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Bavures policières mortelles : trente ans de quasi impunité ? - Enquête

Bavures policières mortelles : trente ans de quasi impunité ? - Enquête
« Je suis très fier de la justice française. » L’enthousiasme de Jean-Pierre Mignard, avocat des familles de Zyed Benna et Bouna Traoré, fait le tour des médias ce 31 octobre 2012. La cour de cassation de Paris vient d’annuler le non-lieu en faveur des policiers impliqués dans la mort de ces deux adolescents de Clichy-sous-Bois, un soir d’octobre 2005. Après sept ans de procédure ponctuée de non-lieux et de reports, la tenue d’un procès va pouvoir avoir lieu. S’en exalter, c’est dire le caractère apparemment exceptionnel de cette décision. Comme si « les gens à Clichy devaient comprendre que c’est classe de la part de la justice, et après fermer leur gueule. Ne serait-ce que sur les six derniers mois, quatre plaintes mettant en cause des forces policières ont été déboutées : non-lieu en février dernier pour la mort d’Ali Ziri, ce retraité décédé à la suite d’une suffocation après son interpellation à Argenteuil. 10 à 15 morts par an suite à des opérations de police De mort naturelle

I., 15 ans, victime d’« une bavure hors norme Interpellé à la sortie du collège, I. est ressorti de garde à vue avec un coude cassé. Son avocat ne parle pas de dérapage, mais de « violence délibérée ». Une manifestation était organisée ce dimanche 10 juin, en soutien du jeune homme, devant la mairie du 19° arrondissement parisien. Ils étaient une quinzaine, peut-être une trentaine devant la mairie du 19ème pour soutenir un jeune garçon que nous appellerons I. Âgé de 15ans, interpellé à la sortie du collège et ressorti après 24 heures de garde à vue avec un coude cassé et 45 jours d’ITT (Incapacité Totale de Travail). Peu nombreux mais tous abasourdis par la gravité de la situation. « Comment expliquer qu’un jeune de 15 ans entre en bon état et ressorte de garde à vue avec un coude cassé? « J’étais assis avec des amis devant le collège, j’avais une cigarette de tabac roulé à la main. « On est arrivés au commissariat, il m’a tiré dans une cellule, je me suis assis sur le banc. Widad Kefti

Témoignage d'un sans papiers arrêté lors de la rafle d'hier à Barbès (Paris) ADDE, Gisti Rafle d’étrangers à Barbès, l’État policier toujours à l’œuvre On connaît maintenant le bilan de la gigantesque rafle qui a eu lieu le jeudi 6 juin 2013, dans le quartier de la Goutte-d’Or à Barbès (Paris) visant notamment les étrangers en situation irrégulière. Aux alentours de 15 heures, arrivés à bord de plusieurs dizaines de fourgons, les CRS se déploient en travers de plusieurs rues pour procéder au bouclage d’une zone formée par la rue de la Goutte-d’Or, la rue des Islettes, la rue Capla, la rue Charbonnière, ainsi qu’une partie du boulevard Barbès. Personne ne peut pénétrer dans le périmètre et pour en sortir il faut prouver son identité française ou montrer son titre de séjour. Au final, 16 personnes ont été placées en garde à vue pour des délits mineurs et au moins 32 personnes de nationalité étrangère ont été menottées et conduites au commissariat du 18e arrondissement parce qu’elles étaient dans l’incapacité de prouver leur droit au séjour en France. Signataires :

Textes de Laurent Bonelli Tarnac. « On criminalise la contestation » Laurent Bonelli 12 décembre 2008 Tarnac. « On criminalise la contestation » Laurent Bonelli 12 décembre 2008 "Nous sommes dans une logique d'extension du contrôle" Laurent Bonelli "Nous sommes dans une logique d'extension du contrôle" Laurent Bonelli Demander un visa Schengen : expériences individuelles réalisé par Laurent Bonelli Demander un visa Schengen : expériences individuelles réalisé par Laurent Bonelli Savoirs autorisés et discours d'autorité : la banlieue comme problème de sécurité Par Laurent BONELLI, Yovan GILLES Savoirs autorisés et discours d'autorité : la banlieue comme problème de sécurité Par Laurent BONELLI, Yovan GILLES LOIS RÉPRESSIVES, BAVURES EN SÉRIE Une vision policière de la société Par Laurent Bonelli LOIS RÉPRESSIVES, BAVURES EN SÉRIE Une vision policière de la société Par Laurent Bonelli Le poulet nouveau est-il arrivé ? Des politiques si policières. « La France a peur ! Un ennemi « anonyme et sans visage ».

Permis de tuer Nous nous contenterons ici de mentionner des cas de violence extrême, essentiellement des homicides, mais ces cas extrêmes ne doivent pas faire oublier les violences et les vexations quotidiennes que constituent les contrôles au faciès ou à répétition, les fouilles humiliantes, les injures, les menaces et les différents degrés de violence physique, de la bousculade au passage à tabac. Quant à ceux, tellement nombreux, qui ne veulent pas entendre parler des crimes policiers, et qui objectent systématiquement, comme par réflexe conditionné, qu’il y a "aussi des policiers qui se font tuer", on se contentera de leur répondre que c’est exact, mais, que les assassins de policiers croupissent en prison de nombreuses années, alors qu’il est rarissime que les "bavures" policières causent à leurs auteurs ne serait-ce qu’une journée en prison. On appréciera, dans les lignes qui suivent, le prix que la justice française accorde à une vie de "jeune des banlieues". 25 juin 1997. 5 août 1997.

Vous avez aimé Claude Guéant ? Vous adorerez Manuel Valls‏ Non, Manuel Valls, le nouveau ministre de l’intérieur, ne fera sans doute pas de déclaration sur l’inégalité entre les civilisations. Il ne faudrait donc pas lui faire de procès d’intention. Il faudrait se garder de toute caricature. C’est tout de même lui qui, se promenant sur un marché de sa bonne ville d’Evry, le 7 juin 2009, interpellait ses collaborateurs : « Belle image de la ville d’Evry… Tu me mets quelques Blancs, quelques White, quelques Blancos ! Manuel Valls ne représente pas grand-chose dans son parti : il n’a récolté que 5,7 % des voix lors de la primaire d’octobre 2011. « Si les propos que tu exprimes reflètent profondément ta pensée, alors tu dois en tirer pleinement les conséquences et quitter le Parti socialiste. » Mais Valls a su faire le bon choix : rester au PS tout en combattant tous les principes de la gauche et, finalement, accéder à un poste où il pèsera lourd dans les choix gouvernementaux des prochains mois sur la sécurité, l’immigration, l’islam. En cela, M.

17 octobre 1961 : chèque en blanc à Maurice Papon Dans son livre paru l’année dernière , Emmanuel Blanchard restitue les résultats d’une enquête sur la police parisienne. Il montre comment, de 1947 à 1958, la préfecture de police, en réponse à ce qu’elle perçoit comme le « problème nord africain », constitue, de façon non encore publique, des unités ciblant spécifiquement les Algériens. Alors que la guerre d’indépendance algérienne s’étend à la métropole en 1957 et 1958, les forces de police s’engagent dans une politique « d’élimination des indésirables ». « Les policiers sont devenus les combattants sans merci d’une lutte sournoise et sans merci, car c’est d’une guerre raciale qu’il s’agit. François Mauriac, Le Figaro littéraire , 11 novembre 1961 [ 1 ] En octobre 1961, toutes les conditions de possibilité d’une violence extrême étaient réunies. Ce serait cependant céder à « l’illusion étiologique [ 2 ] » que d’expliquer le massacre du 17 octobre 1961 seulement par ces généalogies et ce contexte.

Pour le Malien Un rassemblement aura lieu, le samedi 1er décembre 2012 à 14H00 devant le 555 de la rue Gabriel Péri à Colombes, pour rendre hommage à Mahamadou Marega, tué par la police, et réclamer vérité et justice. En guise d’appel à ce rassemblement, le texte qui suit revient sur les conditions de la mort de Mahamadou Marega, et sur la chape de silence politique et d’invisibilité médiatique qui a suivi. Il a été écrit le 4 décembre 2010, à un moment où, dans les entrefilets qu’ils y consacraient, les grands médias privaient le défunt de visage et d’identité, et le rebaptisaient « Malien » ou « Sans-papiers » – ce que firent encore Le Monde et Libération quatre semaines plus tard, dans leurs brefs articles annonçant l’ouverture d’une information judiciaire [ 1 ], alors que son nom et son visage étaient désormais connus. Il n’a eu pour nous ni nom, ni visage, ni femme ni enfants, ni frères ni sœurs, ni père ni mère, ni ami-e-s en deuil. Ces mots offensent, je le sais d’expérience.

Rengainez, on arrive ! « Que justice soit faite » : après chaque drame, familles et ami-e-s des victimes de crimes racistes ou sécuritaires sont partagés entre douleur et révolte, résignation apparente et colère explosive. On espère alors une justice immanente, une réparation symbolique pour la vie irrémédiablement volée. Mais on (re)découvre la hagra , mot d’origine arabe prononcé aussi « hogra », désignant un mélange de mépris et d’humiliation, d’abus de pouvoir et d’injustice, dans le cadre d’un système fier d’afficher les principes de liberté, d’égalité et de fraternité mais qui, en pratique, se crispe dans le déni de ses discriminations sociales ou racistes. Et qui pour se couvrir, peut aller jusqu’à absoudre un policier lorsque dans l’exercice de ses fonctions, il tue d’un tir dans le dos. « Pas de justice, pas de paix ! « La valeur de mon texte, je ne la connais pas » . Et, rageur, il soulignait avant de se donner la mort : « Ma colère n’a pas d’écho ici. » « Rengainez on arrive, la chasse est fermée !

Contrôles au faciès : la preuve scientifique Il y a maintenant un an, le ministre du Démantèlement de la délinquance roumaine, Manuel White, s’illustrait en enterrant, au nom de la responsabilité, de la maturité et de la confiance, une promesse de la campagne Hollande : l’obligation pour les policiers de délivrer des récépissés lorsqu’ils effectuent un contrôle d’identité. À la place de cette mesure, permettant un contrôle de l’activité policière – et de prévenir et sanctionner les abus, notamment les contrôles au faciès – le ministre a donc préféré faire confiance à la police pour ne pas contrôler au faciès. À cette manière singulière – et à vrai dire exceptionnelle – de traiter la délinquance, il nous a paru utile de répondre en rappelant le caractère massif de cette délinquance policière : voici donc, alors que s’ouvre le procès des contrôles au faciès, les résultats d’une étude chiffrée, initialement publiée en 2009 par deux chercheurs du CNRS, Fabien Jobard et René Lévy. Voici un large extrait de sa présentation.

Aurore Martin : Valls et Hollande, ces malades de la répression Aurore Martin, 33 ans, française, a été livrée par l’Etat français à l’Etat espagnol. Pourtant vous avez tous en tête ce principe : un Etat n’extrade pas ses nationaux. Guéant et Sarko s’y refusaient, mais Valls et Hollande n’ont eu pas ces scrupules. Voilà ce qui arrive quand on élit le « moins pire ». Aucun acte de violence La faute d’Aurore ? Sur ce blog, je me suis fâché (provisoirement) avec bien des amis à cause de Battisti. Aurore Martin n’a rien à voir avec ces errances. La faute d'Aurore ? Cette bouse de mandat d’arrêt européen L’Espagne, le 13 octobre 2010, a demandé à la France l’extradition d’Aurore,... qui est française. Le MAE est le signe de la déliquescence européenne : l’ordre remplace la loi, pendant que les politiques se murgent à la buvette. Les politiques se sont couchés devant les justiciers ignorants. Le MAE a été adopté 2002 au prétexte de lutter contre la criminalité transfrontalière, grand sujet de consensus chez les blaireaux. D’abord le principe : Fortuit ?...

La construction des classes dangereuses Car le « problème de l’insécurité » est bel et bien un mythe, même si – comme tout mythe – il mobilise des éléments de vérité, en particulier des faits divers dramatiques : ce qui est est mensonger est la manière dont ces faits divers sont présentés, mis en scène, coupés de leur contexte et réinterprétés. C’est ce que s’efforcent de montrer les sept remarques qui suivent. 1. Le mythe des chiffres qui « parlent d’eux mêmes » [2]. La thèse selon laquelle la « violence des jeunes » connaît une expansion sans précédent, justifiant une « adaptation » de la réponse politique dans le sens d’une plus grande « fermeté », se fonde en grande partie sur une instrumentalisation des chiffres de la délinquance. Il en va de même pour toutes les formes de délinquance : c’est avant tout la focalisation du débat public et de l’activité policière sur la délinquance de rue qui fait augmenter les chiffres de la petite délinquance en général et de la délinquance des mineurs en particulier. 3. 4. 5. 6. 7.

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