Non, tu ne fais pas ta grosse. | L'Écho des Sorcières
Fin de soirée avec des copines. Ce soir c’était repas crêpes à la maison. On a bien mangé, bien bu, bien rigolé. Enfin… Moi c’est l’idée que j’ai en tête. Une de mes amies préfère résumer par « on a fait nos grosses ». Ah bon ? Pourquoi ? Qu’est-ce que ça veut dire « faire son/sa gros.se ? Peut-être avez-vous déjà utilisé cette expression, peut-être l’utilisez vous régulièrement. Alors, pourquoi est-ce problématique ? Parce que ça induit, encore et toujours, que si on est gros.se c’est qu’on a trop mangé ou mal mangé. Du coup, on reste basé.e sur l’idée qu’au fond nous sommes responsables de notre poids, de notre apparence et que nous ne pouvons nous en prendre qu’à nous-mêmes. C’est aussi complètement faux, parce qu’en réalité une grande partie des personnes en surpoids ont, au contraire, de très bonnes connaissances en ce qui concerne la nutrition (pression de la société oblige). C’est problématique parce que ça équivaut à mettre une barrière entre « moi mince » et « toi gros ».
Hyperphagie : la grande oubliée des TCA, et la porte ouverte à la grossophobie galopante | Coups de Gueule de Lau
Si vous n’avez pas eu de troubles du comportement alimentaire, et que vous ne vous êtes pas un minimum informé.es sur le sujet, il y a fort à parier que la lecture de mon titre vous fasse dire un truc genre « hyperpha… quoi ? » Pas de panique, je vais vous expliquer ce que c’est que ce truc là. Mais d’abord… Quand on dit « trouble du comportement alimentaire », la plupart des gens pensent illico « anorexie ». Dans les représentations des gens – de la plupart des gens en tous cas – une personne qui souffre de troubles du comportement alimentaires : est très maigre; ne mange pas ou très peu; éventuellement se fait vomir. L’hyperphagie (ou hyperphagie boulimique), très peu de gens en parlent. Pourtant, l’hyperphagie, c’est une vieille pote à moi, on se connait bien elle et moi, on a cohabité pendant une bonne 15aine d’années, pour le meilleur et pour le pire. L’hyperphagie, c’est cette chose qui me vaut d’être aujourd’hui « obèse morbide » (dixit les médecins. Est-ce que ça m’a aidé ?
Oui mais les facteurs de risque (ou comment le Fat Acceptance a sauvé ma vie) — dix octobre
Ce matin, j'ai ouvert mon téléphone pour trouver un message d'une nouvelle abonnée qui me disait que bien qu'elle appréciait le message de 10/10, elle trouvait que je minimisais les facteurs de risque associés au poids. Elle était assez polie, au début, mais ça a évidemment dégénéré. Inutile de vous dire, ceci étant dit, que ce genre de commentaire surgit partout, tout le temps, dès que quelqu'un ose exister en étant gros sans activement s'excuser, se rabaisser, se justifier et promettre qu'il va se faire toutes les violences pour rapetisser chaque instant avant de peut-être se donner la permission d'être heureux quand, et seulement quand, il rentrera dans la petite boîte prévue à cet effet. (Je vais passer là-dessus très rapidement, parce que si vous me lisez vous savez déjà tout ça, mais les risques associés au poids plus élevé ne découlent pas simplement du poids en soi, mais bien d'un ensemble de facteurs négligés par la médecine jusqu'à tout récemment. Ça n'a aucun sens.
«Hunger» de Roxane Gay: l'obésité est bien plus qu'une histoire de poids et de nourriture
Temps de lecture: 3 min Pour celles et ceux dont l’indice de masse corporelle est à peu près dans la moyenne, le corps des obèses peut avoir quelque chose d’énigmatique. Pourquoi certains individus n’arrivent pas à arrêter de manger, quand d’autres le peuvent? Qu’est-ce qui pousse les personnes déjà en surpoids à manger encore plus, alors que cela a des effets concrets sur leur santé, et bien plus encore? Sans penser, sans réfléchir une seconde, des têtes étourdies se disent qu’il s’agit d’un problème de volonté. Mais alors, comment et pourquoi devient-on gros ou grosse, voire très très grosse? Forteresse défensive L’écrivaine américaine a fait jusqu’à 261 kilos pour 1,91 m. Roxane Gay a grossi «délibérément», dit-elle, parce qu’un garçon qu’elle aimait et ses copains du même âge l’ont détruite, alors qu'elle n'avait que 12 ans. Hunger, c’est l’histoire d’une faim qui guérit et qui tue à la fois. Roxane Gay n’arrive pas à parler à ses proches de ce qu’elle a subi, alors elle mange.