Karachi: Fillon refuse que les locaux de la DGSE soient perquisitionnés François Fillon n'a pas motivé son refus. (Reuters) Le secret-défense, comment ça marche? Dans l'affaire de l'attentat de Karachi, les deux juges chargés de l'instruction - Marc Trévidic pour le volet criminel, Renaud Van Ruymbeke pour le volet financier - se voient opposer le secret-défense. La décision du Premier ministre, qui date du 19 novembre, n'est pas motivée autrement que par l'avis négatif de la Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN). A Lisbonne samedi, Nicolas Sarkozy avait pourtant promis la transparence dans cette affaire. Seule satisfaction pour les familles: Dominique de Villepin, secrétaire général de l'Elysée en 1995, date à laquelle ont été stoppées les commissions versées en marge du contrat d'armement avec le Pakistan, devrait être entendu en fin de semaine prochaine par le magistrat, a confié son entourage à l'agence Reuters.
Observatoire des inégalités 24 janvier 2017 - Il faut aujourd’hui près de 170 ans en moyenne aux ouvriers pour compter atteindre le salaire que les cadres touchent actuellement. Dans les années 1970, cette durée était inférieure à 40 ans. Les niveaux de vie des ouvriers et des cadres supérieurs s’éloignent de plus en plus. Jusqu’au milieu des années 1970, un ouvrier pouvait compter - compte tenu de la progression du pouvoir d’achat - atteindre le niveau de vie des cadres supérieurs du moment [1] en moins d’une quarantaine d’années. Une durée certes longue, mais qui était de l’ordre d’une carrière. Du milieu des années 1980 jusqu’au milieu des années 1990, cette durée de rattrapage a explosé : elle est passée à plus de trois siècles. Un « gouffre béant » s’est creusé entre ces deux catégories sociales en matière de niveau de vie, selon l’expression du sociologue Louis Chauvel, le premier à avoir calculé cette donnée (voir notre encadré). Photo / © Kati Molin-Fotolia
Les chômeurs nouveaux boucs émissaires Les prochains boucs émissaires sont arrivés : après les Roms, les immigrés, les musulmans, ce sera le tour des chômeurs, en attendant la prochaine cible (les enseignants, les fonctionnaires…?) Et comme d’habitude c’est le Président de la République lui-même qui donne le signal du départ. Ce n’est plus depuis Grenoble, mais depuis Issoire. Celui-ci a en effet déclaré “C’est un problème de justice, de justice sociale envers les salariés et les ouvriers qui travaillent dur que de s’assurer que celui qui est au chômage et qui a des allocations grâce à la solidarité nationale fera tous ses efforts pour accepter une offre d’emploi, pour accepter une formation pour s’en sortir “ Sur le fond, y a-t-il des demandeurs d’emploi qui refusent une offre de formation, accessible, leur permettant d’acquérir des compétences nouvelles, facilitant leur retour à l’emploi ? C’est tellement grossier que le Ministre du Travail et de l’Emploi, Xavier Bertrand, a dû faire part de son désaccord.
«Le Figaro» en eaux troubles Après le bombardement en Une d'un procès-verbal tronqué en plein incendie Bettencourt, Le Figaro, quotidien dont la direction a toujours su montrer sa vigoureuse indépendance à l'égard du pouvoir en place,récidive. Mais cette fois-ci dans l'affaire Karachi. Le journal de l'avionneur Serge Dassault, par ailleurs sénateur UMP, annonce ce mercredi 1er décembre avoir mis la main sur de précieux documents "secret défense" qui sont censés exonérer Nicolas Sarkozy dans une vente d'armes franco-pakistanaise au cœur du volet politico-financier de l'affaire. Le titre est sans ambiguïté: «A Bercy, Sarkozy s'est opposé aux contrats avec Karachi». Que dit vraiment ce document, qui est un compte-rendu d'une réunion interministérielle de juin 1994? L'analogie faite par le quotidien est d'autant plus vertigineuse que le chef de l'Etat, interrogé à Lisbonne sur l'affaire, a assuré qu'il ne s'était occupé «ni de près ni de loin» du contrat Agosta quand il était à Bercy. Mais il y a mieux. Voici la note:
Un patron redressé pour avoir prêté de l'argent à ses salariés Merci à notre riveraine Blanche qui nous signale par e-mail un article de l'Est Républicain et qui nous écrit : « Un patron de PME est dans le collimateur de l'Urssaf pour avoir avancé de l'argent sans intérêt a certains de ses employés en difficultés. Bel exemple de solidarité mis à mal par des gratte-papiers qui font du zèle. Il serait bon que Rue89 en parle. » Une fois l'article retrouvé, j'ai joint ce samedi Claude Goudron au téléphone pour qu'il nous raconte son histoire. Ce patron a créé son entreprise en 1972. « J'ai eu un contrôle en juillet, rien de spécial. L'un de mes employés s'était fait expulser de son logement avec deux enfants en bas âge parce qu'il ne pouvait plus payer son loyer. « Des prêts de 200 à 1 000 euros, pour quelques mois » Pour l'inspecteur de l'Urssaf (l'organisme qui assure le recouvrement des cotisations de sécurité sociale), l'absence d'intérêt sur les prêts est un avantage bénéficiant au salarié et doit figurer dans l'assiette des cotisations.
La France, un «pays d'assistés» ? Une partie de l'UMP veut faire de la lutte contre l'«assistanat» son thème de prédilection pour renouer avec les classes moyennes. Une rhétorique populaire sur laquelle Nicolas Sarkozy avait surfé en 2007. La France est pourtant un des pays d'Europe où les minima sociaux sont les plus bas. Priver plus d'un million de bénéficiaires du RSA et leur famille de revenu minimum ? L'idée n'est pas de Marine Le Pen ni de son père, mais bien du très influent conseiller de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson. Une idée folle ? Fin mars, un député de Moselle proposait de forcer les chômeurs à effectuer des «travaux d'intérêt général». L'offensive ne s'arrête pas là. «Le virus anti-assistanat a gangréné les politiques français», y compris au PS, conclut Olivier Ferrand, animateur du think-tank progressiste Terra Nova. Alors, vivons-nous vraiment dans un «pays d'assistés» ? Surprise : Nicolas Duvoux, sociologue à Paris-Descartes, n'a pas peur d'utiliser le terme «assistés». «Ça encourage à ne rien faire»
Petites nominations entre amis - Nicolas Sarkozy et Raymond Soubie en 2009. REUTERS/Philippe Wojazer - Cet épisode est passé largement inaperçu dans la presse écrite et à la télé à la faveur des vacances de la Toussaint, puis du remaniement qui occupe certainement trop nos commentaires. Et cet épisode est à la limite du scandale et de l’imposture politique. Avant d’aller plus loin, il faut rappeler encore une fois cette phrase du candidat Sarkozy en avril 2007: «Je souhaite être le Président d’une démocratie qui sera exemplaire, je veux que les nominations soient irréprochables.» Je veux une République irréprochableenvoyé par ump. - L'actualité du moment en vidéo. publicité C’est tout le contraire qui s’est produit concernant les nominations au Conseil économique et social. «Au moins 15 sont étiquetées UMP ou "proches du pouvoir": Raymond Soubie (…). Or, le Conseil économique et social est, selon ses statuts et la Constitution, la chambre consultative de la société civile. Des récompenses affligeantes Thomas Legrand
Esclave, un métier d’avenir ? - CQFD La crise aidant, on hésite moins à exploiter son prochain, surtout s’il est vulnérable. L’esclavage contemporain est un phénomène qui traverse tous les milieux et toutes les classes sociales. Avec, toujours, la redoutable volonté d’humilier l’autre. « JE SUIS SEULE, PERDUE DANS LE DÉSERT, sans aucun chemin à suivre. Tout avait pourtant commencé comme un conte de fées. Mirana ne peut pas rentrer Madagascar sans avoir « réussi » et elle n’ose rien dire à ses parents. « C’était un chantage permanent. Hitesh Patel, lui, a été exploité par un compatriote. Aujourd’hui, il travaille à Emmaüs et attend son procès au pénal, pour travail dissimulé. « Bien que la notion de traite des êtres humains ait été introduite dans le Code pénal en 2003, elle n’a jamais été utilisée lors d’un procès. Mirana aussi a fini par déposer plainte et l’enquête est en cours. 1 Le prénom a été changé.
En finir avec l'«assistanat», c'est possible ! Ce week-end, le Figaro Magazine remet le couvert et s'acharne contre «la France des assistés». Riposte. Pour lutter contre ce que Laurent Wauquiez a appelé, sur la base d'un diagnostic sciemment faussé, «le cancer de la société française» et dont le Figaro Magazine fait ses choux gras ad nauseam, il existe quatre solutions. Contrairement à ce que prétend Laurent Wauquiez et ses amis du Figaro, ce ne sont pas les aides sociales qui sont trop élevées (elles permettent à peine de survivre !) En effet, avec ses 20% de Smicards, la France est la championne des rémunérations au minimum légal et le pays d'Europe où la distribution des salaires est la plus concentrée vers le bas de l'échelle. Autre plaie purulente : la dégradation de l'emploi, en quantité comme en qualité. Il est donc évident que, pour booster la croissance et sauver la Sécu ou l'Unedic, il faut non seulement augmenter les salaires mais créer des emplois. Que faire de tous ces individus «en trop» ?