Les paradoxes de l’égalité des chances
L’ouverture continue de l’école secondaire et de l’enseignement supérieur a permis d’accueillir des élèves qui en avaient longtemps été exclus, mais le long mouvement de massification scolaire a déçu. Quand on y regarde de près, le recrutement des élites scolaires ne change guère, la distribution des élèves dans les diverses filières reste déterminée par leurs origines sociales et ceux qui échouent et quittent l’école sans diplômes sont issus des catégories sociales les moins favorisées. Le niveau scolaire s’est déplacé vers le haut, sans bousculer profondément la structure des inégalités. Ceci est d’autant plus choquant que l’égalité des chances apparaît aujourd’hui comme la figure dominante de la justice sociale. A l’école, l’égalité des chances supposerait que la composition sociale des élites scolaires soit le reflet de la société en termes de classes sociales, de sexes, d’origines culturelles. Source photo : Cyril Plapied
Les causes de l'inégalité des chances scolaires, par Raymond Boudon
Les causes de l'inégalité des chances scolaires par Raymond Boudon Cet article est tiré d’une conférence prononcée à la Fondation Saint-Simon, le 12 février 1990, dans le cadre du cycle sur les politiques d’éducation organisé par Ph. Reynaud et P. Gérard Fromanger - Corps à corps bleu - 2003 2006Elles sont multiples. L’inégalité des chances devant l’ École est l’un des quelques problèmes qui restent de façon permanente inscrits à l’ordre du jour politique des pays les plus riches. Elle est importante. - que la fréquence d’obtention du bac varie de 94% pour les fils de professeurs dont la mère était diplômée d’études supérieures à 1% pour les fils d’exploitants agricoles dont ni le père ni la mère ne possédaient le certificat d’études; Retenons simplement de ces quelques données que l’inégalité des chances scolaires est forte, et qu’elle varie en fonction surtout du statut, mais aussi, pour un même statut, en fonction du diplôme des parents. Elle est persistante. (enquête INED) Il y a plus.
Boudon (Raymond). — L'inégalité des chances. La mobilité sociale dans les sociétés industrielles
BOUDON (Raymond). — L'inégalité des chances. La mobilité sociale dans les sociétés industrielles. — Paris, Colin, 1973, 23 cm, 237 p., tabl., bibliogr., index (Collection U). Dans les sociétés industrielles, le niveau social des individus dépend en grande partie de leur niveau d'études, mais leur niveau d'études n'est pas indépendant de leur milieu social d'origine. Considérons d'abord le premier temps du processus, à savoir la dépendance du niveau scolaire atteint par rapport au niveau social d'origine, c'est-à-dire le problème de l'inégalité des chances devant l'enseignement. Les enquêtes sociologiques fournissent d'abord toutes les données concernant la liaison origine sociale-réussite scolaire qu'on explique par l'inégalité des héritages culturels que reçoivent de leur milieu familial les enfants des différents groupes sociaux.
L'inégalité des résultats scolaires à cause de la famille - Raymond Boudon
Raymond Boudon (1934-2013) est un grand représentant de la sociologie française du siècle passé et en cours. Ses études l'ont poussé à s'intéresser aux inégalités entre les différents individus en fonction de leur milieu. Dans son ouvrage de l'Inégalité des chances, page 96, Raymond Boudon fait le constat d'une indéniable causalité entre les résultats scolaires d'un enfant et sa famille. Pour étayer cette observation, Raymond Boudon se sert d'une étude menée par Girard et Clerc en 1964. Nous vous proposons d'en suivre le raisonnement ci-dessous. L'explication des inégalités devant l'enseignement à partir des différences dans la valeur du capital culturel transmis à l'enfant par sa famille est un thème aujourd'hui familier sur lequel il est inutile d'insister longuement. Il ne s'agit pas d'interprétrer trop rapidement la pensée de Raymond Boudon, en se basant simplement sur ces extraits, qui comme l'indique Raymond Boudon, appellent une interprétation.
Raymond Boudon - Logiques de l'individu
Pour Raymond Boudon, les phénomènes sociaux ne sont rien d’autre que l’agrégation d’actions individuelles explicables par des motifs rationnels. La sociologie française a été dominée jusque vers les années 1980 par des courants qualifiés de « holistes ». Pour ceux-ci, les structures sociales pèsent sur les individus sociaux au point que ces derniers se trouvent largement impuissants à échapper à cette force et que l’histoire humaine s’en trouve en bonne partie déterminée. Décidé à renverser la domination de cette sociologie, dont le plus célèbre représentant est sans doute Pierre Bourdieu, Raymond Boudon va suivre un cheminement qui va le conduire à imposer le paradigme individualiste méthodologique en sociologie. Une théorie générale de la rationalité Un individu hors société ? De nombreuses critiques ont été adressées à cette construction. Raymond Boudon Œuvres principales • L’Inégalité des chances 1973, rééd. • Effets pervers et ordre social 1977, rééd. Jon Elster : normes et rationalité
Pierre Bourdieu (1930-2002) : une pensée toujours à l'oeuvre
Article mis à jour le 02/11/2015 Figure majeure des sciences sociales, le sociologue Pierre Bourdieu a laissé derrière lui une œuvre immense. Au-delà de la révérence, comment peut-elle encore aider à analyser le monde social ? La Distinction, La reproduction, Le sens pratique… La bibliographie de Pierre Bourdieu est parsemée de ces pavés qui ont marqué leur époque en jetant une lumière nouvelle sur la dimension symbolique de la domination, les inégalités face à l’éducation et à la culture, sur la théorie de l’action… Mais cette époque a désormais trente ou quarante ans. A la mort du sociologue, en janvier 2002, les hommages, sincères ou convenus, se sont multipliés pour saluer l’importance de son œuvre. Mais concrètement, lire Bourdieu nous aide-t-il à comprendre la société contemporaine ? On pourrait commencer par rappeler que l’entreprise scientifique que Bourdieu a mené tout au long de sa carrière ne s’est pas évanouie. Le concept de champ suscite également des débats. Lexique