Google nous fait-il tout oublier ? Quelle est la définition du verbe « googler » (prononcez gougueler) ? Si elle ne figure pas encore dans le dictionnaire, les internautes, et notamment les plus jeunes, la connaissent parfaitement. Googler une information consiste à la taper sur le moteur de recherche du même nom afin de voir ce qu’il en sort. Et si ce verbe existe, c’est pour la simple et bonne raison que cette action est devenue un geste banal, voire un réflexe pour bon nombre de personnes. Se souvenir de quoi ? S’il est encore trop tôt pour savoir si la prophétie d’Emmanuel Hoog est en train de se réaliser, la question de l’accès immédiat à un savoir sauvegardé et ses conséquences sur la mémoire commence à être étudiée, notamment par des chercheurs de l’université de Harvard et de Columbia. Mémoire transactive Finalement, ces études prouvent que ce fameux « effet Google » sur notre mémoire n’est pas vraiment nouveau. rédacteur : David-Julien Rahmil pour aller plus loin Accédez aux sources à l'origine de cet article
Comment le numérique modifie notre cerveau lecteur. « I miss my pre-internet brain » (Mon cerveau d’avant Internet me manque) : avec cette phrase inscrite sur fond rose, l’artiste Douglas Coupland montre à quel point le web a changé notre façon de chercher des informations, de les comprendre et de les mémoriser. De toute l’histoire de l’humanité, nous n’avons jamais eu autant d’informations disponibles à la lecture qu’aujourd’hui. Pour faire face à ce raz-de-marée, notre cerveau serait en train de changer, d’évoluer et de créer une nouvelle forme de lecture adaptée au milieu numérique. Si la lecture profonde sur écran nous demande davantage de travail cognitif, de nombreuses études ont montré qu’un lecteur lambda se révèle beaucoup moins attentif quand il lit des informations sur Internet. Seuls 28% des mots présents sur une page web seraient déchiffrés, tandis que la vitesse de lecture (près de 500 mots à la minute) serait paradoxalement plus rapide que la moyenne alors qu’elle devrait être justement plus lente. Profusion d’informations
Ecrire à la main, c'est bon pour le cerveau. Que ce soit pour envoyer un message à un proche, prendre des notes pendant une réunion ou tout simplement se souvenir d’un rendez-vous, l’écriture manuelle semble lentement disparaître au profit de la frappe sur clavier physique ou numérique. Doit-on privilégier le clavier ? Aux Etats-Unis par exemple, le débat a été tranché puisque d’ici 2015, l’apprentissage de l’écriture cursive en primaire ne sera plus obligatoire. C’est le corps qui écrit. En somme, lire serait écrire, et un réseau neuronal étendu participe à ce processus puisque d’autres zones cérébrales sont concernées comme celle du langage ou bien celles liées aux processus d’apprentissage et de compréhension. rédacteur : David-Julien Rahmil pour aller plus loin Accédez aux sources à l'origine de cet article How Handwriting Trains the Brain par Gwendolyn Bounds Ask preschooler Zane Pike to write his name or the alphabet, then watch this 4-year-old's stubborn side kick in. consulter la sourceURL | The Wall Street Journal 05.10.2010
Comment notre cerveau apprend-il ? Satanée mémoire ! Parce que vous ne savez toujours pas quel est le temps de cuisson d’un œuf à la coque, vous décidez de l’apprendre une bonne fois pour toutes en consultant Internet. Cette simple décision va provoquer dans votre cerveau un enchaînement de processus complexes… Pendant la recherche de l’information, votre cerveau carbure déjà à plein régime et active plusieurs zones distinctes de façon simultanée : le lobe occipital, situé au-dessus de la nuque, vous permet de visualiser le contour et l’orientation des lettres qui composent le mot ; il travaille de concert avec le gyrus angulaire, via le cortex occipito-temporal situé sur les côtés de la tête au-dessus de l’oreille. Alors que la page des résultats Google s’affiche, d’autres parties de votre cerveau se mettent en marche : le cortex cingulaire antérieur, situé dans la partie médiane de votre crâne, ainsi que le lobe frontal, deux zones responsables de la prise de décision et des raisonnements complexes. Les trois mémoires
Edu-TICE Apprend-on mieux sur un support papier ou sur un écran ? Différentes études seraient plutôt en faveur du papier, mais la différence est faible. Une recherche britannique (Kate Garland, université de Leicester) a montré que si l’on donne les mêmes documents à des étudiants sur écran ou sur papier, la mémorisation est la même. Or, dans la même étude, on remarque également que si les étudiants ne connaissent rien au sujet, alors l’écran est un support un peu moins bon. Lorsque l’on apprend sur papier, nous nous souviendrions aussi, visuellement, de l’objet qui sert de support, la page, le livre ou encore le classeur, ce qui favoriserait la mémorisation. Un chercheur français (André Tricot, université de Toulouse) affirme, lui, que la lecture sur un écran est plus complexe car il faut en permanence réfléchir à une action : cliquer ou non sur un lien, déclencher le déroulement du texte ou passer à la page suivante. Il est toutefois difficile de comparer : l’écran, c’est souvent Internet, lequel donne accès une information plus riche.
Pratiquer les TICE: former les enseignants et les formateurs à de nouveaux ... Les TICE, qu’est-ce que ça change ? L'éducation 2.0 ou le rêve d'un nouvel humanisme ! Pendant longtemps, la modernisation numérique de l'enseignement supérieur s'est réduite à multiplier les vagues d'équipement en outils informatiques. Constatant aujourd'hui que ces outils n'influencent ni les pratiques ni les résultats, il semble désormais évident que c'est à une refondation de la pédagogie que l'éducation doit se confronter. Pour les techno-pédagogues, une seule ambition doit animer la refondation de l'enseignement : donner aux futurs citoyens les compétences nécessaires pour comprendre, analyser et agir sur leur environnement. Dans un monde où les savoirs sont hyper accessibles et revus chaque jour, où l'information arrive en flux continu, où l'innovation et le « savoir-faire des liens » sont deux activités majeures, les apprenants ont besoin de nouvelles compétences appelées Long Life Learning par les chercheurs. > Le maître a-t-il perdu le monopole du savoir ? > Les enseignants face au numérique : qui mène la danse ?
Le maître a-t-il perdu le monopole du savoir ? « Quelle est la probabilité pour que mes étudiants aient déjà tapé sur Wikipédia le sujet de mon cours ? » se demande Michel Serres avant chaque amphi. Cette question, confiée lors d'un entretien à Libération en juin 2013, résume le bouleversement introduit par le numérique dans la relation entre le professeur et l'étudiant : le maître a perdu le monopole du savoir. À l'ère du numérique, l'étudiant ne dépend plus de son professeur pour trouver des informations et accéder au savoir. Les savoirs et les compétences Les répercussions de ce bouleversement ébranlent considérablement la fonction transmissive de l'enseignant, jusque-là centrale, et avec elle, les fondements de toute la pédagogie traditionnelle. De la classe inversée... Avec le numérique et la prédominance de l'enseignant comme guide, on assiste au retour en force de la pédagogie active, inversée et collaborative, qui place l'étudiant au cœur de l'enseignement. …à l'inversion des rôles rédacteur : Julia Gualtieri
Les enseignants face au numérique : qui mène la danse ? Lorsqu'un enseignant demande à Marcel Lebrun, professeur à la Faculté des Sciences de l'éducation de l'UCL de Louvain si les ordinateurs vont un jour remplacer les professeurs, il répond, provocateur : « il y a de grandes chances que oui si vous me posez une question pareille ! ». Et suggère ainsi que ne pas se servir du potentiel des TICE revient à mettre en péril le métier d'enseignant si on laisse aux outils le soin de mener la danse de l'éducation. Bien que de nombreuses craintes tiraillent les enseignants, il est capital qu'ils s'emparent de ces outils. Faute de données et de recherches, il est aujourd'hui difficile de diagnostiquer l’usage réservé par les professeurs aux TICE. Si l'on trouve bien quelques pourcentages dans les rapports parlementaires, ceux-ci sont peu éclairants. Une question de formation ? Or, il reste beaucoup à faire pour améliorer la formation des enseignants au numérique. Encourager les initiatives Les sources de cet article
Les TICE, accélérateurs de créativité De plus en plus complexes, les questions posées par le monde contemporain demandent davantage de connaissances et d'intelligence. « La plupart des grands problèmes n'auraient même pas été compris il y a quelques années » déclare Anders Sandberg, chercheur à l’Institut pour le futur de l’humanité d’Oxford. L'exemple des questions écologiques est éloquent : pour en saisir les enjeux, il faut à la fois disposer de compétences en biologie, en physique et en économie. La désormais célèbre vidéo Did you know ne dit rien d'autre lorsqu'elle déclare : « Nous préparons actuellement des étudiants pour des métiers et des technologies qui n'existent pas encore, afin qu'ils puissent résoudre des problèmes dont nous n'avons encore aucune notion. » Et s’il est avéré que la capacité à trouver des solutions originales aux nouvelles questions demeure la créativité, on peut se demander si l'éducation actuelle est efficace pour la forger. Repenser l'éducation Tous chercheurs rédacteur : Julia Gualtieri
Comment évalue-t-on dans la classe du futur ? Dans la mesure où une intégration réussie des technologies dépend d'une révision de la pédagogie, tous les dispositifs éducatifs doivent être repensés à l’aune des TICE : outils, méthodes, objectifs et bien sûr évaluation. En pédagogie traditionnelle, l'évaluation porte principalement sur l'acquisition des savoirs et, dans une moindre mesure, sur les savoir-faire. Or, le numérique a rendu les savoirs disponibles et accessibles à (presque) tout le monde. Quel intérêt à continuer de les enseigner ? Selon le modèle de la pédagogie inversée, les étudiants apprennent individuellement les connaissances et les restituent dans le cadre d'un enseignement interactif et participatif. L’évaluation des compétences Comment évaluer des compétences ? La nouveauté avec le numérique demeure l'étendue des possibilités : variété des formes, des supports (image, vidéo, prises sonores) qui, à l’image des e-portfolio ou des cartes conceptuelles, ne se réduisent plus uniquement à l'écrit. pour aller plus loin
Et si on se passait des profs ? En 1999, un enseignant indien, Sugata Mitra, tente une expérience inédite appelée un trou dans le mur : il installe un ordinateur dans un kiosque situé dans un bidonville de Delhi et observe ce qui se passe. En quelques jours, des enfants qui ne parlaient pas l’anglais et n’avaient jamais touché un ordinateur de leur vie apprennent à naviguer sur Internet. Depuis cette expérience – maintes fois répétée dans plusieurs villes de l’Inde – ce professeur utilise le numérique afin de promouvoir ce qu’il appelle « l’apprentissage autonome. » Dans les classes d’école, il propose aux enfants de répondre à des questions scientifiques de base en leur laissant un ordinateur et un accès à Internet. L’idée en elle-même n’est pas neuve. Transmission verticale Pendant longtemps, l’idée que le savoir se transmet de façon verticale du professeur à l’élève n’est pas vraiment remise en question. Mais comment les internautes et notamment les plus jeunes en viennent à apprendre par eux-mêmes sur Internet ?
Je trouve ce site amusant et intéressant puisqu'il permet de comparer l'apprentissage dit normal de l'apprentissage via l'utilisation des TIC. Il présente aussi comment notre cerveau fonctionne lorsque la méthode d'apprentissage empruntée dans les cadre du cours est celle des TIC. Il énonce d'ailleurs quelles sont les compétences que l'on développe lorsque l'on fait appel aux TIC en éducation. by anneclaudebrochu Jan 30