Contrôles au faciès : la Cour de cassation condamne l’Etat
Les opposants aux contrôles d’identité abusifs attendaient cette décision, espérant qu’elle fasse jurisprudence. La plus haute juridiction civile a tranché. Mercredi 8 novembre, la Cour de cassation a condamné l’Etat pour plusieurs cas de contrôle au faciès, estimant qu’il lui revenait de « démontrer l’absence de discrimination » quand une personne contrôlée dispose d’« éléments » qui peuvent laisser présumer l’existence d’un tel comportement. « C’est une grande victoire », a salué Félix de Belloy, l’avocat des treize plaignants. « On sort de plusieurs décennies de non-droit en matière de contrôle d’identité. Les policiers considéraient qu’ils pouvaient contrôler sans motif, c’est terminé. » Les deux parties s’étaient pourvues en cassation En 2013, treize hommes d’origine africaine ou nord-africaine avaient attaqué l’Etat, dénonçant des contrôles abusifs, parfois associés à des palpations, des insultes ou du tutoiement.
L’islamophobie et les mots du racisme
Le terme d’« islamophobie » n’en finit pas de diviser et de faire polémique dans la société française. Son assimilation à un racisme se voit contestée au prétexte qu’il serait mal taillé et interdirait la libre critique d’une religion. En réalité, c’est là le lot de nombreuses expressions propres à la terminologie du racisme. L’approximation des mots « Antisémitisme » est mal conçu puisqu’il paraît englober tous les Sémites, quand chacun sait qu’il ne concerne que les Juifs. Le poids des réticences Le choix des termes n’est pas une question secondaire. La religion, vivier du racisme La confusion actuelle vient notamment de l’interpénétration ambiguë de deux champs, ceux du racisme et de la religion, dont chacun est à même de constater la simplicité d’entremêlement. La clarté de la loi Il est vrai que l’enseignement du mépris à l’égard des Juifs, pour reprendre le titre d’un ouvrage de Jules Isaac (1962), a transité par un antijudaïsme catéchisé. La prééminence de l’Homme Share and Enjoy
Des affiches pour lutter contre le racisme et l'antisémitisme
Issu d’un milieu bourgeois, Martin Luther King (1929-1968), fils de pasteur, suit les traces paternelles et devient pasteur baptiste dans la ville de Montgomery, dans l’Alabama. À cette date, la législation en place dans plusieurs États du Sud des États-Unis est officiellement ségrégationniste. Elle s’appuie sur la doctrine du « separate but equal » (séparés mais égaux) : un certain nombre de lieux publics sont interdits aux Afro-Américains et les établissements scolaires refusent la mixité. En décembre 1955, en soutien à Rosa Parks qui a été condamnée pour n’avoir pas cédé sa place à un Blanc dans un bus, Martin Luther King prend la tête de la contestation et appelle au boycott de la compagnie de bus. Ainsi débute pour Luther King une longue lutte pour mettre fin à la ségrégation raciale aux États-Unis. Le 2 juillet 1964, le Civil Rights Act déclare illégale la discrimination reposant sur la race, la couleur, la religion, le sexe ou l’origine sociale.
L'internat d'excellence de Cachan, symbole de la « discrimination positive à la française », va fermer
C'est un symbole de la « discrimination positive à la française » lancée par le gouvernement Sarkozy qui va fermer ses portes. L'internat d'excellence de Cachan, dans le Val-de-Marne, avait ouvert en 2010 pour accueillir des élèves méritants issus de milieux défavorisés. Il fermera finalement à la rentrée 2015, a annoncé mardi 20 mai le syndicat d'enseignants SNES, confirmant une information du Parisien. Lire notre analyse : Les internats d'excellence, une deuxième chance au coût prohibitif Aucun nouvel élève de 4e ne sera inscrit dans cet internat à la rentrée prochaine, tandis que les élèves passant en 3e termineront leur formation à la fin de l'année scolaire 2014-2015. « C'est la fin, les classes vont fermer », a déclaré Dominique Chauvin du SNES, évoquant entre autres des problèmes de financement pour cet établissement, qui accueille environ 90 élèves de 4e et 3e. Lire notre reportage (abonnés) : La "rage de réussir" des pensionnaires de l'internat d'excellence de Marly-le-Roi
Ces zoos humains de la République coloniale, par Nicolas Bancel, Pascal Blanchard & Sandrine Lemaire (Le Monde diplomatique, août 2000)
Les zoos humains, expositions ethnologiques ou villages nègres restent des sujets complexes à aborder pour des pays qui mettent en exergue l’égalité de tous les êtres humains. De fait, ces zoos, où des individus « exotiques » mêlés à des bêtes sauvages étaient montrés en spectacle derrière des grilles ou des enclos à un public avide de distraction, constituent la preuve la plus évidente du décalage existant entre discours et pratique au temps de l’édification des empires coloniaux. « Cannibales australiens mâles et femelles. La seule et unique colonie de cette race sauvage, étrange, défigurée et la plus brutale jamais attirée de l’intérieur des contrées sauvages. L’idée de promouvoir un spectacle zoologique mettant en scène des populations exotiques apparaît en parallèle dans plusieurs pays européens au cours des années 1870. Un million d’entrées payantes C’est alors par millions que les Français, de 1877 au début des années 30, vont à la rencontre de l’Autre.