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Coût du capital, la question qui change tout, par Laurent Cordonnier

Coût du capital, la question qui change tout, par Laurent Cordonnier
Il serait sans doute passionnant de refaire le trajet d’ivrogne, tortueux et chaloupant, parcourant toute l’Europe, qui a finalement abouti à ramener tous nos maux à des questions de compétitivité et, de proche en proche, à des problèmes de coût du travail. Oubliés la crise des subprime, la crise de liquidité bancaire, les gigantesques dépréciations d’actifs, l’effondrement du crédit, la tétanie de la demande, la transformation des dettes privées en dettes publiques, les politiques d’austérité. Comme nous l’avait bien expliqué dès 2010 M. Ulrich Wilhelm, alors porte-parole du gouvernement allemand, « la solution pour corriger les déséquilibres [commerciaux] dans la zone euro et stabiliser les finances publiques réside dans l’augmentation de la compétitivité de l’Europe dans son entier (1) ». Quand on tient une explication, il faut savoir la défendre contre vents et marées, y compris ceux de la rigueur arithmétique. Et si l’âne se mettait à ruer ?

Les 100 leaders de demain ZOOM - A moins de 40 ans, ils ont gravi une à une les marches du pouvoir. En exclusivité, « Le Figaro Magazine » dévoile le palmarès des 100 leaders économiques de demain établi par l'Institut Choiseul. Source Le Figaro Magazine Ils sont nés après le 1er janvier 1974 mais ont déjà entre leurs mains les clés de la réussite professionnelle. Pour la deuxième année consécutive, Le Figaro Magazine publie en exclusivité le palmarès des 100 leaders économiques de demain, élaboré par l'Institut Choiseul. Quoi de neuf dans l'édition 2014 de ce classement ultra-élitiste, dont beaucoup rêvent de faire partie? Un passage dans un cabinet ministériel ne fait jamais de mal dans un CV, surtout en France, pays de la consanguinité public-privé. Des entrepreneurs, le Choiseul 100 en compte un certain nombre - mais pas assez! Autres perles rares de ce classement: les femmes.

Jean Ziegler choisit son camp : « Retournez les fusils ! À mesure que se précise la débâcle dévastatrice du vieux système capitaliste, le citoyen responsable se devrait de prendre position. Le sociologue suisse Jean Ziegler, lui, n’y va pas par quatre chemins : « Retournez les fusils ! » Jean Ziegler (photo : AFP/Michael Gottschalk) L’ouvrage initial date de 1980, mais Jean Ziegler s’est senti contraint de l’adapter aux temps présents en le réécrivant entièrement. Trente-quatre ans après, rien n’a changé, sinon en pire. « Les capitalistes font aujourd’hui un maximum de profits en spéculant sur les aliments de base comme le riz, le maïs, le blé. Devant son interlocuteur abasourdi, Ziegler tempère à peine son séditieux propos. Chasser les grands prêtres des religions malfaisantes Or, la forteresse financière néolibérale n’est désormais guère plus salubre que le bâtiment délabré de Dacca. Et tout retour en arrière est désormais impossible. Tout changer, oui, dans les institutions comme dans les mentalités. "Retournez les fusils !

Total : pas un centime d'impôt, mais un chèque du fisc de 80 M€ Et si, dans trois ans, le Trésor public signait un chèque d'environ 80 M€ à Total ? Puis un second de 85 M€ en 2018 ? Le géant pétrolier français — régulièrement accusé de ne pas payer assez d'impôt en France — a beau réaliser des bénéfices colossaux (5,4 Mds€ de dividendes distribués en 2013), le scénario n'a rien d'improbable. .. En 2013, Total a en effet obtenu 19 M€ de droits à déduction d'impôt au titre du CICE et 60 M€ au titre du CIR. Un changement du mode de calcul du CICE avantageux Sauf que... depuis deux ans, le géant pétrolier réalise des pertes dans l'Hexagone sur ses activités de raffinage et d'exploitation des stations-service (voir ci-contre). En clair : l'administration fiscale lui fera un chèque de 80 M€. « Il s'agit d'un dispositif de droit commun », insiste-t-on chez Total en rappelant avec un brin de malice les propos de Christophe de Margerie, le PDG, qui « rêve » de payer plus d'impôts en France -- sous entendu d'y réaliser à nouveau des bénéfices.

Total accusé de «complicité d'assassinats et de travail forcé» en Birmanie Exécutions, travail forcé, expropriations et soutien financier à la junte, les nouvelles accusations portées à l'encontre de Total en Birmanie sont sévères. Dans un rapport publié ce matin que Libération s'est procuré, l'ONG américano-thaïlandaise Earth Rights International (ERI) accuse le géant pétrolier français et ses partenaires américain (Chevron) et thaïlandais de «complicité d'assassinats ciblés, de travail forcé». ERI écrit également que le gisement gazier de Yadana, géré par ces compagnies pétrolières dans le sud du pays, demeure la «principale source de revenus d'une dictature militaire notoirement répressive». Et, comme elle l'a déjà fait en avril, appelle les compagnies à une plus grande transparence (lire ici). Ces accusations ne sont pas nouvelles. En septembre dernier, ERI publiait deux rapports accablants pour Total (lire ici) montrant, chiffres et témoignages à l'appui, comment le groupe pétrolier entretenait des liens très troubles avec le régime birman.

Boycotter l'industrie pétrolière, « ennemi numéro un de la survie de notre civilisation Les émissions de gaz à effet de serre augmentent à un rythme sans précédent, affirme le rapport du GIEC publié le 13 avril. L’urgence est telle que l’Onu pointe la responsabilité de l’industrie pétrolière et gazière. L’ancien prix Nobel de la Paix, l’archevêque sud-africain Desmond Tutu, appelle même à boycotter les industries fossiles, en s’inspirant du boycott contre l’Apartheid. Des fonds d’investissement commencent à se retirer des compagnies pétrolières, sur fond de mobilisations aux États-Unis contre la construction de pipelines ou en Europe contre l’exploitation des hydrocarbures de schiste. Le constat dressé par les deux derniers rapports récemment publiés [1] par le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) sont sans appel. 90 entreprises principalement responsables Christiana Figueres a donc décidé d’interpeler directement ceux qui peuvent être jugés comme les principaux responsables du réchauffement. « Nommer l’adversaire » Photo : CC Fotopedia

Les plus riches tirent d’énormes profits de la crise Les 500 plus grandes fortunes de France ont grimpé de 25 % en un an. Un bond spectaculaire qui révèle les profits que tire de la crise une poignée de grands patrons, pendant que le pouvoir d’achat des Français a reculé de 0,9 % l’an dernier. La crise, quelle crise ? Dans le microcosme des 500 plus grandes fortunes de France, les affaires se portent mieux que jamais. Le classement annuel du mensuel Challenges, publié jeudi, fait figure de provocation dans le marasme économique ambiant. Des fortunes effleurées par la fiscalité En tête, on retrouve des noms célèbres de l’industrie du luxe, de l’armement, de la grande distribution ou des nouvelles technologies : Bernard Arnault (LVMH, 24,3 milliards) ; Liliane Bettencourt (L’Oréal, 23,2 milliards) ; Gérard Mulliez (Auchan, 19 milliards) ; Serge Dassault (12,8 milliards) ; Vincent Bolloré (8 milliards) ; Xavier Niel (Iliad, 5,9 milliards). Les bons plans de la crise

Quand les actionnaires accaparent 60% des bénéfices des entreprises L’équivalent de 60% de leurs bénéfices : c’est ce qu’ont versé à leurs actionnaires les 47 grandes entreprises françaises cotées en bourse que nous avons étudiées. Alors même que les suppressions de postes se multiplient et que l’investissement est en berne, plusieurs grands groupes hexagonaux continuent de redistribuer une proportion considérable de leurs profits aux actionnaires – y compris lorsque ces profits sont faibles voire inexistants. Notre enquête sur ce « coût du capital » révèle également que l’Etat est un actionnaire aussi gourmand que les autres. Les actionnaires nuisent-ils à la « compétitivité » de leur entreprise ? Combien coûte la rémunération du capital pour les entreprises cotées ? Chaque année, les dividendes versés aux actionnaires s’élèvent de quelques dizaines de centimes à plusieurs euros par action.

Total (et Elf), bras armé de la Françafrique : un mort à Moscou, des millions de morts en Afrique - Solidarité Internationale PCF Total (et Elf), bras armé de la Françafrique : un mort à Moscou, des millions de morts en Afrique Article AC pour Bal tragique sur le tarmac moscovite : un mort. Nos dirigeants pleurent la perte d'un grand capitaine d'industrie. C'est pour lui que nous sommes partis nous battre, que nous avons tué, que nos soldats sont morts en Libye ou au Mali. En 2000, Elf-Aquitaine et Totalfina fusionnent pour donner naissance à un géant pétrolier : Total. Elf hier, Total aujourd'hui sont au cœur de la « Françafrique », ce vaste système de perpétuation du colonialisme sous d'autres formes, par des réseaux semi-mafieux, maintenant le continent dans la misère, la corruption, la dépendance au profit des seuls intérêts français. Une brève histoire des rapports d'Elf puis de Total avec le continent africain nous permettra de mesurer que la mort du PDG du groupe pétrolier cache celle de millions d'Africains depuis la création d'Elf dans les années 1960.

Benjamin Coriat «On vit dans une économie casino» «Cette étude est très impressionnante. Il faut surtout rapporter ces chiffres ébouriffants à l’économie réelle. Ainsi, l’Europe, qui a le taux de croissance le plus faible de la planète et un chômage record, est la région qui distribue à elle seule 40% des dividendes mondiaux à ses actionnaires ! Une progression de 18% par rapport au deuxième trimestre 2013 et de 58% par rapport à celui de 2009. L’Europe agonise économiquement, et la finance, elle, se porte à merveille. On vit plus que jamais dans une économie casino. «Les banques s’endettent auprès de la BCE à 0,25% et, grâce à leurs placements, elles engrangent des rendements fabuleux. «Hollande et Sapin se traînent aux pieds des entreprises pour qu’elles investissent. «Une solution serait de sortir les grandes entreprises du "pacte de responsabilité" : les ressources publiques seraient mieux utilisées en étant allouées à la recherche, l’éducation ou la santé. Recueilli par Christian Losson

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