Neurosciences et pédagogie Dans le monde de l'éducation, c'est une innovation : améliorer l'enseignement et l'apprentissage par ce qu'on connaît du fonctionnement du cerveau. Et cela s'appelle la neuropédagogie. Domaine de recherche relativement nouveau qui fait la jonction entre les neurosciences et les sciences de l'éducation, il s'intéresse aux processus biologiques en jeu dans l'apprentissage ainsi que les expériences sociales et émotionnelles. La gymnastique du cerveau D'une manière pratique, les applications de la neuropédagogie mènent vers des évolutions dans la manière d'enseigner et d'apprendre et vise in fine à "stimuler de nouvelles zones du cerveau, à créer de nouvelles connexions pour faciliter les apprentissages". Dans un reportage de la chaîne Euronews sur le sujet, on se rend bien compte que cela n'a rien de sorcier. Mais la neuropédagogie ne s'arrête pas là. On sait par exemple que le cerveau retient sept fois plus d'informations si on les catégorise. En toile de fond, l'apprentissage Références
Ce que les enfants devraient savoir sur leur cerveau à l'école Les neurosciences apparaissent comme un domaine réservé aux meilleurs étudiants en sciences. Or une étude américaine a démontré que Au plus tôt on apprend à l’école comment fonctionne notre cerveau, au mieux c’est. Suite à une étude menée sur des enfants de 4 à 13 ans, les psychologues Peter Marshall et Christina Comalli ont découvert que les jeunes enfants ne connaissent ni les fonctions ni le fonctionnement de leur cerveau. Les scientifiques attribuent cet état de fait à plusieurs facteurs : 1. les parents et les enseignants ne mentionnent que très rarement le cerveau quand ils apprennent aux enfants comment leurs corps fonctionnent. 2. l’enseignement portant sur l’anatomie et les fonctionnalités du cerveau ne commence qu’au collège. 3. les enfants ne peuvent pas observer leur propre cerveau et sont forcés d’imaginer ce qui se passe à l’intérieur de leur tête. Marshall et Comalli ont alors élaboré une leçon d’une vingtaine de minutes à destination d’élèves de primaire. 1. 2. 1. 2. 3. 4.
Les 4 piliers de l'apprentissage d'après les neurosciences D’après Stanislas Dehaene, psychologue cognitif, neuroscientifique et professeur au Collège de France, les neurosciences cognitives ont identifié au moins quatre facteurs qui déterminent la vitesse et la facilité d’apprentissage. 1. L’attention L’attention est la capacité que nous avons à nous ouvrir à la réalité : l’attention ouvre notre esprit. Audrey Akoun et Isabelle Pailleau, auteurs de La pédagogie positive, la définissent comme Le mouvement cérébral qui va nous permettre d’orienter notre action en fonction d’un objectif, d’un centre d’intérêt… Grâce à elle, nous captons, par nos cinq sens, les différentes informations en provenance soit de notre environnement, soit de notre ressenti émotionnel ou psychologique. Stanislas Dehaene ajoute que l’attention sert à sélectionner les informations, module massivement l’activité cérébrale et facilite l’apprentissage. Mais l’attention peut être sélective. Quelles conséquences pour l’enseignement ? 2. Stanislas Dehaene écrit : 3. 4.
Métacognition et réussite des élèves Suffit-il de mettre les élèves en activités en classe pour qu’ils s’approprient les savoirs, savoirs faire sur lesquels est construite la séance qui leur est proposée ? L’analyse ergonomique des situations d’apprentissage scolaire amène à être très réservé dans la réponse. En effet, quels que soient les modalités pédagogiques, les supports didactiques prévus, un constat s’impose : les enseignants n’arrivent pas toujours à atteindre les objectifs visés. Eviter qu’il y ait autant d’élèves en difficultés d’apprentissage, d’élèves en décrochage scolaire voire en refus scolaire, d’élèves en souffrance, d’élèves en danger, c’est bien l’ambition de tous ceux qui oeuvrent dans ce monde complexe de l’Éducation. Les objectifs de cette réflexion sont : Pour avancer ensemble sur ce chemin, il semble fondamental que les activités pour la classe soient déterminées par des objectifs qui seraient de permettre à l’élève de construire des outils mentaux pour apprendre. La définition du concept d’activité
L'attention, levier d'apprentissage... L'attention, à côté de l''engagement actif, du retour d'information et de la consolidation, serait d'après les recherches issues des neurosciences, l'un des 4 facteurs de réussite dans tout apprentissage. Savoir captiver, canaliser, créer les conditions de la concentration. La concentration est le "mécanisme de filtrage qui nous permet de sélectionner une information et d'en moduler le traitement" ... Elle permet d'éliminer pour concentrer. Comme le montre la vidéo ci-dessous, quand on est concentré, "les stimuli non pertinents pour la tâche demandée vont tout bonnement devenir invisibles." Essayez, mais concentrez-vous sur la tâche demandée: "comptez le nombre de passes!" À l'inverse, un enseignant qui multiplierait les stimuli non pertinents détournerait en permanence l'attention et la concentration de ses élèves! Parmi les stimuli non pertinents les plus fréquents, le flot de paroles ininterrompues d'un maître omniprésent.
Neuf exercices pour améliorer sa concentration au travail La concentration consiste à mobiliser ses facultés mentales et physiques sur un sujet ou sur une action. Or notre cerveau est sollicité par de multiples informations et il ne peut en traiter qu'une seule à la fois de façon optimale. Il s'agit donc de le monopoliser, en se libérant des émotions parasites et en s'entrainant à agir, en activant ses cinq sens. 1. Le chercheur Robert Nideffer, féru de psychologie du sport, a observé que l'attention de l'athlète se caractérise par deux dimensions : l'étendue, large ou étroite selon qu'elle est focalisée sur une seule ou plusieurs informations ; la direction, interne ou externe selon qu'elle est centrée sur les pensées et sensations ou sur un événement ou un objet extérieur. 2. Assis ou debout, le dos bien calé sur le siège ou bien campé sur vos deux jambes, inspirez puis expirez à votre rythme normal dix fois de suite, en restant attentif à votre souffle. 3. 4. Comme précédemment, regardez un seul objet mais sans vous y attarder. 5. 6. 7.
Apprendre à retenir, à mieux mémoriser Repères pour aider les élèves à retenir A. Pour bien retenir une leçon, s’assurer de ce qu’on comprend. 1. Repérer pour quoi on apprend : Pour exprimer des informations sur des notions : leur définition, leur réseau de signification, des exemples, des notations, … Pour exprimer des informations sur les situations et évènements : faits, contexte, chronologie, causes et conséquences. Pour engager des actions : mettre en œuvre des procédures, des démarches, des méthodes … 2. B. a. D. a. E. a. F. a. G. a. H. Eléments caractérisant la sphère. Remarque : Il existe divers logiciels chacun performant pour réaliser des cartes mentales avec les élèves.
Être compétent, c’est aider les autres à le devenir Gros plan sur… La charte de tutorat entre élèves (Document construit par une classe de 6e en 2007-2008 au collège Guynemer, Montbéliard. H. Gutknecht) Le tuteur Ne pas se moquer de celui qu’on aide, au contraire l’encourager Ne pas lui donner sa copie, son cahier ou les réponses de l’exercice.Si l’aide est contestée, elle cesse immédiatement. Comment aider ? En face d’une consigne, on peut lui dire de : Relire la consigne lentement, ou étape par étape, plusieurs fois. Pour réaliser l’exercice, on peut : Lui rappeler ce qu’il y a eu de nouveau dans le cours. Je suis aidé Je bénéficie de l’aide d’un camarade qui accepte pendant certains cours et en ATP, de me donner des « coups de pouce ». de recevoir conseils et aides en respectant mon camarade, de tenir compte des remarques dans la réalisation de mon travail, De plus, je dois faire un effort particulier d’attention en classe. En cas de non-respect de ces principes, l’aide me sera retirée.Je suis aidé(e) par : Signatures : Objectifs Exemples (H.
Profils d'apprentissage / Le MBTI 1.4.3. LE MBTI : quel est votre mode de fonctionnement spontané, introversion/extraversion, sensation/intuition, pensée/sentiment, ou jugement/perception ? Le MBTI est directement issu de la théorie des types psychologiques de Carl Gustav Jung. Il s'agit de l'indicateur le plus utilisé au monde pour comprendre les différences de personnalité. Il décrit nos modes de fonctionnement spontanés sur quatre dimensions principales : - l'orientation de l'énergie, ce qui nous dynamise, - les modes de perception, comment nous recueillons l'information, - les critères de décision, - les modalités d'organisation, comment nous aimons gérer l'espace et le temps Tests en ligne, dérivés du MBTI : - Test intelligence créative : un jeu questionnaire inspiré du Myers-Briggs Type Indicator (MBTI) - les Outils du Psy : test en ligne gratuit avec inscription requise. POUR UN POINT DE VUE CRITIQUE Mieux se connaître, pour mieux comprendre et mieux apprendre est assurément une bonne chose.
Le cerveau, la mémoire et l'apprentissage Le cerveau est le poste de commande de tout organisme vivant. Il est au travail sans relâche. Mais rien de ce qui s'y déroule n'est visible à l'oeil nu. En revanche, le cerveau nous transmet de multiples messages. Le cerveau n'est pas sexy, mais il est formidablement plastique. Alors, cessons de séparer ceux qui sont "doués" de ceux qui le seraient moins. Le cerveau réagit donc fortement à l'environnement de l'individu. Le cerveau est également le siège de nos souvenirs et de notre mémoire. Thot Cursus explore cette semaine les méandres du cerveau, des intelligences, de la mémoire interne et externe. Illustration : Wikimedia Commons Tous des génies ?
Capsule outil : Neuroscience et apprentissage : 5 choses à garder à l'esprit Capsule outil : Neuroscience et apprentissage : 5 choses à garder à l'esprit 1) Parler de nos mémoires plutôt que de la mémoire La mémoire est ce qui reste de nos apprentissages. C'est la trace concrète qui en est conservé dans nos réseaux de neurones. La mémoire n'est pas pour autant un concept unifié. Notre cerveau possède différents systèmes de mémoire spécialisés. On a par exemple des circuits nerveux spécialisés dans le souvenir des événements que nous avons vécus durant notre vie passée (mémoire épisodique) qui ne sont pas les mêmes que ceux qui permettent la mémoire du sens des mots, de la fonction des choses, de leur couleur ou de leur odeur (mémoire sémantique). Traditionnellement, les études se sont concentrées sur les mémoires dites explicites, c'est-à-dire celles dont on peut exprimer verbalement le contenu (comme les deux premiers exemples précédents). 2) Répéter au bon moment pour contrer l'oubli La mémoire est " une faculté qui oublie ", et c'est tant mieux !
Utiliser les neurosciences pour mieux former La neuroéducation est un domaine de recherche qui étudie les mécanismes cérébraux liés à l’apprentissage et à l’enseignement. C’est une discipline qui est née en 2007, suite à un rapport de l’OCDE (l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques). Cette discipline s’inspire des recherches menées en sciences cognitives (psychologie, neurosciences, ergonomie…). Elle utilise les informations récoltées sur les fonctions cognitives liées à l’apprentissage (perception, attention, mémorisation, etc.) pour adapter les pratiques éducatives. Cela est rendu possible notamment grâce aux techniques d’imagerie cérébrale qui permettent d’étudier les réactions du cerveau en train de lire, de mémoriser ou de compter par exemple. Qu’a-t-on appris grâce à la neuroéducation ? – Notre mémoire est influencée par nos émotions : nous retenons plus facilement une information si nous l’associons à quelque chose d’émotionnel car nous ne sommes plus passifs. Qu’est-ce que le projet Neurosup ?
Les quatre piliers de l’apprentissage - Stanislas Dehaene L’enfant est doté d’intuitions profondes en matière de repérage sensoriel du nombre. Avant tout apprentissage formel de la numération, il évalue et anticipe les quantités. Apprendre à compter puis à calculer équivaudrait à tout simplement tirer parti de ces circuits préexistants, et, grâce à leur plasticité, à les recycler. L’apprentissage formel de l’arithmétique se « greffe » sur le « sens du nombre » présent chez l’enfant, et sollicite la même zone cérébrale. Le maître-mot, alors, est la plasticité cérébrale. Les circuits cérébraux : des capacités disponibles dès l’origine Les circuits cérébraux qui sous-tendent les apprentissages ne sont d’ailleurs pas si variés. L’apprentissage de la lecture active une région spécifique, mais il mobilise et active aussi d’autres zones. Différentes zones du cerveau La zone de la lecture recycle un « algorithme » préexistant, celui de la reconnaissance des visages : au scanner, on voit nettement la même zone s’activer. 1. 2. 3. 4. Stanislas Dehaene 1.