Europe: les nouveaux suicidés de la société
Ainsi notre Europe dite démocratique, celle que l’on croyait animée par les idéaux de progrès et d’humanisme, de liberté et de solidarité, est-elle en train de fabriquer, par les flagrantes injustices sociales que sa désastreuse et contreproductive politique économique engendre, un nouveau type de citoyens : les suicidés, plus encore que les pauvres ! C’est là ce que vient de démontrer de manière particulièrement criante, en ce matin du mercredi 4 avril 2012, ce geste terriblement tragique par lequel un retraité grec, Dimitris Christoulas, vient de se donner la mort, en se tirant une balle dans la tête sur la très centrale place Syntagma d’Athènes (en face de laquelle se trouve le Parlement grec), pour ne pas crouler davantage sous un poids de dettes qu’il ne pouvait plus honorer suite à la très drastique cure d’austérité imposée par l’encore plus impitoyable diktat des différentes instances financières de la planète. Attention, cependant.
Le suicide d'un retraité dans les rues d'Athènes bouleverse la Grèce
Un peu avant neuf heures du matin, sous un arbre de la place Syntagma, à quelques mètres de la sortie du métro et du Parlement, un retraité de 77 ans s'est tiré une balle dans la tête, mercredi 4 avril, au cœur de la capitale grecque. L'annonce de ce suicide a suscité une vive émotion en Grèce. Des milliers de personnes sont venues, tout au long de la journée, porter des fleurs, des bougies et des messages, accrochés tout autour du tronc du cyprès. "Ce n'est pas un suicide, c'est un assassinat politique", disait une affiche. Selon le correspondant du Monde à Athènes, Alain Salles, le pharmacien à la retraite a laissé une note manuscrite, non signée. La lettre fait également référence au "gouvernement Tsolakoglou", le premier gouvernement collaborationniste, pendant l'occupation allemande. La plupart des manifestants, silencieux et émus, refusaient de parler aux médias mais certains scandaient le mot "Assassins". "Il est tragique qu'un de nos concitoyens ait mis fin à ses jours.
La lettre laissée par le retraité qui s'est suicidé à Athènes - Crise financière
« Le gouvernement d’occupation de Tsolakoglou [1] a littéralement anéanti tous mes moyens de subsistance, qui consistaient en une retraite digne, pour laquelle j’ai cotisé pendant trente-cinq ans (sans aucune contribution de l’État). Mon âge ne me permet plus d’entreprendre une action individuelle plus radicale (même si je n’exclus pas que, si un Grec avait pris une kalachnikov, j’aurais pu être le deuxième à suivre), je ne trouve plus d’autre solution qu’une mort digne ou, sinon, faire les poubelles pour me nourrir. Je crois qu’un jour les jeunes sans avenir prendront les armes et iront pendre les traîtres du peuple, sur la place Syntagma, comme l’ont fait en 1945 les Italiens pour Mussolini, sur la piazzale Loreto, à Milan. » Lettre manuscrite du pharmacien retraité âgé de 77 ans qui a mis fin à ses jours sur une pelouse de la place Syntagma, près du Parlement grec, le 4 avril 2012 (via le blog Greek Crisis). À lire sur Basta !
"Ce n'est pas un suicide, c'est un meurtre" : quand l'austérité tue
(dernière mise à jour le 4/04/2013 - 11:53) Source(s) : Vous devez être abonné pour voir les sources de cet article. L’austérité tue (via @teacherdude) Après le suicide de Dimitris Christoulas place Syntagma, ce mercredi à 9h du matin, la population avait décidé, via twitter et facebook, de se retrouver ce soir place Syntagma pour manifester pacifiquement contre les effets de l’austérité. Le taux de suicide en Grèce a explosé de 22% depuis le début de la crise, même si certains commentateurs — que je ne citerai pas — précisent que ce taux reste « inférieur à d’autres pays, dont la France ». Dans la journée, des fleurs et des bougies avaient été déposées près de l’endroit ou le drame s’est produit. Cet article est réservé à nos abonnés. Abonnez-vous pour 9€ par mois (*) ✔ Accès à tout le site✔ Accès aux commentaires✔ Navigation sans pub✔ Notre reconnaissance éternelle :) Rejoignez-nous (*) Votre abonnement n'est pas renouvelé automatiquement. Articles liés
Grèce : la vague de suicides n'en finit pas
(Une manifestation à Berlin qui dénonce les ententes franco-allemandes quant au sort de l'euro et la crise - GOTTSCHALK/DDP IMAGES EDITORIAL/SIPA) Du même auteur Il y a une heure. « Oui, il vient de se suicider cet homme, il avait un revolver », m'a dit un policier. Retrouvez Panagiotis Grigoriou sur son blog.
Increasingly in Europe, Suicides ‘by Economic Crisis’
Three weeks earlier, Giovanni Schiavon, 59, a contractor, shot himself in the head at the headquarters of his debt-ridden construction company on the outskirts of Padua. As he faced the bleak prospect of ordering Christmas layoffs at his family firm of two generations, he wrote a last message: “Sorry, I cannot take it anymore.” The economic downturn that has shaken Europe for the last three years has also swept away the foundations of once-sturdy lives, leading to an alarming spike in suicide rates. Especially in the most fragile nations like Greece, Ireland and Italy, small-business owners and entrepreneurs are increasingly taking their own lives in a phenomenon some European newspapers have started calling “suicide by economic crisis.” Many, like Mr. Tamiozzo and Mr. A complete picture of the phenomenon across Europe is elusive, as some countries lag in reporting statistics and coroners are loath to classify deaths as suicides, to protect surviving family members. Mr. Mr.
Le suicide économique de l'Europe - RTBF Chroniques Paul Krugman
Cependant, je suis convaincu de ne pas avoir été le seul lecteur, surtout parmi les économistes, à me demander si cette histoire, plus que sur des individus, ne portait pas plutôt sur l'apparente détermination des dirigeants européens à commettre un suicide économique pour le continent entier. Il y a quelques mois, j'avais un peu d'espoir pour l'Europe. Vous vous souvenez peut-être qu'à la fin de l'automne dernier l'Europe semblait sur le point de vivre une crise financière ; mais la Banque Centrale Européenne, l'équivalent européen de la Réserve Fédérale, était venue porter secours au Vieux Continent. Elle avait offert aux banques européennes des crédits à durée indéterminée tant que les obligations des gouvernements européens faisaient office de garantie ; cela avait rassuré les banques et indirectement donné du poids aux gouvernements, et avait mis fin à la panique. Examinons ce qui se passe en Espagne, qui est aujourd'hui l'épicentre de la crise. Quelle peut-être l'alternative?