comme réponse majeure aux incertitudes du monde culturel comme des secteurs liés aux nouvelles technologies, le rapport Lescure a suscité une considérable attention dès qu’il a été rendu public début mai, juste avant l’ouverture du Festival de Cannes. Il a évidemment suscité d’innombrables commentaires, critiques et interrogations, tout en bénéficiant d’ une certaine bienveillance au moins pour ce qui est de l’ampleur du travail accompli et du réalisme de la démarche . Mais il n’aura été, hélas, regardé que par le petit bout de la lorgnette. La faute en incombe à trois faiblesses qui accompagnent sa production et sa réception: ambiguïté de la commande, limites de la réponse, pusillanimité de l’accueil. publicité La tâche confiée par Aurélie Filippetti, au nom du président de la République, a le défaut de jouer sur deux tableaux. Mystère.
Prêt de livres numériques : l’absence de loi et certains gros éditeurs empêchent les bibliothèques de remplir leur mission !
Les assises du livre numérique, récemment organisées à Paris par le SNE (syndicat français des éditeurs) et la SOFIA (société d’auteurs française) ont confirmé ce que relèvent les études sur le livre numérique en bibliothèques publiques menées par le Service général des lettres et du livre de la Fédération Wallonie-Bruxelles : un blocage juridique et commercial du prêt numérique que seuls la Commission européenne et les éditeurs eux-mêmes ont les moyens de lever. En effet, comme le rappelait, lors de cette journée du 8 novembre, Nicolas Georges du Ministère de la Culture français, seuls la norme (une loi) ou des accords juridiques globaux avec les éditeurs pourront permettre aux bibliothèques de mener à bien leur mission d’offrir au plus grand nombre un accès à la culture et à la connaissance. Pour le troisième de ces desiderata, la notion d’authentification unique ou, en anglais, de Single Sign On (SSO) est centrale. Alexandre Lemaire,
Bertrand Calenge : carnet de notes
« Approfondir la réflexion sur la légalisation des échanges non marchands », chiche ?
Pour l’essentiel, les commentaires sur le rapport Lescure se divisent en deux catégories. Ceux qui sont séduits par les longs passage d’analyse faisant preuve d’ouverture d’esprit. Et ceux qui, bien que reconnaissant quelques avancées sur le domaine public, le remix et le mashup, soulignent que la très grande majorité des recommandations sont dans la continuité de la lutte contre le partage des œuvres numériques et présentent de graves dangers d’effets sur les libertés et le caractère de bien commun de l’internet. J’appartiens clairement à la seconde catégorie, mais cela ne n’autorise pas à ignorer certains leviers importants qui peuvent être exploités pour faire avancer le débat institutionnel. Que peut-on donc attendre de la recommandation 54 du rapport Lescure qui est ainsi rédigée : 54. Dépasser les frustrations issues du rapport Incompréhension lorsque le rapport affirme page 355 que la légalisation du partage non marchand introduirait une déconnexion entre paiement et usages.
Promouvoir la lecture, grand enjeu pour le prochain quinquennat
Nous aimons le livre. Le livre nous a fait. Le livre a construit notre imaginaire, nous relie au passé et nous projette dans l'avenir. Il n'est pas une simple marchandise, mais le ferment de la culture. Aujourd'hui le livre numérique s'annonce. Mais les éditeurs et les libraires seront-ils encore là pour être acteur de ces changements ? La France a un rôle singulier à jouer. Acteurs d'un marché de l'offre, les éditeurs ont vocation à faire des paris sur l'avenir et à construire leur catalogue dans la durée, par une politique d'auteurs, de collections et de marques. A l'ère du numérique, ces différents rôles sont plus que jamais indispensables et la garantie d'une industrie éditoriale française qualifiée et pérenne. Enfin, nous appelons les pouvoirs publics français à défendre en toute occasion le principe de liberté d'ex- pression et en particulier la liberté de publier: nombre d'éditeurs sont persécutés et emprisonnés dans le monde. Pour une fiscalité non discriminatoire SOS lecture ! 1.
Les bibliothèques troisième lieu
Concept encore peu répandu en France, la bibliothèque troisième lieu 1 incarne un modèle phare aux États-Unis, où l’appellation « third place library » fleurit sur la biblioblogosphère et dans la littérature bibliothéconomique. Elle y fait figure de voie d’avenir et semble se matérialiser également dans plusieurs établissements européens, notamment au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et en Europe du Nord, où la filiation directe à ce modèle est parfois ouvertement revendiquée, à l’exemple du « Fil rouge », bibliothèque centrale de la ville de Hjoerring, au Danemark, présentée au dernier congrès de l’Ifla 2 (International Federation of Library Associations and Institutions). Si le concept est abondamment utilisé, il reste toutefois peu documenté, peu explicité, et son usage peut connaître des acceptions divergentes. Il paraît donc opportun de se pencher sur ses caractéristiques afin d’en restituer l’essence et de mieux saisir le succès qu’il remporte 3. Qu’est-ce que le troisième lieu ?