Michéa : « Jamais les nuisances du système capitaliste n’ont été aussi claires » (1/3) Et pourtant le philosophe montpelliérain s’étonne, comme Georges Orwell en 1937, que le socialisme perde « du terrain là où précisément il devrait en gagner ». Pour comprendre comment on en est arrivé là, il est revenu, lors d’une conférence qui a fait salle comble le 9 décembre dernier à Montpellier, aux trois critiques formulées par le socialisme dans la première moitié du XIXe siècle. Et dans son dernier livre, Le complexe d’Orphée il explique comment la gauche a « abandonné l’ambition d’une société décente qui était celle des premiers socialistes ». Dans cet article, vous allez lire des informations que vous n’aurez pas lues ailleurs. « En ce moment, la seule attitude possible pour tout individu honnête (en anglais : « for any decent person ») que son tempérament le porte plutôt vers les conservateurs ou plutôt vers les anarchistes, c’est d’œuvrer pour l’avènement du socialisme. » C’est par cette phrase que Jean-Claude Michéa débute sa conférence le 9 décembre dernier (1).
La face cachée de la fraude sociale, par Philippe Warin «La fraude sociale : ce sport national qui plombe notre économie » ; « Fisc, Sécu, chômage : ce que les fraudeurs nous coûtent » ; « Fraudeurs de la Sécu. Ceux qui ruinent la France » ; « La grande triche. Enquête sur les 15 milliards volés à la protection sociale » ; « La France des assistés. Ces “allocs” qui découragent le travail » (1)… La meilleure façon de saper la légitimité de la protection sociale, c’est de laisser entendre qu’elle ressemble à une passoire. Les tricheurs se glisseraient aisément entre les mailles d’un filet trop lâche, et leur parasitisme finirait par transformer la solidarité nationale en une menace pour le pays. Nul ne suggère que les filous bénéficiant de prestations indues n’existent pas. Le tapage autour des « abus » présente un second intérêt, moins souvent pointé du doigt, pour les partisans de l’austérité : en faisant peser le soupçon sur les bénéficiaires légitimes, on parvient à dissuader un grand nombre de faire valoir leurs droits.
Pire que l’autre, la nouvelle science économique, par Laura Raim La théorie économique dominante, dite « néoclassique », vit des jours difficiles. Non seulement les liens incestueux de ses spécialistes avec les institutions financières sont révélés (1), mais leur responsabilité dans la dernière crise éclate au grand jour. L’autorégulation se justifiait, avaient coutume d’expliquer les maîtres incontestés de la discipline, par la parfaite efficience des marchés, elle-même découlant de la rationalité sans faille des agents. Un conte pour enfants sages mis à mal par la crise financière. L’invalidation spectaculaire de la doctrine dominante ne fait cependant pas que des malheureux dans la profession. Cette école, tout en restant compatible avec la plupart des postulats de la science économique orthodoxe, incorpore les enseignements de la psychologie comportementale. Les investisseurs financiers n’échappent pas à l’emprise des biais cognitifs. Car, postule la BE, si nous sommes irrationnels, nous n’en sommes pas moins prévisibles.
La France rejoindra bientôt les « PIGS » C'est l'avertissement de Corinne Delaume : si rien de s'oppose à la politique allemande en Europe, les pays méditerranéens en seront vite expulsés et la France deviendra alors le seul pays du sud de l'Europe. Ils furent quelques-uns, jadis, à plaider en faveur d’une Europe « à géométrie variable ». Leur voix était peu relayée, et pour cause : ils plaidaient pour une Europe des petits pas, une Europe politique, qui se construirait au gré de l’adhésion volontaire à quelques grands projets de Nations demeurées maîtresses de leur destin. Mais cela n’était pas à la mode. Il fallait que cette Europe fût quasi fédérale, et qu’elle avançât d’un bloc, à six, à quinze, à vingt-sept, façon « marche ou crève ». Et gare aux « mauvais élèves » qui se rendraient passibles des « mécanismes de sanctions ». Aujourd’hui pourtant, force est de constater que l’Europe « à géométrie variable » s’est imposée de fait. Voilà une logique toute malthusienne que ne renieraient pas nos voisins Allemands.
Synthèse des mesures économiques et sociales prises depuis juin 2012 (Le Monde diplomatique, septembre 2014) Le smic en ligne de mire En juillet 2012, le smic a augmenté de 2 % : 1,4 % pour pallier l’inflation, comme la loi en fait obligation, et 0,6 % au titre du « coup de pouce » (0,56 centime par heure de travail). Il n’y a pas eu d’autre « coup de pouce » en 2013 et 2014. Depuis le 1er juillet 2012, le smic net (c’est-à-dire compte tenu des cotisations) est passé, pour 35 heures, de 1 118,29 euros mensuels à 1 128,70 euros. Gel des salaires des fonctionnaires Dès 2012, le gouvernement promet la création de 60 000 emplois dans l’éducation nationale. Quant aux salaires, ils restent bloqués. Une « sécurisation » par la précarisation... Les principales dispositions de la loi de « sécurisation de l’emploi » du 14 juin 2013 visent directement à réduire les dépenses salariales. ... et des contreparties qui n’en sont pas Pour faire bonne mesure, une surtaxe a été instaurée sur les contrats à durée déterminée (CDD) de moins de trois mois : de 0,5 point à 3 points selon la durée. M. Inventée par M. M.
Universal a trouvé comment rendre les placements de produit éternels Universal Music signe un partenariat avec la startup MirriAd, boîte de post-production chargée de changer les placements de produit dans les clips, à l’envi. La major compte donc pouvoir monétiser rétroactivement son catalogue de clips. Universal veut pouvoir changer les placements de produit de ses clips, comme l’encart pub “Grand Marnier” sur ce taxi, tiré d’un clip vidéo de son répertoire (Capture d’écran MirriAd) Vous n’êtes pas persuadé des liens inextricables qui attachent l’industrie musicale et la publicité ? Attention, vous êtes dans un dangereux déni de la réalité. “Nous avons retrouvé des documents attestant que Chopin était lié à la marque de pianos Pleyel, comme une sorte d’ambassadeur, et en faisait la promotion lors de ses sorties publiques”, expliquait cet été Eric de Visscher, patron du musée de la Cité de la Musique, dans le numéro 9 du magazine Usbek & Rica. La pub rétroactive Mais comment faire avec Internet ? Artiste = marque Je veux recevoir plus de news !
Google : "Au XXIe siècle, qui contrôle l’intelligence artificielle contrôle le reste" Considéré comme un gentil moteur de recherche, Google est aujourd’hui en tête pour développer l’intelligence artificielle la plus développée au monde. Une IA plus performante encore que les capacités de l’être humain. Entretien avec Laurent Alexandre, expert en technologies du futur. Premier chef d’État invité par Barack Obama depuis sa réélection, François Hollande passera dès ce lundi trois jours au pays de l’Oncle Sam. Hier, les lecteurs du Journal du Dimanche pouvaient découvrir l’interview impressionnante de Laurent Alexandre, présenté comme “expert en technologies du futur” par l’hebdomadaire. Ce matin, il confirme ses dires à Konbini. Quand Larry Page monte au créneau Depuis quelques années, l’entreprise fondée en 1998 use de moyens qui dépassent de loin le strict cadre informatique. Les projets de Google sont multiples mais revêtent un même point commun : ils touchent tous de près ou de loin à des algorithmes d’intelligence artificielle. Facebook et IBM dans les pas de Google
Comment la cocaïne nous a sauvés de la crise financière - Bibliobs - L'Obs Condamné à mort par la Camorra napolitaine, il vit depuis neuf ans en citoyen clandestin. Victime et prisonnier de son succès médiatique, paria dans sa propre société, l'auteur de «Gomorra» est protégé jour et nuit par un groupe de carabiniers, d'autant plus sur le qui vive qu'il témoignera le 10 novembre à Naples lors du procès des deux parrains qui ont lancé le contrat sur sa tête. Pour Roberto Saviano, écrire, c'est résister. Le narcotrafic représente aujourd'hui la première industrie au monde. Car les liquidités colossales de la drogue sont recyclées par les banques américaines et européennes, là même où se trouvent les plus gros marchés de consommateurs. Pour Roberto Saviano, la coke est à la fois miroir et révélateur du capitalisme mondialisé. (©AGF s.r.l. / Rex Featur/REX/SIPA) Le Nouvel Observateur Vous écrivez que la carte du monde est aujourd'hui dessinée par le pétrole et la cocaïne, le carburant des moteurs et celui des corps. La cocaïne a-t-elle supplanté l'héroïne ?
Marx et les crises Marx considérait que les crises sont l’expression des contradictions internes au capitalisme, et qu’elles doivent conduire à son effondrement. Mais il a laissé sa théorie des crises inachevée. Dans quelle mesure peut-il donc éclairer la crise d’aujourd’hui ? « Un spectre hante l’Europe – le spectre du communisme. » Ainsi commence le Manifeste du parti communiste. À la fin des années 1960, le spectre de Marx revient nous visiter, pas seulement dans les rues de Paris et dans les campus du monde entier. Chômage, paupérisation et inégalités Notre époque offre un exemple similaire. Marx a observé des crises financières qui ressemblent comme des sœurs à celles que nous connaissons, a précisé le rôle du « capital financier ». Marx n’avait pas bâti une théorie unifiée des crises, même s’il en est l’un des principaux théoriciens, même s’il fut l’un des premiers penseurs du cycle. Une révolte des forces productives La baisse tendancielle du taux de profit La monnaie rend possibles les crises