La vulve – porno seulement À la fin du mois d’août dernier, le journal étudiant de l’Université de Sydney s’est vu censurer et retirer des bacs pour avoir osé présenter sur leur une une mosaïque de vulves. Dix-huit vulves, appartenant toutes à des femmes de l’université, et présentées de la manière la plus neutre possible. C’était l’idée : « The vaginas on the cover are not sexual. Montrer pour dédramatiser. « We are tired of having to attach anxiety to our vaginas. Voilà qui est intéressant. Peut-être avez-vous même déjà vu le fabuleux documentaire « The perfect Vagina », réalisé en 2011 par une cinéaste britannique. Mais revenons-en à la censure de ce journal étudiant australien. Curieux. Remarquez, la vulve est omniprésente dans la culture de masse. Cette image de la vulve qu’on ressasse jusqu’à plus soif n'est qu'une construction hypersexualisée, grivoise et vantarde. Or, cette manie ne sert au fond à rien si ce n’est qu’à nier la véritable volupté du sexe féminin. Charmant.
Procréation politiquement assistée En termes biologiques, affirmer que l’agencement sexuel d’un homme et d’une femme est nécessaire pour déclencher un processus de reproduction sexuelle est aussi peu scientifique que l’ont été autrefois les affirmations selon lesquelles la reproduction ne pouvait avoir lieu qu’entre deux sujets partageant la même religion, la même couleur de peau ou le même statut social. Si nous sommes capables aujourd’hui d’identifier ces affirmations comme des prescriptions politiques liées aux idéologies religieuses, raciales ou de classe, nous devrions être capables de reconnaître l’idéologie hétérosexiste mobilisant les arguments qui font de l’union sexopolitique d’un homme et d’une femme la condition de possibilité de la reproduction. Derrière la défense de l’hétérosexualité comme seule forme de reproduction naturelle se cache la confusion fallacieuse entre reproduction sexuelle et pratique sexuelle. Mais les cellules haploïdes ne se rencontrent jamais par hasard.
Je me respecte, merci Je suis une femme et je me respecte quand je couche le premier soir, parce que je respecte plus ma liberté que l’opinion de personnes que je ne reverrai jamais (ou que je reverrai, mais dont l’avis m’indiffère). Je me suis parfaitement respectée quand j’ai couché pour la première fois : j’avais envie. Et si un père, un frère ou un ami s’était mis en-travers, je n’aurais pas appelé ça du respect. J’imagine que j’ai dû respecter mon hymen à un moment, mais au même niveau que mes ongles ou mes cheveux avant de les couper : quitte à respecter une partie de mon corps, autant choisir un organe évolutif comme le cerveau, créatif comme la main, ou puissant comme mes fantastiques biceps (erm). Je me respecte surtout quand c’est moi qui pécho, parce que je me respecte plus quand je choisis que quand je suis choisie. Je respecte la prise de risque et l’action. Je dis souvent non, parce que je respecte mon désir. Je ne veux pas qu’on me respecte en tant que femme mais en tant qu’être humain.
Même à la Fête de l’Huma, le sexisme est ordinaire | Maëlle Dubois "Hé mad’moiselle ! C’est combien ?" . Il est 18h30, le samedi 14 septembre au Parc Départemental de la Courneuve. Je suis arrivée à 13 heures pour ce deuxième jour de la Fête de l’Humanité, et j’en suis déjà à une quinzaine de remarques du genre au compteur. La journée de la robe C’est qu’il faut croire qu’il est interdit de porter une robe à la Fête de l’Huma – surtout, apparemment, si elle est accompagnée de chaussures à talons. Le sexisme ordinaire, le sexisme de rue, tout le monde y assiste chaque jour. Exemple choisi parmi tant d’autres des citations recensées sur "Paye ta Shnek" Et pourtant, tout le monde – ou presque – y est aveugle. Le principe est pourtant simple : je m’habille comme je veux m’habiller, et personne n’a le droit de m’interdire, par un ordre exprès ou par un comportement culpabilisant, une tenue particulière. La bulle féministe n’existe pas Le constat est donc simple et désolant. Un terrain expérimental pour la solidarité antisexiste " – Mais fiche moi la paix !
Quand l’obésité nous met à nu ! | La vraie vie des grosses Lorsque je rencontre Mélanie, c’est une femme en colère, une citoyenne révoltée, une grosse épuisée, une patiente à bout de force. Mélanie… Une femme normale de 200 kilos. A 47 ans, Mélanie est une femme épanouie, mariée, heureuse, mère d’une fille de 20 ans. Mélanie a toujours travaillé, même beaucoup travaillé. Le décès de quelques proches, quelques grosses déceptions et elle a sombré dans la dépression. Mélanie est forte ! Mélanie tient toujours debout, contre vents et tempêtes. Pourtant, avec les années, Mélanie a dû s’arranger avec sa réalité, avec ses difficultés, avec son poids. Avoir mal. Elle a même finit par trouver un boulot qu’elle peut faire de chez elle, ce qui lui permet de ne pas trop souffrir… Car oui, le vrai problème de Mélanie, c’est la souffrance. Une « spécialiste »… Son généraliste le savait. Elle a vu arriver les premières interventions de chirurgie : la gastroplastie, le by-pass. Pas malade ! Elle savait qu’il fallait « faire avec » ces petits bobos. L’accident.
Lettre ouverte aux mecs pour qui « je ne suis pas de celles à qui on fait la cour » La rage au bide. La bile à la gorge et cet effort monstrueux pour ne pas émettre ce son rauque, pour ne pas déverser sa haine. Ça brûle. Ça me fait mal, vous savez. C’est pile ce moment où le ras-le-bol atteint son apogée et qu’on sait que l’on va crier. Disons que dans notre charmante société patriarcale, il y a d’un côté les femmes respectables, qui font l’amour en couple monogame, exclusif et hétéro, et les autres. Les filles bien mettent un genou au sol, les mauvaises filles se cambrent Moi, je suis la putain. Encore que, malgré mon grand romantisme, j’ai pas toujours envie de me mettre en couple avec ces types. Mais voilà, il arrive que ces cons soient mes amis ou mes potes. Respectez-moi. Pourtant je ne cherche pas à prendre de la place dans votre vie, je me fais volontiers toute petite, vous savez, les gars. Vous savez quoi ? Par contre, à cause de votre lâcheté, de votre mépris, je ne sais pas si je suis intéressante. Bien sûr que parfois je suis trop collée à vous.
Le féminisme est un optimisme | Ladies & gentlemen "Madame, vous vous plaignez beaucoup, quand même ..." "Madame, vous ne craignez pas qu'à force de réclamer, de n'être jamais contente, vos discours finissent par être contre-productifs?" "Madame, quand même, reconnaissez qu'on a fait de gros progrès et que les femmes ne sont pas si mal loties que ça, sous nos latitudes..." Le verre à moitié plein Oui, c'est vrai, j'ai le droit de vote. Ma grand-mère n'a pu l'exercer qu'à 25 ans passés. Oui, j'ai le droit de travailler, d'avoir mes propres moyens de paiement et de gérer mon argent comme je l'entends sans demander l'autorisation de personne. Oui, je peux décider de faire ou pas des enfants et de vivre une vie sexuelle sans craindre une grossesse non désirée. Oui, je peux me présenter aux élections et la loi me garantit depuis quelques années une certaine forme d'égalité des chances (d'être sur une liste, sinon d'être élue). Ça, c'est pour le verre à moitié plein. Le verre à moitié vide Mais... Ca, c'est pour le verre (plus qu') à moitié vide.
Les enfants ne sont pas des distributeurs de bisous C’est la preuve, s’il en fallait une, que l’éducation est un terrain au moins aussi glissant que la liberté d’expression ou le droit au respect de la vie privée des politiques. Depuis plusieurs jours, la presse et les réseaux sociaux britanniques se déchirent autour du kiss-gate. Tout est parti d’une étude publiée au début du mois de janvier dans une parution destinée aux enseignants et réalisée par le Sex Education Forum, une association qui milite en faveur d’une meilleure éducation sexuelle des enfants et des adolescents. L’enquête, menée sur 890 adolescents britanniques, révélait qu’un ado sur trois n’avait pas reçu d’informations, par les enseignants, sur ce qu’est le consentement. «Je crois que l’enseignement du consentement se fait à l’âge zéro. Culture du consentement Et le contact physique du quotidien que Lucy Emmerson a en ligne de mire, c’est le bisou forcé au grand-père à la grand-mère, au tonton... Lucy Emmerson est d’abord accusée de verser dans le «politiquement correct».