Racisme au pays des droits de l’homme Tout en un sens est déjà dit – j’y reviendrai – dans cette singulière formule, « le moins raciste des pays possibles », qui concentre en elle toute la spécificité du racisme français contemporain, tout ce qu’il a d’à la fois déroutant, grotesque et odieux. Mais ma question pour le moment est celle- ci : quel est ce racisme, ou plus précisément comment ce racisme particulier s’articule-t-il théoriquement et pratiquement à un régime politique et une idéologie dominante qui professent les droits de l’homme ? Mon propos ne vise pas à l’exhaustivité, il se concentrera sur le racisme anti-africain – anti-noir, anti-arabe – et antimusulman, ce qui n’épuise pas le sujet du racisme, l’antisémitisme existant toujours, ainsi que d’autres racismes comme le racisme anti-asiatique ou le racisme anti-roms. Par racisme j’entends une manière particulière d’appréhender et de traiter certaines populations, fondée sur la combinaison de plusieurs opérations : conditions de détention des sans papiers ;
« Charlie Hebdo », pas raciste ? Si vous le dites… - Olivier Cyran Post-scriptum 11 janvier 2015 : à tous ceux qui estiment que cet article serait une validation a priori de l’attaque terroriste ignoble contre Charlie hebdo (ils l’auraient bien cherché), la rédaction d’Article11 adresse un vigoureux bras d’honneur. Charognards ! Pour que les choses soient bien claires, il y a ce texte. Cher Charb, cher Fabrice Nicolino, « Et que ceux qui prétendent et prétendront demain que “Charlie” est raciste aient au moins le courage de le dire à voix haute, et sous leur nom. Ainsi donc Le Monde vous a charitablement ouvert son rayon blanchisserie, pour un repassage express de votre honneur tout chiffonné. S’il m’est arrivé à moi aussi, par le passé, de griffonner quelques lignes fumasses en réaction à tel ou tel de vos exploits, je ne me suis jamais appesanti sur le sujet. Raciste, Charlie Hebdo ne l’était assurément pas du temps où j’y ai travaillé. À Charlie Hebdo, il a toujours été de bon ton de railler les « gros cons » qui aiment le foot et regardent TF1.
Femmes non-blanches en politique: stop aux fantasmes exotiques! | Rokhaya Diallo "Délinquants et victimes" : un ouvrage remarquable démystifie la "délinquance rom" C’est un livre à mettre entre toutes les mains. Un ouvrage que l’on referme avec le sentiment d’avoir gagné en intelligence. Et l’on remercie mentalement son auteur de s’être livré à un minutieux travail de déconstruction des stéréotypes et de démystification des discours politiques, policiers et médiatiques sur la prétendue « délinquance rom ». Dans « Délinquants et victimes. La traite des enfants d’Europe de l’Est en France » (paru en novembre aux éditions Non Lieu), le sociologue Olivier Peyroux nous fait partager sa solide expérience – six ans passés en Roumanie et près de sept ans de travail au sein de l’association Hors-la-Rue qui offre un lieu d’accueil, d’écoute et d’orientation à des enfants et adolescents originaires d’Europe de l’Est, dont certains victimes de la traite. Ses observations sont donc basées sur des témoignages, du vécu, du travail de terrain. De manière générale, les autorités françaises préfèrent rester dans le fantasme, le cliché et l’approximation.
Ca s’en va et ca revient S’il est une idée en vogue, c’est bien de penser que les anciennes vagues d’immigration (italiennes, polonaises, espagnoles, belges …) se sont parfaitement intégrées au contraire des vagues, plus récentes, maghrébines et africaines. Les anciennes vagues d’immigrés étaient travailleuses, ne posaient aucun problème et les français les ont d’ailleurs parfaitement acceptées, entend-on souvent. Constatons donc que les propos actuels sur les immigrés les plus récents ne sont qu’une répétition d’idées reçues anciennes et qui se sont exercées à l’encontre de toutes les communautés migrantes (qu’elles viennent de province ou de pays étrangers). Historiques des vagues d’immigrations : - Première moitié du 19eme : anglais, allemands, autrichiens - Avec la révolution industrielle : belges. Au début de la 3eme république, les belges représentent la majorité absolue de la population à Roubaix. En 1886, ils représentent 40% de la population immigrée. - A partir de 1850 : italiens. 1. 2. L. 3. L. 5.
Non, on ne devient pas plus raciste en vieillissant (même pas Alain Delon) Temps de lecture: 3 min Dans un entretien publié ce mercredi 9 octobre dans Le Nouvel Observateur et deux journaux belges, François Hollande estime que l’une des explications de la montée du populisme et des sentiments nationalistes en Europe est «le conservatisme lié au vieillissement de la population». Cette idée, plutôt intuitive, selon laquelle notre orientation politique a tendance à se diriger vers la droite au fur et à mesure que nous vieillissons est profondément ancrée dans l’imaginaire collectif. La preuve? Pourtant, plusieurs chercheurs ayant mené des études de sciences politiques sur le sujet sont catégoriques: les données disponibles ne confirment pas cette thèse. Les vieux ont bien tendance à être plus conservateurs dans l’ensemble que les jeunes à un moment donné, par exemple aujourd’hui. Vincent Tiberj, chargé de recherche à Sciences Po et ancien visiting scholar à Stanford et Oxford, abonde dans ce sens: Il n'y a pas trop d'immigrés Conclusions: Grégoire Fleurot La preuve?
Et soudain, chez Ardisson, le discours du FN sur l’immigration s’écroule | Une Zapnet Rue89 Ce samedi, dans l’émission « Salut les terriens » de Canal+, Thierry Ardisson a invité Florian Philippot, vice-président du Front national. L’énarque est un habitué des plateaux télé (notamment les chaînes d’info en continu), où il est rarement mis en difficulté par manque de temps ou de travail. Cette fois, le conseiller de Marine Le Pen a passé un moment très désagréable : son discours sur l’immigration, l’histoire qu’il se raconte, a été pulvérisé. Face au cadre du Front national, il y avait Edwy Plenel de Mediapart (pas mauvais) et surtout François Gemenne, spécialiste des flux migratoires, chercheur à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) et à l’université de Liège (FNRS/Cedem), professeur à Sciences-Po Grenoble et Bruxelles. NLB Nécessaire et collector L’échange entre eux a lieu à partir de la dix-septième minute de cette vidéo. « Florian Philippot : Il ne s’agit pas de regretter ou pas [Kadhafi, ndlr]. « Poisson pourri par la tête »
Peut-on être islamophobe tout en se croyant antiraciste ? Basta ! : Quelles sont les manifestations de l’islamophobie en France, aujourd’hui ? Marwan Mohammed et Abdellali Hajjat [1] : Il existe une multitude de formes d’expression du rejet d’une population. Dans l’espace public, ce sont des discours, des sites Internet, des articles de presse ou des productions cinématographiques qui contribuent à la construction d’un « Islam imaginaire » [2] et à l’évidence d’un problème musulman : l’image négative et inquiétante d’une présence musulmane décrite comme arriérée, sournoise, donc dangereuse. Ensuite, ce sont les pratiques discriminatoires auxquelles sont confrontés des individus – musulmans réels ou présumés –- dans leur vie sociale. Ces discriminations touchent essentiellement les femmes qui portent un signe religieux visible, le voile. S’exprime-t-elle aussi par la violence ? Les violences physiques et verbales sont en nette augmentation depuis au moins 2009, comme le montrent les données du ministère de l’Intérieur [3].
La France n’est pas blanche, masculine, hétérosexuelle... Peut-on laisser la laïcité être instrumentalisée dans un affrontement identitaire ravageur ? Tribune de Pierre Dharréville, Membre de l’exécutif national du PCF, auteur de La laïcité n’est pas ce que vous croyez (1). La droite s’étrangle depuis qu’elle a découvert «le» rapport qui met en cause le concept d’intégration. Une nouvelle opération islamophobie et identité nationale est donc lancée, avec son cortège d’abominations. Ainsi, il faut lire l’éditorial du Figaro du 13 décembre, pour qui « l’homme blanc et hétérosexuel pourrait bientôt être obligé, dans notre pays, de se cacher ». Rien de nouveau sous le soleil. Dans ce climat, rien d’étonnant à ce que, selon le Monde du jour suivant, l’islamophobie progresse depuis 2009. L’intégration suppose l’existence d’une communauté nationale amarrée à des règles de vie établies, une identité immobile, une histoire autonome auxquelles les nouveaux arrivants devraient s’intégrer sans la modifier de leur présence.
La France a un problème avec ses «petits blancs» Le livre d’Aymeric Patricot –Les petits blancs: un voyage dans la France d’en bas– est présenté dans la presse, de L’Express à Marianne, comme une enquête dépourvue d’idéologie («au ton toujours très juste», «il a posé toutes les questions»). «L’écrivain fait le pari que dissiper les malaises autour des questions raciales est le meilleur remède au racisme», nous explique même un journaliste du Point. On peut douter de l’efficacité d’un tel remède, vu que le livre présente les petits blancs comme une minorité sacrifiée à l’obsession de la diversité. Le point de départ est qu’à force de ne pas pouvoir librement parler des dynamiques raciales, on fait le jeu du racisme. Une prémisse proche de celle d’un autre livre sur les blancs aussi publié à l'automne 2013: De quelle couleur sont les blancs?. «Etre “blanc” dans la France d’aujourd’hui, c’est appartenir au groupe majoritaire, écrivent Sylvie Laurent et Thierry Leclère dans leur introduction au recueil De quelle couleur sont les blancs?.
Le Roumain, cible du rire gras des comiques LE MONDE | • Mis à jour le | Par Colin Lemoine, historien de l'art Depuis plusieurs mois, plusieurs années, revient dans la bouche de certains, sous la plume des mêmes, un mot, lancé rapidement : "roumain". Quand le mot s'orne d'une majuscule, le "Roumain" fait la manche, quête dans le métro, tend la main pour assouvir son vice, pour demander ce que le monde lui refuse. Quand il s'ouvre par une minuscule, l'adjectif désigne tout à la fois - c'est le propre de la stigmatisation - le pauvre, l'importun, le reclus et l'exclu. Ainsi, il y a quelques jours encore, Mathieu Madénian, un comique et non pas un comédien - le premier exemptant aujourd'hui d'être le second - recourut-il dans l'émission "C'est à vous" du 2 janvier à la locution de "chien roumain" pour suggérer de la bête son caractère innommable. Par ce rire, il est question de la taille d'untel, de l'accent d'untel, de la calvitie de celui-ci, du handicap de celui-là. Il est une autre manière de chercher à faire rire.
En France, la parole raciste se libère La parole raciste s'est banalisée l'an dernier, notamment à l'égard des musulmans et des Roms, analyse un rapport annuel sur la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie publié mardi 1er avril. "Sur le long terme, le racisme en France diminue, le temps des ratonnades est révolu, mais le racisme qui se développe aujourd'hui est plus sournois et n'est plus réservé aux franges extrêmes. Il pénètre toutes les couches de la société", a commenté Christine Lazerges, présidente de la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH). Les boucs émissaires aujourd'hui sont d'abord les Roms qui ont été stigmatisés, y compris par le gouvernement, et ensuite les musulmans arabes", a-t-elle précisé lors d'une conférence de presse. Ils sont aussi plus nombreux à considérer que l'intégration des immigrés fonctionne mal (63%, +7 points par rapport à 2012). "Plus le niveau culturel est élevé, moins on est raciste"
« Personnages » et « dérapages Le mardi 30 septembre 2014, l’Institut d’Études Politiques d’Aix-en-Provence a été le théâtre d’une agression verbale raciste de la part d’un enseignant ayant conduit une jeune femme portant un foulard, accusée d’être « le cheval de troie de l’islamisme », à quitter l’amphithéatre au sein duquel elle suivait son cours. Elle n’a donc pas été exclue à partir d’une loi ou d’un règlement intérieur mais exclue de fait par la volonté d’un acteur éducatif. Le traitement médiatique de cette agression, joliment requalifiée en « incident » ou « accrochage », en simple « dérapage » de la part d’un « personnage », voire en « altercation entre un professeur et une étudiante » [1], met en lumière plusieurs formes de dominations, et tout simplement une remise en cause de la légitimité de la présence en France d’une frange de la population. Il s’agit malheureusement d’une des « affaires du foulard » dans l’enseignement supérieur en France parmi d’autres. Peut on être musulmane et scolarisée ?
Explaining White Privilege to a Broke White Person | Gina Crosley-Corcoran Years ago some feminist on the Internet told me I was “privileged.” “THE F&CK!?!?” I said. I came from the kind of poor that people don’t want to believe still exists in this country. Have you ever spent a frigid northern-Illinois winter without heat or running water? This is actually a much nicer trailer setup than the one I grew up in. So when that feminist told me I had “white privilege,” I told her that my white skin didn’t do shit to prevent me from experiencing poverty. After one reads McIntosh’s powerful essay, it’s impossible to deny that being born with white skin in America affords people certain unearned privileges in life that people of other skin colors simply are not afforded. “I can turn on the television or open to the front page of the paper and see people of my race widely represented.” “When I am told about our national heritage or about ‘civilization,’ I am shown that people of my color made it what it is.” I know now that I am privileged in many ways. 10.