Chroniques en innovation et en formation » Blog Archive » Evaluer pour les apprentissages, ça marche: mode d’emploi (vidéo) texte de la vidéo L’évaluation reste un problème à l’Ecole en France. Dans un collège de 600 élèves, un principal a dénombré les actes d’évaluation délivrés dans une année scolaire : 90 000 notes. « Ils essayaient de «donner de la valeur» à ce qu’ils mesuraient au lieu de mesurer ce à quoi ils donnaient de la valeur. » Hargreaves et Shirley, 2009 Certains en réaction s’engagent dans des « classes sans notes », mais quelle est la question ? L’évaluation scolaire est l’activité la plus routinière, terriblement quotidienne, et celle dont on ne parle jamais (assez), sauf pour s’en plaindre. On passe plus de temps à évaluer qu’à apprendre. La pression notatoire en mettant l’accent sur la comparaison entre élèves, influe directement sur le climat de classe ; elle peut altérer l’estime de soi et la confiance des jeunes dans une école supposée quand même bienveillante. L’évaluation est au cœur du « réacteur scolaire » : elle énergise comme elle brûle. Professionaliser l’évaluation, oui mais comment ?
Les notes sont-elles justes ? Entretien avec Pierre Merle Par François Jarraud Les notes sont-elles justes ? Certes, s'il est bien une activité que les profs font sérieusement, c'est la notation. Ils en connaissent les conséquences dans un système qui se focalise sur les moyennes. Pourtant quand on compare sa notation à celle de ses collègues, souvent on est très surpris. Pour vous, Pierre Merle, la note est une activité sociale comme les autres et l'enseignant note un élève bien réel dans une situation précise. Dans mon ouvrage (Les notes. Les résultats des recherches des psychologues et des sociologues convergent totalement (ce qui n'est pas si fréquent). Peut-on dire de ces influences qu'elles sont conscientes ou inconscientes ? L'écrasante majorité des professeurs étant attentive à la question de l'équité et de la justice scolaire, l'influence des caractéristiques socio-scolaires des élèves sur la notation est inconsciente. Quelle est la part de « l'erreur » du professeur ? Plusieurs études sont parvenues à ce résultat. Pierre Merle
Éducation. Faut-il supprimer les notes à l'école? Entretien avec Pierre Merle professeur de sociologie à l'Ecole supérieure du professorat et de l'éducation nationale de Bretagne. Pourquoi êtes-vous favorable à une évaluation des élèves qui ne repose pas que sur les notes ? L'évaluation par les notes se fait au détriment d'une évaluation qui précise clairement à l'élève les compétences acquises et non acquises. Quand un élève a un 5 sur 20, il ne sait pas forcément pourquoi. Dans cette évaluation, un professeur d'anglais indiquerait à l'élève ce qu'il maîtrise et ce qu'il doit revoir... Une évaluation utile n'a pas pour objet de classer les élèves en donnant un niveau (bien, insuffisant, faible) mais de préciser à l'élève ce qui convient ou pas : insuffisance en vocabulaire, dans la maîtrise des verbes irréguliers, etc. Pourquoi a-t-on absolument besoin de noter ? La tradition ! Pour les parents, la note est plus lisible... La note a un effet bénéfique, stimulant, si elle est bonne ; négatif et décourageant si elle est mauvaise. Oui.
Pour en finir (ou presque) avec les notes - Évaluer par les compétences Devant les inconvénients maintes fois montrés des évaluations par la note, certains pays comme la Belgique tentent de passer à l’évaluation par les compétences.En France, à côté des livrets de maternelle et des évaluations nationales en CE2, 6e, 5e et seconde, des professeurs tentent de sortir un peu de notre système traditionnel dans une perspective d’évaluation formative. Un témoignage concret au collège en français, en sixième et cinquième. « - M’dame, c’est noté ? - Non, ce n’est pas noté, c’est évalué ! » Beaucoup d’élèves et leurs parents se comportent en consommateurs attendant une note comme on attend une rétribution : « tout travail mérite salaire »... L’institution néanmoins s’inquiète de la violence scolaire, nous apprend, à nous enseignants, qu’il faut combattre l’échec scolaire (comme on réduirait la « fracture sociale » ?) De quelques conséquences de l’abus des notes L’utilisation des notes chiffrées engendre des effets négatifs non négligeables. Une évaluation différenciée
Égalité des chances par l’école : le jeune prof qui défiait Bourdieu Jérémie Fontanieu a 25 ans, il est professeur agrégé de sciences économiques et sociales au lycée Delacroix de Drancy, et il est en train d’emmener sa classe de Terminale vers un objectif de 100% de réussite au baccalauréat. Où est l’exploit ? Dans l’historique des statistiques de ce lycée : à Drancy, dans le « 9-3 » comme il le dit lui-même, le taux de réussite au bac ES est de 70%, contre 91,5 % pour la moyenne nationale en 2013. Un tiers des élèves redouble ou quitte le lycée sans le bac, et nombreux sont ceux qui l’obtiennent de justesse, pour aller ensuite échouer en fac, le seul débouché possible pour ceux dont les dossiers médiocres ne permettent pas d’alternative. Drancy, c’est « une banlieue difficile », cet univers qui nourrit les fantasmes médiatiques, à grands renforts de territoires abandonnées, et de « zones de non droit ». Dans Les enseignants victimes de l’abandon des banlieues, Sophie Audoubert en parlait de cette façon : « Dès le début, je me suis planté ! Pur pragmatisme
Evaluer les compétences (2) : pour éviter les réussites et les échecs abusifs Dans un premier article sur l’évaluation des compétences, nous présentions de manière synthétique des propositions de la recherche qui permettent de répondre à la question : comment évaluer les élèves dans la classe ? Un des enjeux cerné est d’aborder avec les élèves des situations complexes, qui évitent la parcellisation, notamment celle des procédures. Apprendre ne nécessite pas forcément de partir du simple au complexe. Mais comment éviter l’empilement et de se noyer dans les items à valider ? Là encore la recherche nous permet d’éclairer cette question. Pour Roegiers, la notion de critère est ici essentielle. « Un critère minimal est un critère qui fait partie intégrante de la compétence, un critère requis pour déclarer l’élève compétent. En se basant sur les travaux de De Ketele (1996), il propose deux règles qui servent à dire si une compétence est maîtrisée. La règle des 2/3 : pour déclarer un élève compétent, chaque critère minimal doit être respecté. Prochain article : Like this:
PANOTE Pour l'abolition de la note scolaire Evaluer les compétences, un défi Le Conseil Supérieur des Programmes planche actuellement sur la redéfinition du socle commun et des programmes. Il est important d’examiner dès ce stade un levier important du changement pédagogique : l’évaluation des compétences. En effet, reporter cette question à un deuxième temps, c’est prendre le risque de retomber dans les errements du LPC. Mais comment évaluer les compétences des élèves ? La recherche peut nous y aider. Qu’est-ce qu’être compétent ? « Parmi les multiples définitions possibles, on s’accorde souvent sur l’idée que l’élève compétent est celui qui est capable de résoudre des tâches complexes et inédites qui demandent le choix et la combinaison de procédures apprises » Or, la plupart des enseignants estiment logiquement que l’évaluation doit porter sur ce qui a été enseigné. Reste à savoir comment certifier qu’une compétence est maîtrisée et comment organiser les évaluations. Des procédures pour évaluer les compétences ? • L’habileté (quoi faire ?) 1. 2. 3. à consulter :
Puisqu’on vous dit que la note, ce n’est pas le problème ! L’apparition du socle commun de connaissances et de compétences a introduit, avec le livret personnel de compétences, une « nouvelle » façon d’évaluer au collège, qui, si elle a pu jeter le trouble, a alimenté le débat sur l’évaluation des élèves. La refondation de l’école s’est donnée pour objectif de renouveler le socle commun et d’aller vers une évaluation positive des élèves. Le Conseil Supérieur des programmes travaille à cette rénovation, où la question de l’évaluation est capitale. Noyer le poisson Les opposants à l’évaluation des compétences, comme les syndicats du SNALC et du SNES, présentent constamment des arguments qui jouent du même registre : Des notes dont on fait… des moyennes Mais bizarrement sur ce point, les partisans de la note négligent systématiquement la question des moyennes trimestrielles. La consultation de l’ensemble des bulletins trimestriels (traditionnels) d’une classe sur une année est à ce titre éloquente. Pourquoi revoir l’évaluation des élèves ? Like this:
L’évaluation est une vraie patate chaude ! En ces temps de conférence nationale sur l’évaluation, voici une vidéo extrêmement intéressante de Marc-André Lalande, un collègue québecquois, qui traite avec humour la question de l’évaluation tout en soulevant nombre de points essentiels. Petit verbatim des principaux éléments abordés dans la vidéo : L’évaluation est un outil, pas une fin en soi, il est temps de rafraîchir nos pratiques en évaluation, notamment (mais pas seulement) à cause du numérique. Définition : L’évaluation est une démarche qui consiste à offrir une rétroaction suite à l’analyse d’un processus, d’une réalisation ou d’une combinaison des deux. la rétroaction peut varier en quantité, de maigre à exhaustivel’étendue de l’analyse se situe entre le superficiel et l’approfondile processus comme la réalisation peut aller du simple déclaratif procédural au plus complexe “Les examens normalisés sont de bien mauvaises mesures de tout ce qui compte intellectuellement parlant.” parce que c’est facile à administrer ? J'aime :