L’objectivation sexuelle des femmes : un puissant outil du patriarcat
Partie 2 : le regard masculin ou male gaze Partie 3 : les violences sexuelles, des actes d’objectivation extrêmes et dissociant Je vais commencer une nouvelle série d’articles sur l’objectivation sexuelle des femmes, ce que c’est, comment cela se manifeste et quelles en sont les conséquences sur la vie des femmes. Dans cette introduction, je vais donner quelques concepts clés, faire un historique de cette notion, et résumer ce que l’on sait sur l’objectivation sexuelle. Dans les articles suivant, je vais détailler certains aspects particuliers de cette objectivation. Définition et histoire d’un concept développé en philosophie La notion d’objectivation sexuelle est une notion centrale du féminisme contemporain. Emmanuel Kant Le premier à avoir introduit cette notion est le philosophe Emmanuel Kant3,4. Le concept d’objectivation sexuelle a ensuite été repris par les féministes anti-pornographie Catharine MacKinnon et Andrea Dworkin3. Andrea Dworkin Catharine Mackinnon Martha Nussbaum Conclusion
Les attributs du pouvoir et leur confiscation aux femmes. L’expression de la colère
Partie 3 : l’expression de la colère Partie 1 : l’occupation de l’espace Partie 2 : le temps de parole et le choix des sujets de conversation Vajrapani, un bodhisattva Nous avons vu que prendre de la place dans l’espace, et contrôler la conversation, étaient deux façons d’affirmer son statut social. Or, ces comportements sont considérés comme inappropriés pour les femmes. Colère et pouvoir La colère est une émotion, fortement inconfortable, qui répond à la perception d’une offense ou d’une négligence1. Afficher sa colère semblerait être lié à la notion de pouvoir. Ceux qui expriment de la colère sont perçues comme des dominants Par ailleurs, Larissa Tiedens a également mené une série d’expérimentations à ce sujet3. D’autres expériences, basées sur des photographies de visages, ont confirmé que les personnes qui expriment de la colère sont perçues comme plus dominantes que celles qui expriment de la tristesse ou de la peur4,5. Expression de la colère : une question de sexe ou de genre ? 1. 2.
Art LIVRE De Mâle en père - Frank Cézilly - A LA RECHERCHE DE L'INSTINCT PATERNEL
Tout père est un mâle mais tout mâle n’est pas forcément un père ! Certes, dans la nature, les femelles sont en moyenne plus impliquées que les mâles dans les soins parentaux, mais cette règle souffre de très nombreuses exceptions. Comment expliquer ce phénomène ? Cette histoire naturelle du comportement paternel s’appuie sur de très nombreux exemples de pères, des plus édifiants aux plus insolites, allant des invertébrés jusqu’à l’homme.
Les attributs du pouvoir et leur confiscation aux femmes. Le genre et l’espace.
Partie 1 : l’occupation de l’espace Partie 2 : le temps de parole et le choix des sujets de conversation Partie 3 : l’expression de la colère Dans cette nouvelle série d’articles, nous nous intéresserons à différents comportements qui sont typiques des dominants (occuper beaucoup d’espace, avoir beaucoup de temps de parole et parler fort, exprimer certaines émotions comme la colère…). Brigitte Laloupe aborde ce thème dans son livre « Pourquoi les femmes gagnent-elles moins que les hommes ». Occuper beaucoup d’espace : un attribut du dominant Les dominants ont droit à plus d’espace1. Plus précisément, l’espace personnel des dominants est plus grand2. En corrélation avec un plus grand espace personnel, les dominants ont tendance à occuper plus d’espace avec leur corps. L’utilisation de l’espace est donc un très bon indicateur de statut social. Les espaces privés des hommes La plus faible utilisation de l’espace par les femmes est visible dans bien d’autres domaines. public. En conclusion 1. 2.
A propos de La matrice de la race d’Elsa Dorlin
Recensé : Elsa Dorlin, La matrice de la race. Généalogie sexuelle et coloniale de la nation française, Paris, Editions La Découverte / Genre & sexualité, 2006. En mars 2005, Elsa Dorlin publiait le manifeste « Pas en notre nom ! Un an plus tard, elle a répondu elle-même à cet appel en publiant La matrice de la race. Les recherches de Dorlin se situent au croisement de la philosophie, de l’histoire de la médecine et de l’histoire de la science, ainsi que des études postcoloniales et des études sur le genre (gender studies). De l’aveu même de l’auteur, c’est le Black Feminism américain (représenté par des auteurs comme Angela Davis, Hilary Beckles et Hazel Carby) qui l’aurait conduite à formuler sa thèse. « Tout mon travail consiste à faire la généalogie des acceptions modernes du ‘sexe’ – de la différence sexuelle – et de la ‘race’, en mettant en évidence leur rapport génétique, c’est-à-dire leur engendrement réciproque. L’esclavage, un régime de santé ?
Le "male gaze" (regard masculin)
Après l’article de Thomas la semaine dernière sur le « slut-shaming », on continue avec les concepts féministes difficilement traduisibles. To gaze signifie en effet « regarder fixement », « contempler »; on peut le traduire par « regard masculin », que j’emploierai alternativement avec l’expression anglaise. Issu de la critique cinématographique, ce concept est devenu central dans le vocabulaire du féminisme anglophone. Le « male gaze » peut en effet être étudié au cinéma, mais aussi dans d’autres domaines de la culture visuelle (BD, publicité, jeux vidéo…). Selon moi, on peut aussi l’étendre à l’expérience quotidienne, celle d’un regard omniprésent, un regard qui est aussi jugement et auquel on ne peut pas échapper. Origines du concept: Laura Mulvey, « Visual pleasure and Narrative cinema » En 1975, la critique de cinéma Laura Mulvey forge et définit le concept dans un article intitulé « Plaisir visuel et cinéma narratif ». Cela n’est évidemment pas valable que pour le cinéma. Publicité
Double standard
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Le double standard est une notion qui permet d'expliquer les différences d'appréciation des conduites en fonction de l'appartenance de leur auteur à une catégorie. Elle est couramment employée dans les études de genre ainsi qu'à propos du racisme, mais constitue un outil d'analyse applicable à une grande variété de situations. Historique[modifier | modifier le code] L'emploi est attesté en anglais depuis les années 1950[1] et son opposé single standard depuis 1880 environ[2]. On peut cependant noter que, dès 1792, la femme de lettres anglaise Mary Wollstonecraft se réclamait d'un « standard moral unique et éternel » (one eternal standard) applicable aux hommes comme aux femmes, dans son livre fondateur, Défense des droits de la femme[N 1],[3]. « La Femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune. » — Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (art. Discrimination
Le poids de la jupe pour les petites filles
C'est dans le très dense rapport de l'IGAS, rédigé par Brigitte Grésy et Philippe Georges, sur l'égalité entre les filles et les garçons dans les modes d'accueil de la petite enfance que j'ai trouvé cette réflexion. Il s'agit, page 47 et suivantes, d'analyser l'impact des vêtements. On sait, et des études sociologiques, l'ont vérifié que l'accent est mis sur l'esthétique pour les filles, sur l'autonomie et l'agilité pour les garçons. Les filles sont encouragées à être jolies et à plaire, les garçons à être à l'aise. En conséquence leurs habits ne leur permettent pas la même autonomie - ni pour s'habiller : les vêtements de garçons ont des systèmes d'attaches plus faciles et plus accessibles alors que ceux des filles nécessitent plus souvent de l'aide, lorsque par exemple les vêtements se ferment dans le dos ou à l'aide de nœuds difficiles à faire à cet âge. La photo vient de ce Pinterest
Genre ! | JE M'INTERROGE, TU T'INTERROGES, INTERROGEZ-VOUS