Flambée de faits divers dans les JT depuis dix ans Quoi qu’il en soit ce résultat chiffré correspond à ce que tout spectateur plus ou moins régulier du JT pouvait mesurer spontanément, et n’en demeure pas moins spectaculaire. D’ailleurs, la plupart des médias ne s’y sont pas trompés, relayant abondamment l’information comme… un fait divers (ainsi que nous l’avions relevé ici même pour les exemples les plus probants) ! Aucune tentative notable d’explication, aucune réflexion sur le sens à donner à cette évolution, aucun débat sur son bien fondé. Un silence d’autant plus surprenant que les journalistes, si prompts à revendiquer une mission démocratique, ne se privent jamais de passer au crible les pratiques des autres professions. Pourtant, il va sans dire que cette inflexion (dérive ?) Concurrence et diversion Ce quasi doublement depuis dix ans du nombre de faits divers traités dans les JT est un révélateur de la féroce concurrence que se livrent les chaînes pour l’audimat. Concurrence pour l’audience, donc. Les faits divers autrement ?
Comment la société produit des métiers «inutiles» Selon David Graeber, anthropologue américain, l'économie contemporaine créerait une multitude de métiers «inutiles» notamment dans le secteur des services (consulting, management, RH, communication...) Il estime aussi que ces travailleurs en seraient conscients. Notre métier sert-il réellement à quelque chose? L'anthropologue cite l'économiste anglais John Maynard Keynes , qui avait prédit dans une fiction - dès 1930 - que l'on pourrait se contenter de travailler 15 heures par semaine un siècle plus tard et que l'on s'ennuierait tellement que le principal problème collectif serait de répartir le travail. David Graeber, qui se définit comme anarchiste, critique en fait le principe même de la division du travail. David Graeber estime également que les personnes concernées sont conscientes de l'inutilité de leurs tâches.
Sympathy for the Luddites Those weren’t foolish questions. Mechanization eventually — that is, after a couple of generations — led to a broad rise in British living standards. But it’s far from clear whether typical workers reaped any benefits during the early stages of the Industrial Revolution; many workers were clearly hurt. And often the workers hurt most were those who had, with effort, acquired valuable skills — only to find those skills suddenly devalued. So are we living in another such era? Until recently, the conventional wisdom about the effects of technology on workers was, in a way, comforting. Now, there were always problems with this story. Today, however, a much darker picture of the effects of technology on labor is emerging. I’ve noted before that the nature of rising inequality in America changed around 2000. And some of those turns may well be sudden. So should workers simply be prepared to acquire new skills? So what is the answer?
Economie: le chagrin des classes moyennes 10 Flares Twitter 4 Facebook 6 Filament.io 10 Flares × L’INSEE publie ses statistiques sur les niveaux de vie en 2011. Une mise à jour passionnante sur le chagrin des classes moyennes, qui mériterait d’être profondément réinventée. Comme chaque année, l’INSEE publie ses observations sur le niveau de vie des Français. L’INSEE, ce monde opaque On me permettra de commencer ce billet par « un coup de gueule » d’exaspération face à l’inertie que l’INSEE oppose aux principes démocratiques. Ainsi, ne sont publiés que des tableaux Excell parcellaires, là où l’on A DROIT à une mise à disposition complète de la base (je renvoie à mes billets sur ce point – voir en fin d’article). Ainsi, des données entières sont escamotées par l’INSEE et inaccessibles. En tout cas, cette opacité de l’INSEE qui a décidé unilatéralement et sans contrôle démocratique l’usage qu’elle ferait de données publiques est insupportable. Le chagrin des classes moyennes L’agaçante idéologie bobo de l’INSEE Rating: +2 (from 2 votes)
Le Copyleft ou le retournement du Copyright Walt Disney se félicite aujourd’hui de l’extension de la protection que le copyright (ou droit d’auteur) offre à l’innocente Blanche-Neige contre les méchants pirates et « plagieurs ». Mais si ce copyright avait existé il y a quelques siècles c’est Disney lui-même qui aurait été condamné pour plagiat. Face à cette absurdité une initiative séduisante est née : le copyleft. Cette invention juridique utilise l’arme du copyright et, la retournant, en fait un outil de partage culturel. L’usage du mot « piratage » a explosé ces dernières années suite à sa promotion par les défenseurs de la propriété intellectuelle – alors qu’il ne correspond à rien en droit français. Le droit d’auteur (équivalent du copyright anglosaxon – et l’une des branches principales du droit de la « propriété intellectuelle ») est une invention juridique moderne qui octroie sur l’œuvre un droit moral et un monopole d’exploitation économique pour une certaine durée. Le retournement hacker [4] GNU General Public License.
Bienvenue en République des minorités Il y a un paradoxe étonnant dans ces débats sur le « mariage pour tous ». Alors que l’on s’écharpe joyeusement, que l’on crie au coup d’État d’un côté, et à la « radicalisation » de l’autre, une constante demeure dans les deux camps : faire sa profession de foi en la République. Barjot, comme Désir, ne cessent de l’invoquer à tout-va, tout en tentant de faire passer l’adversaire pour « antirépublicain ». La question ne porte donc plus sur le fait de savoir ce qui est vrai ou faux, mais sur ce qui est républicain ou ne l’est pas, comme si c’était là l’objet du débat ! En attendant, le fond, lui, reste d’une rare pauvreté. Dialogue de sourds, intransigeance, mépris… S’il n’y avait pas un tel enjeu derrière, on se croirait dans un mauvais vaudeville ! La Révolution de 1789 a mis à terre la notion de pouvoir de « droit divin », mais ses continuateurs veulent aller plus loin, en enterrant aussi le « droit », et « le divin ».
Si j’étais né à Gaza… Je suis juif. Si j’étais né à Gaza, je ferais peut-être partie du Hamas. Je défends l’existence d’Israël contre ceux qui rêvent de le voir disparaître : le gouvernement iranien, les mouvements islamistes, les antisémites européens, de gauche comme de droite, qui se servent d’Israël pour manipuler les jeunes issus de l’immigration en Europe. Comme si leur absence de perspectives avait à voir avec Israël ou les Palestiniens. J’aurais d’autant plus de mal à faire la distinction entre le peuple israélien, d’une part, et son gouvernement et son armée, d’autre part, que l’Etat d’Israël ne fait pas la distinction entre le Hamas et le peuple palestinien, en bombardant l’un et l’autre. Moi, palestinien, je n’aurais connu que le visage militaire d’un Israël construit dans un état de siège permanent, et dont la population s’est fabriqué un pragmatisme de survivant, aujourd’hui changé en virilisme froid. Michaël SMADJA Philosophe, auteur et comédien
La grande pauvreté recule nettement dans le monde L’accélération de la mondialisation va de pair avec une baisse marquée de la pauvreté, comme le montrent les dernières statistiques rendues publiques par la Banque Mondiale la semaine dernière. Par Alexis Vintray. Une nouvelle étude de la banque mondiale a révélé une baisse marquée de la pauvreté dans le monde entier. Sur la période 2005-2008, ce sont toutes les régions du monde en développement qui ont vu la pauvreté reculer. Une première depuis le début des mesures de la Banque mondiale. Le Development Research Group de la Banque mondiale a annoncé le 29 février les résultats préliminaires de ses études sur cette période. Les progrès ont été plus marqués dans certaines zones géographiques : en Asie de l’Est, le taux est ainsi passé de 77% en 1981 à 14% en 2008. Les seuils sont évidemment calculés en parité de pouvoir d’achat.
La double peine des classes populaires Pourquoi les classes populaires se détournent-elles un peu partout des partis de gouvernement, et singulièrement des partis de centre gauche qui prétendent les défendre ? Tout simplement parce que ces derniers ne les défendent plus depuis longtemps. Au cours des dernières décennies, les classes populaires ont subi l’équivalent d’une double peine, d’abord économique puis politique. En partie du fait d’une concurrence intensifiée entre pays, les gouvernements nationaux se sont concentrés de plus en plus sur les contribuables les plus mobiles (salariés hautement qualifiés et mondialisés, détenteurs de capitaux) au détriment des groupes perçus comme captifs (classes populaires et moyennes). La dérégulation financière et la libéralisation des flux de capitaux, sans aucune contrepartie, ont accentué ces évolutions. D’abord, reconnaître que sans une refondation sociale et démocratique radicale, la construction européenne va devenir de plus en plus indéfendable aux yeux des classes populaires.
La mondialisation «ultra heureuse» selon Jean-Claude Trichet L’ancien président de la BCE n’a pas changé: aujourd’hui président du centre européen de réflexion Bruegel, du club des Trente à Washington et administrateur d’EADS, il a gardé intact son goût pour la pédagogie, à grand renfort de graphiques, comme il le faisait quand il était gouverneur de la Banque de France. Renouvelant cet exercice dans lequel il excelle, ce 9 octobre, devant l’Association des journalistes économiques et financiers, il a décrit de façon très minutieuse ce qu’il appelle «la grande crise des pays avancés», depuis les premiers craquements dans le système financier à l’été 2007 jusqu’à aujourd’hui. publicité La grande déprime des pays «avancés» Pourtant, un fait paraît étrange: pourquoi tous ces pays sont-ils ainsi en crise? Pour Jean-Claude Trichet, à qui la question est posée, cela ne fait pas de doute: la mondialisation est «super heureuse». Un simple problème d’adaptation? Un débat qui va au-delà de l’économie Gérard Horny
Comment la France évolue sur la gestation pour autrui Des déclarations de la garde des sceaux, Christiane Taubira, et une décision de justice relancent la polémique autour de la gestation pour autrui. Pourtant, rien n’est ici très nouveau. Explications. Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par Samuel Laurent Revoilà la GPA. Mardi 19 mai, le procureur général de la Cour de cassation a annoncé qu’il recommanderait, dans le cadre de deux pourvois contre une décision de la cour d’appel de Rennes, l’inscription à l’état civil d’enfants nés d’un père français et d’une mère porteuse à l’étranger. Il n’en fallait pas plus pour réveiller les ex-« Manif pour tous » et leurs soutiens, notamment parlementaires, qui agitent le spectre d’une légalisation rampante de la pratique. 1. Comme l’a rappelé la ministre, la gestation pour autrui, qu’elle soit rémunérée ou non, est et demeure interdite en France. 2. 3. On estime qu’environ 2 000 enfants issus de GPA à l’étranger vivraient en France, en général avec une nationalité étrangère. 4. Allant plus loin, M.
La France s'installe dans la croissance faible Les prévisions de croissance pour les années à venir sont de sortie. FMI, Banque de France, gouvernement, chacun fait état de ses chiffres. Le problème est que les prévisions ont une fâcheuse tendance à être revues à la baisse depuis quelques années et surtout que la France a besoin d’environ 1.5% de croissance pour créer de l’emploi. En dehors du gouvernement, personne ne prévoit de tels chiffres avant 2015 voire 2016. Cette croissance molle, que beaucoup d’acteurs imaginent être une fatalité pour “un pays aussi irresponsable” que le nôtre, n’est pourtant qu’un choix. L’économiste Steve Waldman résume ainsi cette stratégie politique : "Ce qui est immoral c’est de cacher ce qui peut être démontré comme étant le plus grand programme d’assurance sociale derrière la phrase technocratique de 'stabilité des prix'. Les premiers profitent d’une protection contre la hausse des prix grâce à la contrainte exercée par l’autorité monétaire sur la demande intérieure.