"Faire de l'IVG un acte médical comme un autre"
Discours culpabilisant, restructurations de services, manque d'intérêt du corps médical : le droit à l'avortement est malmené. Le Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) remet un rapport (PDF), jeudi 7 novembre, au gouvernement, pour améliorer la prise en charge des interruptions volontaires de grossesse (IVG). Après un premier volet, remis mi-septembre, portant sur l'accès à une information neutre et objective sur l'IVG, le Haut conseil propose cette fois des pistes pour préciser la loi et réorganiser les soins. Lire le reportage : La Seine-et-Marne, un département qui illustre les difficultés d'accès à l'IVG Le droit pour les femmes à disposer de leur corps, et donc, si elles le jugent nécessaire, à avorter, est-il menacé aujourd'hui ? Françoise Laurant : On n'imagine pas que le droit à l'avortement, inscrit dans la loi depuis 1975, soit remis en question. Historiquement, l'IVG a toujours été perçu comme une concession et non comme un droit à part entière.
IVG : un site contre la désinformation
Le gouvernement vient de lancer un site Internet d'information sur l'avortement. Objectif : lutter contre une désinformation cachée sous couverts de faux "sites de prévention". Il est disponible à l'adresse ivg.gouv.fr. C'est France Inter qui avait révélé l'information : le gouvernement a décidé de lutter contre les informations "mensongères ou orientées" sur l'IVG, en utilisant les mêmes armes. D'où le lancement officiel demain, pour la journée mondiale de mobilisation pour le droit à un avortement légal et sûr, du site IVG.gouv.fr (déjà disponible dès aujourd'hui). Les ministères de la Santé et des Droits de la femme expliquent l'origine de ce site dans un communiqué. La prolifération d'informations souvent trompeuses et culpabilisantes pour les femmes, y compris sur des sites très bien référencés sur la question de l'IVG, est de nature à porter atteinte à la liberté de choix des femmes. À écouter > Les précisions de Laetitia Saavedra 1 min Lutter contre les "faux sites"
La bataille pour l'information sur l'IVG se livre sur Internet
Condamné à 10 000 euros d'amende, lundi 16 septembre, pour "délit d'entrave à l'interruption volontaire de grossesse [IVG]", Xavier Dor représente une forme de militantisme anti-avortement à bout de souffle, essentiellement soutenu par quelques milieux catholiques intégristes. Les références de Xavier Dor, sa condamnation d'une "République luciférienne", ses "rondes" menées devant des hôpitaux pratiquant des IVG, semblent aujourd'hui dépassées. Les menaces les plus sérieuses pesant sur le droit à l'avortement viennent surtout d'associations qui mènent une stratégie plus insidieuse sur Internet. Sans se déclarer ouvertement opposés à l'avortement, des sites Web présentant toutes les caractéristiques de pages d'information institutionnelles, mis en place par des associations comme SOS détresse ou Alliance Vita, proposent une information biaisée sur l'avortement. Lire notre décryptage sur la stratégie de désinformation des anti-IVG sur le Web Mathilde Gérard
Le gouvernement va agir contre les sites anti-IVG
Face à la prolifération des sites anti-IVG sur internet, Najat Vallaud Belkacem, la ministre des Droits des femmes, présentera lundi 16 septembre au Sénat plusieurs mesures dans le cadre de son projet de loi Egalité Hommes-Femmes. D'apparence neutre et officielle, ces sites militants relayent de fausses informations sur l'IVG et sont mieux référencés que les sites comme ceux du Planning Familial. Pour les contrer, la ministre des Droits des femmes va créer fin septembre, le premier site officiel d'information sur l'IVG avec des informations de base: où, quand et comment avorter, en rappelant que l'IVG est un droit. Deuxième mesure : pour que les sites d'associations officielles sur l'IVG aient une meilleure visibilité sur internet, le ministère a incité Google à mieux référencer certaines associations comme le Planning familial. Un programme appelé "Google Grants" représentant 10.000 euros d'achat de publicité sera mis en place. 6 min Témoignage IVG Juliette 3 min Pour aller plus loin
IVG : la suppression du délai de réflexion débattue à l'Assemblée
Sept jours. C’est le temps qui s’écoule actuellement entre les deux consultations médicales obligatoires avant une interruption volontaire de grossesse (IVG). Ce délai de réflexion peut toutefois être réduit à quarante-huit heures, en cas d’urgence (principalement, lorsque le délai légal des douze semaines approche). Un amendement de la loi santé prévoit de supprimer ce délai. La mesure, adoptée en commission des Affaires sociales le 19 mars dernier, doit être débattue dans les prochaines heures dans l’hémicycle. Porté par la délégation aux droits des femmes, l’amendement reprend une proposition émise en novembre 2013 dans un état des lieux sur l’accès à l’IVG en France. Plusieurs collectifs et associations ont d’ores et déjà salué la mesure. «Onze jours pour signer un crédit» Les détracteurs de cette réforme se sont, pour certains, lancés dans de douteux parallèles pour faire entendre leur voix. Quand on achète un micro-ondes sur internet on a 7 jours pour se rétracter. Virginie Ballet
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