Le numérique à l’école (fin) L’école devrait être le lieu de l’apprentissage du travail personnel, de l’utilisation de technique de travail et de recherches dont, justement, nos élèves n’ont pas l’habitude, non le lieu de l’apprentissage d’un usage informatique généralisé. Pour trouver des informations sur Internet, il faut tout d’abord que je sache chercher ces informations, puis que je sache les sélectionner en fonction de leur qualité et non de leur simple présence sur la première page affichée… Il faut donc que je possède déjà un certain nombre de réflexes de recherche et de connaissances (acquis biologiquement) avant même d’opérer une recherche numérique. Ne serait-il pas plus pertinent d’empêcher tout travail par le biais de l’informatique à l’école, plutôt que de le généraliser ? L’école doit faire le distinguo entre une discipline, des connaissances et des compétences, d’une part, et les outils utilisés, d’autre part.
untitled English UNE COLLABORATION DE L'UNIVERSITÉ LAVAL ET DE L'UNIVERSITÉ McGILL Réginald Grégoire inc. Robert Bracewell Thérèse Laferrière LE 1er AOÛT 1996 Remerciements Cette revue documentaire, par la nature même des travaux de recherche recensés et la démarche suivie, est le résultat d'efforts de collaboration entre des chercheuses et des chercheurs, des praticiennes et des praticiens ainsi que des personnes associées à la prise de décision dans la gouverne de systèmes éducatifs de plusieurs provinces canadiennes, entre autres, les décisions relatives à l'intégration des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Initiée à l'automne 1995 par le Comité sur la formation, la recherche et l'évaluation, présidé par Edward T. Le texte repère les possibilités au regard de l'intégration des nouvelles technologies. Nous devons beaucoup à la firme Réginald Grégoire inc., réputée pour la qualité de ses analyses documentaires éclairantes en matière de dossiers éducatifs. Introduction
Eduquer au XXIe siècle Entre 1900 et 2011, tout a changé pour les écoliers qui vivent à présent dans le virtuel et dans une société multiculturelle, analyse Michel Serres. Il faut aider l'école à prendre la mesure de cette nouvelle ère. Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par Michel Serres, de l'Académie française Avant d'enseigner quoi que ce soit à qui que ce soit, au moins faut-il le connaître. Qui se présente, aujourd'hui, à l'école, au collège, au lycée, à l'université ? Ce nouvel écolier, cette jeune étudiante n'a jamais vu veau, vache, cochon ni couvée. - Il habite la ville. - Son espérance de vie va vers quatre-vingts ans. - Depuis soixante ans, intervalle unique dans notre histoire, il et elle n'ont jamais connu de guerre, ni bientôt leurs dirigeants ni leurs enseignants. - Alors que leurs parents furent conçus à l'aveuglette, leur naissance est programmée. Bilan temporaire. Ces enfants habitent donc le virtuel. Ils ne connaissent ni n'intègrent ni ne synthétisent comme nous, leurs ascendants. Je répète.
Actualités du numérique - Retour sur.... La 2ème journée du numérique à l'École Numérique à l'École : les continuités éducatives et territoriales En décembre 2013, la première Journée du numérique à l'École avait permis de réunir tous les acteurs participant au service public du numérique éducatif : État, collectivités territoriales, Caisse des dépôts et consignations. L'objet de cette rencontre avait été de se concerter sur la mise en œuvre de la gouvernance partagée dans les territoires. Depuis, fort de la réussite de cette journée, le comité des partenaires du numérique pour l'éducation réunissant les associations d'élus, les ministères, la Caisse des dépôts et consignations, a vu le jour et se réunit régulièrement pour unir les réflexions sur les grands thèmes du numérique pour l'éducation et partager les analyses et problématiques. La deuxième Journée du numérique à l'École s'est inscrite dans cette dynamique et avait pour thème « Les continuités éducatives et territoriales ». Les tables rondes de la journée Conclusion de la journée Compte-rendu de la journée
«Génération Z» : des connaissances superficielles Selon un rapport, les moins de 20 ans, dits «génération Z» ne sont pas si compétents avec les nouvelles technologies. Ils les utiliseraient plus dans un but récréatif que formateur. Missionné par François Fillon, le député Jean-Michel Fourgous, spécialiste UMP du numérique à l'école, vient de lui remettre un épais rapport «Apprendre autrement à l'ère du numérique». S'il est de bon ton aujourd'hui d'affirmer que la «génération Z», comprenez les moins de vingt ans, est parfaitement à l'aise avec les nouvelles technologies et dépasse de loin ses aînés, rien n'est moins sûr. Les compétences de cette «génération numérique» sont «très superficielles» selon le député. Ils passent essentiellement leur temps à échanger, s'amuser, flirter via les réseaux sociaux, à naviguer au hasard. Selon une enseignante citée dans le rapport, «nos élèves utilisent les ressources informatiques de façon quantitative, non qualitative. Le numérique devrait être une «discipline à part entière»
Michel Serres : "Nous sommes face à une renaissance de l’humanité" - Société Parler de demain, n’est-ce pas avant tout savoir décrire le monde d’aujourd’hui ? Seule Madame Soleil peut décrire le monde de demain. D’ailleurs, si vous consultez des personnes qui font de la prospective, cela devient vite tout à fait comique : ils se trompent à chaque coup… Forcément. Pour la simple et bonne raison que l’innovation est toujours inattendue. Elle passe le plus souvent par un endroit que l’on ne pouvait pas imaginer. Dans les années 1950, par exemple, beaucoup prédisaient aux maîtresses de maison de l’an 2000 l’aide de plusieurs robots pour faire la vaisselle et la cuisine, descendre la poubelle, etc. Comment doit-on alors s’y prendre pour évoquer l’avenir ? La question pertinente est : qu’y a-t-il de nouveau aujourd’hui ? Dérangez-nous encore une fois. L’avènement de Petite Poucette. Poucette est donc celle qui crée le monde nouveau. Rien de moins. C’est une vraie question, sur laquelle j’ai beaucoup travaillé. Vous dites qu’une nouvelle humanité commence.
Peut-on sortir des fractures numériques cognitives ? Les foyers à faibles revenus disposent d'équipements numériques parfois plus nombreux que ceux des foyers les plus favorisés. Ce fait est conforté par des travaux de recherche comme ceux du projet ANR INEDUC (2012 - 2015) et s'accompagne de l'identification d'une fracture cognitive importante. En d'autres termes, il est temps que l'école se préoccupe de cette inégalité qui se développe en dépassant les plans d'équipement pour passer à une échelle autre, celle de la prise en compte réelle des inégalités que génère actuellement l'usage du numérique et en particulier celles qui la concernent au premier plan, celles de l'apprentissage, les inégalités cognitives et plus largement culturelles. Mais avant d'aller plus loin, il faut aussi se demander si cette question que l'on pose à l'école à propos du numérique on l'a posée avant le numérique de façon aussi explicite. Le livre et l'écrit imprimé ont potentiellement permis d'accéder aux savoirs mais ils n'ont pas permis d'apprendre à lire.
Petite Poucette : la douteuse fable de Michel Serres Philippe Lévy - Sainte Marie aux mines (2007) Depuis un an, le petit livre de M. Serres, Petite poucette[1], fait partie des essais les plus vendus en librairie et les plus relayés dans les medias, où son auteur est très régulièrement invité. Dans cet opuscule, issu d’un discours prononcé à l’Académie française, Serres porte un regard résolument optimiste sur le monde numérique et sur les nouvelles générations qui le portent – les petit(e)s poucet(te)s du titre -, promises selon l’auteur à une libération sans précédent, cognitive et politique, grâce aux vertus d’un monde numérisé et librement connecté. M. Serres commence par souligner l’ampleur des multiples transformations de ces dernières décennies. Nous nous contenterons dans cet article de discuter le livre de M. Petite Poucette tient-elle vraiment sa tête entre ses mains ? Mais selon nous M. L’éducation se résume-t-elle à donner accès à des informations ? Et c’est pourquoi la perspective « illitchienne » de M. Julien Gautier [2]A.
Serres : "Ce n'est pas une crise, c'est un changement de monde" Michel Serres est une vigie plantée en haut du mât de notre époque. Du haut de son gréement, de ses 82 ans, de sa culture encyclopédique, de son temps partagé entre les cultures française et américaine qu'il enseigne, ce philosophe académicien nous décrit les changements qu'il observe sur l'équipage humanité que nous sommes. En curieux de tout qu'il est, il guette avec impatience et gourmandise les évolutions qui nous arrivent, comme un des matelots de Colomb aurait scruté l'horizon dans l'espoir de nouvelles terres. Son constat sur notre époque est simple : le monde, depuis cinquante ans, traverse une révolution comme l'humanité n'en a connu jusque-là que deux d'une telle ampleur. Avec un constat pareil, un autre que lui serait grognon et inquiet. La crise est-elle bientôt finie? Par exemple… Nous étions 50% d'agriculteurs à la fin de la guerre et ils ne sont plus que 1%. Pourquoi? «Il y a eu trois secousses dans les années 1960 qui ont précédé le tremblement de terre des années 1980.»
La Commission européenne veut développer l’école connectée Les experts de la Commission européenne livrent un rapport envisageant la situation de l’école face aux nouvelles technologies et leur apprentissage. Les défis restent nombreux. Une cinquantaine d’experts réunis, 22 pays représentés, la Commission européenne a investi d’importants moyens pour saisir les enjeux de l’école de demain. Le rapport qu’elle rend public ces jours-ci insiste particulièrement sur un de ces enjeux : le digital. Pour le dire autrement, comment apprendre aux futurs citoyens de l’UE les nouvelles technologies et les médias qui en découlent ? Et comment s’adapter à cette nouvelle manière de communiquer ? Les professeurs à la source du changement Un des premiers domaines à travailler pour les experts à l’origine du rapport reste la formation des enseignants. L’insurmontable challenge : mettre les élèves au centre Le rapport voit aussi plus loin.
Petite Poucette, la génération mutante Michel Serres, diplômé de l’Ecole navale et de Normale Sup, a visité le monde avant de l’expliquer à des générations d’étudiants. Historien des sciences et agrégé de philosophie, ancien compagnon de Michel Foucault, avec qui il a créé le Centre universitaire expérimental de Vincennes en 1968, il a suivi René Girard aux Etats-Unis, où il enseigne toujours, à plus de 80 ans. Ce prof baroudeur, académicien pas tout à fait comme les autres, scrute les transformations du monde et des hommes de son œil bleu et bienveillant. Son sujet de prédilection : la jeune génération, qui grandit dans un monde bouleversé, en proie à des changements comparables à ceux de la fin de l’Antiquité. La planète change, ils changent aussi, ont tout à réinventer. «Soyons indulgents avec eux, ce sont des mutants», implore Michel Serres, par ailleurs sévère sur sa génération et la suivante, qui laisseront les sociétés occidentales en friche. Vous annoncez qu’un «nouvel humain» est né. Pascale Nivelle