Comprendre la violence sexiste à l’ère du néolibéralisme Commençons par cette scène : un homme blanc nu poursuit, dans les couloirs d’un hôtel hors-de-prix situé à Manhattan, une femme noire sous-payée, demandeuse d’asile, dans le but de la forcer à avoir une relation sexuelle avec lui. L’homme, vous l’aurez compris, est alors le directeur du Fonds Monétaire International (FMI), et l’homme politique français, Dominique Strauss-Kahn. La femme, qui a alors 33 ans, est bien Nafissatou Diallo, femme de chambre de l’hôtel où résidait Strauss-Kahn, et qui cherche alors asile aux États-Unis loin de sa Guinée natale, une ancienne colonie française. Bien que toutes les accusations de viol et d’agression qui pesaient sur cet ancien chef du FMI aient été abandonnées, il a eu à en payer ce qu’on peut considérer comme un prix fort – ceci incluant, parmi bien d’autres choses, sa démission et un dédommagement financier conséquent versé à Mme Diallo. Justice a-t-elle été alors rendue ? Cette scène devrait constituer un symbole de notre temps.
Le citoyen qui ne votait pas La démocratie moderne Nous avons tous une idée de ce qu'est la démocratie : le pouvoir du peuple. En France, le peuple, c'est facile, ce sont les 50 millions de personnes avec des droits civiques. De nombreux défauts La démocratie est certainement le pire régime à l'exception de tous les autres. • Le clivage droite / gauche : Pour ceux qui peuvent se reconnaître dans l'un de ces camps, c'est la division, la guerre contre l'autre partie de la population. Remise en cause Ce terme de démocratie est tellement omniprésent, tellement attaché à notre régime qu'on ne se pose plus trop de question à son sujet. La démocratie des athéniens Dans la grèce antique, les cités étaient indépendantes, elles avaient toutes leur propre constitution. Retour aux sources Je vais laisser la parole à Cornelius Castoriadis qui vous expliquera bien mieux que moi la démocratie des athéniens (vidéo en français) : C'est long, mais ça vaut vraiment le coup. Voter les lois La loi, c'est moi Doxa Le côté obscur du pouvoir Agir
Crise financière : un banquier repenti balance Attention, danger ! C’est l’avertissement que lance un ancien banquier, Jean-Michel Naulot, dans un essai virulent qui paraît ce jeudi : "Crise financière : pourquoi les gouvernements ne font rien" (Seuil). L’homme sait de quoi il parle. Il a derrière lui trente sept ans de carrière bancaire et dix ans de régulation financière. Les mesures des gouvernements sont insuffisantes Pour lui, le constat est clair : depuis la faillite de la Banque Lehman, il y a cinq ans, les mesures qui ont été prises par les gouvernements pour encadrer la finance sont tellement insuffisantes (voir l'interview vidéo ci-dessous) que la machine est toujours aussi incontrôlable. Crise financière : le cri d'alarme d'un ancien... par LeNouvelObservateur Deux bombes plus menaçantes encore Merci, votre inscription a bien été prise en compte. La deuxième bombe, c’est l’euro. Les gouvernements ont capitulé devant les lobbys bancaires Il n’est d’ailleurs pas le seul ancien banquier à tirer la sonnette d’alarme.
Comment le lobby financier condamne Bruxelles à l'impuissance politique Au moment où chacun put prendre conscience de l’ampleur de la crise financière et de ses conséquences tragiques pour les économies européennes, l’évidence s’imposa qu’il fallait imposer des moyens de régulation et de contrôle afin d’éviter que pareil désastre ne se reproduise. Les gouvernants se multiplièrent alors en déclarations d’intentions affirmant leur volonté de se saisir de la question, et divers plans furent envisagés. Mais, comme le constate Kenneth Haar de l’ONG Corporate Europe Observatory (CEO), « la puissance de feu du lobby financier pour résister à toute réforme a été manifeste chacune des batailles sur la régulation financière depuis la faillite de Lehman Brothers ». La société civile marginalisée C’est à l’évaluation de ces moyens que s’est attaché Corporate Europe Observatory, associé à la Chambre fédérale du travail autrichienne et à la Fédération des syndicats autrichiens (ÖGB), dans un rapport publié il y a quelques jours. Quatre lobbyistes pour un fonctionnaire
David Van Reybrouck : «Les élections n’ont jamais été conçues pour être démocratiques» «Nous méprisons les élus, nous vénérons les élections.» Ainsi parle David Van Reybrouck (1), dans un essai récemment paru, Contre les élections. Né en 1971 à Bruges, David Van Reybrouck s’évertue avec un incontestable talent à démontrer «la fatigue de la démocratie occidentale», mais il propose un remède : au lieu de rendez-vous rituels où la population est conviée à déposer un bulletin de vote en faveur de tel ou tel candidat, il défend l’instauration d’un tirage au sort de citoyens qui se verraient légitimés à changer des lois. La démocratie se porte mal. La méfiance des citoyens vis-à-vis de la politique et des grandes institutions est le signe le plus inquiétant. J’ai écrit ce livre en grande partie parce que la Belgique a connu une crise, restant sans gouvernement pendant un an et demi. La France et les Etats-Unis, qui ont connu des révolutions, ont, selon vous, toujours appliqué des démocraties dites aristocratiques, avec les élections pour viatique absolu. Dessin Yann Legendre
Dernier article de Muriel Salmona avec de nombreuses références récentes : Mémoire traumatique et conduites dissociantes" février 2012 Mémoire traumatique et conduites dissociantes Dr Muriel Salmona, in Traumas et résilience, Dunod, 2012 Où comment soigner la mémoire traumatique permet aux victimes de se reconstruire, aux auteurs de renoncer à la violence, et évite la production sans fin de nouvelles violences. Les violences sont une atteinte grave au droits humains fondamentaux des personnes et elles sont à l'origine de graves conséquences sur la santé mentale et physique. La mémoire traumatique des violences et les stratégies que développent les victimes pour l'éviter (conduites d'évitement, de contrôle et d'hypervigilance) ou l'anesthésier (conduites dissociantes) sont à l'origine des principaux symptômes psychotraumatiques. Les mécanismes psychologiques et neuro-biologiques à l'œuvre dans les troubles psychotraumatiques commencent depuis quelques années à être bien connus. La disjonction est aussi à l'origine de troubles de la mémoire sous la forme d'une mémoire traumatique. American Psychiatric Association (1980).
Un ado invente une application pour démasquer les politiques corrompus À 16 ans, Nick Rubin a créé une application permettant d'identifier quels sont les lobbies des différents parlementaires américains. Baptisée "Greenhouse", l'application gratuite disponible sur les principaux navigateurs Internet, permet de scanner les pages – la plupart du temps des articles de presse – que l'internaute visite. Les noms des membres du Congrès américain sont surlignés et en passant la souris dessus, l'utilisateur a alors accès à la liste des lobbies ayant participé à la campagne du parlementaire en question. Capture d'écran faite par Vice de l'application Greenhouse. À titre d'exemple, le site Internet explique : Si vous utilisez l'application lors de la lecture d'un vote du Congrès sur la politique énergétique, vous découvrirez peut être que le promoteur du projet de loi a reçu des centaines de milliers de dollars de l'industrie du pétrole et du gaz. Rejeter les élus motivés par l'argent Je veux un système politique qui fonctionne, comme d'autres enfants de mon âge.
«La crise est une arnaque, un récit inventé par une oligarchie mondiale» > Patrick Viveret sera présent au Forum «A bas la crise !» organisé par Libération le 19 octobre à Paris. Entrée libre, plus d’informations ici. Intellectuel historique de la deuxième gauche autogestionnaire, inlassable militant et penseur audacieux, Patrick Viveret est membre du Pacte civique et du Collectif Roosevelt. Le terme de crise est-il encore pertinent ? C’est un mot écran. Cela passe notamment par le discours sur la dette. Face à ce déjà vieux discours de la crise, des citoyens de plus en plus nombreux font preuve d’initiatives originales. A l’échelle mondiale, la créativité citoyenne est extraordinaire. Pourquoi ces initiatives demeurent-elles relativement invisibles ? La créativité est considérable mais elle est souvent invisible et peu reliée. Que pourrait faire un gouvernement pour encourager ces initiatives ? C’est la discussion que nous - le Pacte civique, le Collectif Roosevelt et d’autres - avons eue, il y a quelques semaines, avec Jean-Marc Ayrault. Sylvain Bourmeau